jeudi 10 juin 2021

L'abeille

(Source : Ladrome)




   Je suis chose légère
   Et vais de fleur en fleur ;
   Le zéphyr est mon frère
   Et la rose ma sœur. 

   Quand l'aurore,
   Douce encore,
   De ses faibles rayons dore
   Le lis pur et gracieux,
   La corolle 
   Blanche et molle
   M'offre un suc délicieux.

   Joyeuse je bourdonne
   Près des buissons fleuris
   Où la belle anémone
   Étale ses rubis.

   Je butine
   L'étamine
   De la riante aubépine,
   Blanche rivale du lis ;
   Et la rose
   Fraîche éclose
   M'appelle par un souris.

   Pour moi la belle flore
   Dans les prés odorants
   Chaque jour fait éclore
   Tous ses plus doux présents.

   Je m'arrête
   Sur l'herbette
   Où la douce violette
   Dérobe aux yeux ses attraits,
   Où s'incline l'églantine
   Au calice doux et frais.

   Tantôt folâtre, je vais
   Dans les vergers en fleurs, 
   Tantôt sur le marais
   Aux suaves odeurs.

   Quand l'ombrage 
   Du bocage
   S'épaissit sous le feuillage
   Qu'agite le vent du soir,
   La ramée
   Parfumée
   Semble me dire : « Au revoir ! »

   Enfin lasse et chargée
   D'un précieux trésor,
   Vers la ruche ombragée 
   Je reprends mon essor. 

       Louis-H. Fréchette (Nicolet, 1862)



Tiré de : Les Cahiers nicolétains, vol. 1 no 4, décembre 1979, Nicolet, La Société d'histoire de Nicolet, p. 24-25. Le manuscrit de ce poème, que Fréchette n'avait pas publié, se trouve aux Archives du Séminaire de Nicolet.  

Pour en savoir plus sur Louis-H. Fréchette, voyez ICI et ICI.


De Louis-H. Fréchette, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté: 
Janvier ; Février ; Mars ; Avril ; Mai ; Juin ; Juillet ; Août Septembre ; Octobre ; Novembre ; DécembreLe matin ; Un soir au bord du lac Saint-Pierre ; Une correspondance poétique.


Louis-H. Fréchette (1839-1908)

(Source : Québec éternelle
, p. 116)

Le poème L'abeille, ci-haut, de Louis-H.
Fréchette, date de 1862 mais, sauf erreur,
aurait été publié pour la première fois en
1979 dans Les Cahiers nicolétains, de la
Société d'histoire régionale de Nicolet.

Dédicace manuscrite de Louis Fréchette dans son troisième
recueil de poésies, Pêle-mêle, paru en 1877. La dédicace
est adressée à Oscar Dunn, journaliste et écrivain.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)


En 1880, Louis Fréchette devient le premier écrivain issu du Québec à remporter
le prix Montyon de l'Académie française pour son recueil Les Fleurs boréales.
Ce volume, d'abord paru à Québec, en 1879, chez l'éditeur Darveau, fut à cette
occasion publié à Paris dans une édition incluant Les oiseaux de neige.

L'illustration de droite, où l'on voit Fréchette ainsi que la coupole de
 l'Académie française où le poète fut solennellement reçu, se trouve
à l'intérieur de l'édition parisienne des Fleurs boréales.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Louis Fréchette, dessin de Henri Julien.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir ;
source : Album Henri Julien, Montréal,
Librairie Beauchemin, 1916, p. 84)



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