dimanche 9 août 2020

Au cimetière

Croix funéraire d'Octave Guay, décédé en octobre 1918
de l'épidémie de grippe espagnole et père de Jean-Louis
Guay, poète, au cimetière de Saint-Adrien-d'Irlande,
dans la région de Chaudière-Appalaches. Jean-Louis
Guay mort en 1932 de la tuberculose à l'âge de 29
ans, repose dans le même cimetière, mais sans aucun
monument funéraire marquant sa sépulture. C'est là
un affront à la mémoire du poète que les Poésies
québécoises oubliées
 entendent faire corriger.

(Photo : Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir
)




   Hier, en cet enclos de vos poussières,
   Vos os ont tressailli sous les pas des vivants ;
   Des yeux, sur vos tombeaux, ont mouillé leurs paupières
   Et se sont souvenus de leurs derniers serments.

   Aujourd'hui je viens seul interroger vos cendres.
   Ont-elles plus de paix sous le bloc de granit
   Que sous la croix de bois, aux branches frêles, tendres,
   Ou sous le marbre blanc et le bronze terni ? 

                                 GESTE PIEUX 

   « Passant, dit une voix, la croix, qu'un lierre enlace,
   « Sur ma fosse placée, est sans art, sans éclat ; 
   « Sous l'usure des ans mon nom trop tôt s'efface
   « Mais dans le cœur des miens toujours il fleurira.

   « Sitôt que le printemps a rajeuni la terre
   « Sur ma tombe, à genoux, on vient semer des fleurs ;
   « Mon âme a pris son envol vers l'éternelle sphère
   « Et sur mes restes froids on verse encor des pleurs ». 

                                 GESTE FROID

   « Étranger, que me vaut cette stoïque gloire
   « D'avoir sur mon cercueil ce marbre blanc sculpté,
   « Si de mon souvenir on a perdu mémoire,
   « Si pour hâter mon ciel on n'a rien mérité ? 

   « De ce geste onéreux je n'oserais médire,
   ―La sotte vanité trône jusqu'au tombeau
   « Mais aux parents, du moins à mes amis va dire
   « Que leur oubli m'écrase autant que ce fardeau ». 

                                  Jean-Louis Guay (1927)



Tiré de : Jean-Louis Guay, Moisson de vie, Sainte-Foy, 1931, p. 124-125. 



Pour en savoir plus sur Jean-Louis Guay, voyez la notice biographique et les documents sous son poème Sans retour.

De Jean-Louis Guay, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : 
Une ombre a passé ; Nuages et désirs ; Entre deux rives ; Les flots ; Il neige ; L'été revient.


Signature de Jean-Louis Guay derrière cette photo prise
au sanatorium du Lac-Édouard, en Haute-Mauricie, où
le poète était soigné pour la tuberculose qui l'emporta
en 1932, à l'âge de 29 ans.


(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le poème Au cimetière, ci-haut, est tiré du recueil
Moisson de vie, de Jean-Louis Guay. On peut
télécharger gratuitement le recueil ICI.


(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Jean-Louis Guay est né dans le pittoresque village de
Saint-Adrien-d'Irlande, près de Thetford Mines. Il repose
au cimetière de ce village, dans le lot de ses parents
quoique son nom n'y soit pas indiqué.


(Source : Wikipedia ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Carte funéraire conjointe de Philomène Rousseau et
de Joseph Guay, respectivement mère et frère du
poète Jean-Louis Guay, auteur du poème ci-haut,
et décédés à deux mois d'intervalle en 1910.

(Collection Madeleine Guay,
petite-nièce de Jean-Louis Guay)


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