Jean-Louis Guay (1903-1932) (Source : collection Daniel Laprès) |
L'autre soir je suivais, pensif et solitaire,
Le chemin dégarni qui mène à la rivière.
Et lorsque je parvins au bord du lit des flots,
Triste, j'allais m'asseoir tout près des grands roseaux.
Là je fixai les yeux sur l'onde qui s'écoule
Comme un ruban d'argent qui sans fin se déroule,
Et je disais tout bas, le coeur plein de regrets :
Flots qui passez, je ne vous reverrai jamais !
La rivière est un peu l'image de la vie,
Son cours est continu, sa marche est infinie,
Chaque instant qui s'écoule est une onde qui fuit ;
Le plaisir dure peu, la douleur nous poursuit ;
Et l'on s'en va toujours entraîné dans sa course
Tel le flot, sans jamais remonter à la source ;
L'on est à chaque instant par le courant vaincu,
Et la vie est finie et l'on n'a pas vécu !
Jean-Louis Guay* (1931)
Tiré de : Jean-Louis Guay, Moisson de vie, Sainte-Foy, 1931, p. 117-118.
* Jean-Louis Guay, fils d'Octave Guay et de Philomène Rouleau, est né à Saint-Adrien d'Irlande, comté de Mégantic, le 27 janvier 1903.
On sait très peu de choses sur la vie de ce poète, sauf qu'il a fait son cours classique au Collège de Lévis, qu'il a habité quelque temps à Saint-Hyacinthe, qu'il aspira à devenir prêtre dans l'ordre des Dominicains, et qu'il fut longtemps malade de tuberculose, avant de mourir à l'âge de 29 ans, le 26 juillet 1932, au Sanatorium Notre-Dame, à Sainte-Foy, près de Québec. La plupart de ses poésies ont été composées au Sanatorium du lac Édouard, en Haute-Mauricie, où il a passé quelques années. Il a été inhumé dans son village natal.
Souvent sous le nom de plume Le Pélican, Jean-Louis Guay a publié des poèmes dans divers périodiques, dont le magazine La vie au grand air. Son unique recueil de poésies, Moisson de vie, a été publié en 1931, peu de temps avant sa mort. On peut ICI consulter ou télécharger gratuitement le recueil.
Souvent sous le nom de plume Le Pélican, Jean-Louis Guay a publié des poèmes dans divers périodiques, dont le magazine La vie au grand air. Son unique recueil de poésies, Moisson de vie, a été publié en 1931, peu de temps avant sa mort. On peut ICI consulter ou télécharger gratuitement le recueil.
Moisson de vie, recueil de Jean-Louis Guay d'où est tiré le poème Les flots, ci-haut. (Cliquer sur l'image pour l'élargir) |
Dédicace de la soeur de Jean-Louis Guay, Olivine, membre, sous le nom de Soeur Sainte Angéla, de la communauté des Soeurs de la Charité de Québec, dans le recueil Moisson de vie. La dédicace, datée d'un an après la mort du poète, est adressée à leur nièce Adrienne Guay. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Introduction d'une longue recension comprenant plusieurs extraits du recueil de Jean-Louis Guay, dans Le Soleil du 26 janvier 1932. Pour lire l'article complet, cliquer ICI et se rendre à la page 7. |
L'écrivaine et chroniqueuse Ginevra, nom de plume de Georgina Lefaivre, a souligné la mort de Jean-Louis Guay dans Le Soleil du 30 juillet 1932, p. 8. (Source : BANQ) |
Article à propos du décès de Jean-Louis Guay paru dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 12 août 1932, p. 5 . (Cliquer sur l'image pour l'agrandir ; source : BANQ) |
Article sur les funérailles de Jean-Louis Guay dans son village natal de Saint-Adrien d'Irlande, Le Soleil, 20 août 1932, p. 10. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir ; source : BANQ) |
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Sans retour, que vous avez publié dimanche le 24 mai 2020, et celui-ci sont mes deux favoris. J'ai lu tous les poèmes de Jean-Louis Guay que vous avez mis sur votre site, ils sont superbes. Merci pour votre très beau travail.
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