Paul Gouin (1898-1976) (Source : BANQ) |
Minuit... En plein hiver... Et dans Ville-Marie
Chacun sommeille sauf les sentinelles dont
Se répondent les cris à chaque bastion,
Aux creux des bancs de neige, étranges oreillers,
Reposent les maisons avec, sur leurs fenêtres,
Leurs contrevents bien clos et qui paraissent être
Des paupières fermant des yeux ensommeillés.
Bonnes gens, dormez-vous sous vos draps de rude toile ?
Tout est calme et paisible... en soupirant d'ennui,
Poudrerie et Nordet ont regagné leur lit
Et même les veilleurs rêvent au clair d'étoiles.
Mais voici que soudain, à l'autre bout du fort,
Entre deux volets, filtre une lumière blonde...
Les veilleurs étonnés ont suspendu leur ronde...
Qui donc s'attarde ainsi pendant que chacun dort ?
Mais c'est le gouverneur ! Il vaut mieux qu'on s'assure !
Vite, une sentinelle, à pas de loup, franchit
La cour, glisse un regard aux volets, et... sourit
De ce qu'elle aperçoit par l'étroite ouverture !...
Près de la cheminée, assis sur des coussins,
Le sage gouverneur que le sommeil déserte,
Promenant sur son luth une main très discrète,
Berce sa rêverie aux sons d'un vieux refrain.
Paul Gouin (1927)
Tiré de : Paul Gouin, Médailles anciennes, Montréal, Les éditions du Mercure, 1927, p. 45-46.
Paul Gouin présente son poème M. de Maisonneuve par cette citation : « Durant ses campagnes en Europe, [le gouverneur et fondateur de Ville-Marie, Paul Chomedey, Sieur de Maisonneuve] chercha d'innocentes distractions dans l'étude de la musique ; il apprit à pincer du luth, afin d'occuper et charmer les loisirs que lui laissait le service du roi ». ― P. Rousseau, p.s.s., Histoire de la vie de M. Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, Montréal, 1886.
Pour en savoir plus sur Paul Gouin, cliquer ICI ;
Pour en savoir plus sur Paul Chomedey de Maisonneuve, voir ICI l'article biographique de l'historienne Marie-Claire Daveluy.
Médailles anciennes, de Paul Gouin, d'où est tiré le poème M. de Maisonneuve, ci-haut. On peut encore s'en procurer de rares exemplaires sur le marché. Voyez ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite de Paul Gouin, dans un exemplaire de son recueil Médailles anciennes, adressée au poète Nérée Beauchemin. On y lit : « À Monsieur Nérée Beauchemin, le maître-ciseleur de la "Cloche de Louisbourg", qui a su si joliment me pardonner mes hardiesses wagnériennes, j'offre ce volume avec mes remerciements et mon hommage. Paul Gouin, 15 décembre 1927 ». (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dans Médailles anciennes, le poème M. de Maisonneuve, ci-haut, est agrémenté de ce dessin de Jean Palardy. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Carte postale représentant le Monument à Maisonneuve, sur la place d'Armes, à Montréal. Le monument, inauguré en 1895, est une oeuvre du sculpteur Louis-Philippe Hébert. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Tout au long de sa vie, Paul Gouin s'est consacré en faveur de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel national du Québec. Cet intéressant livre expose l'oeuvre considérable qu'il aura léguée à notre nation en ce domaine vital à notre mémoire collective. (Informations ICI) |
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