Charles-E. Harpe (1908-1952) (Source : Magazine Radiomonde) |
Été resplendissant du ciel de mon enfance,
Que viennent rappeler tes glorieux zéphyrs,
Mon coeur frémit comme une harpe d'espérance
Sous le jeu captivant des tendres souvenirs.
Allègrement, j'ai fui les sites redoutables
Et les pavés brûlants des jours galériens,
Pour goûter au sous-bois la fraîcheur des érables
Et les psaumes joyeux des clercs aériens.
J'ouvrirai les volets sur la rose trémière,
À l'air pur qui descend par les cèdres géants,
Crêpelés au matin d'une tendre lumière
Et d'or fauve au déclin des somptueux couchants.
J'irai me reposer sous les enluminures
Des ormes découpés en gothiques arceaux,
Pour écouter l'appel et les divins murmures
Du faune des fôrets à la nymphe des eaux.
J'irai comme un enfant courir dans la prairie
Et cueillir, au réveil, des fruits et des bouquets ;
Las, je m'endormirai dans la lente féerie
Du soir rôdant en mauve aux crêtes des bosquets.
J'irai comme un amant à l'invite nocturne
Reprendre le désir et la ferveur d'aimer,
Avec un coeur trempé d'un pâle clair de lune,
Des yeux qui m'ouvriront des horizons fermés.
Été resplendissant du ciel de mon enfance,
Que viennent rappeler tes glorieux zéphyrs,
Mon coeur frémit comme une harpe d'espérance
Sous le jeu captivant des tendres souvenirs.
Charles-E. Harpe* (1948)
Tiré de : Charles-E. Harpe, Les Oiseaux dans la Brume, Montmagny, éditions Marquis, 1948, p. 27-28.
* Joseph-Arthur-Eugène, dit Charles-Eugène Harpe est né à Lévis le 21 août 1908, d'Eugène Harpe, ingénieur, et d'Olivine Fleury.
Après ses études classiques au Collège de Lévis et des cours de littérature à l'Université Laval, il entreprit une carrière au théâtre. Directeur de troupe et auteur dramatique, il écrivit de nombreux « pageants » (reconstitutions historiques) et mélodrames qu'il fit jouer dans les villes et villages du Bas-du-Fleuve et de la région de Québec, notamment par les Artistes du terroir, une troupe dont il fut le fondateur.
Il écrivit des nouvelles et publia des critiques littéraires dans Photo Journal, Le Bulletin des agriculteurs et L'Action catholique. Il fut également l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, dont La Gardienne du foyer, L'Angelus de la mer, Le Coeur d'un homme, La Femme enchaînée, Le Semeur de haine, Chômeurs de luxe, etc. Il réalisa également un roman-fleuve à la station CKCV (Québec), Les Trottoirs de Québec. Il publia dans différents journaux et revues des contes, des nouvelles et des poèmes sous les pseudonymes de René Debray et de Stéphane.
Membre de la Société des écrivains canadiens-français et de l'Union des artistes lyriques et dramatiques, il fut élu président de la Société des poètes canadiens-français, quelques mois seulement avant sa mort survenue le 31 juillet 1952 à Saint-Alexandre-de-Kamouraska, alors même qu'il dirigeait une représentation d'une de ses oeuvres théâtrales, La Moisson du Souvenir. Sur les circonstances de la mort de Charles-E. Harpe, Jean-C. Plourde a écrit : « Comme Molière et Jouvet, il s'envola pour un monde meilleur du sein de ses artistes qu'il aimait tant ».
Il écrivit des nouvelles et publia des critiques littéraires dans Photo Journal, Le Bulletin des agriculteurs et L'Action catholique. Il fut également l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, dont La Gardienne du foyer, L'Angelus de la mer, Le Coeur d'un homme, La Femme enchaînée, Le Semeur de haine, Chômeurs de luxe, etc. Il réalisa également un roman-fleuve à la station CKCV (Québec), Les Trottoirs de Québec. Il publia dans différents journaux et revues des contes, des nouvelles et des poèmes sous les pseudonymes de René Debray et de Stéphane.
Membre de la Société des écrivains canadiens-français et de l'Union des artistes lyriques et dramatiques, il fut élu président de la Société des poètes canadiens-français, quelques mois seulement avant sa mort survenue le 31 juillet 1952 à Saint-Alexandre-de-Kamouraska, alors même qu'il dirigeait une représentation d'une de ses oeuvres théâtrales, La Moisson du Souvenir. Sur les circonstances de la mort de Charles-E. Harpe, Jean-C. Plourde a écrit : « Comme Molière et Jouvet, il s'envola pour un monde meilleur du sein de ses artistes qu'il aimait tant ».
Charles-E. Harpe avait épousé Gabrielle Arsenault à Québec, le 14 juin 1947. Il est inhumé au cimetière de Saint-Aubert-de-l'Islet, où il habitait. La bibliothèque de la municipalité porte son nom.
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 3, Montréal, éditions Fides, 1982, p. 43).
Voici comment Charles-E. Harpe décrivit sa résidence de Saint-Aubert :
« Je possède un cabinet de travail, genre solarium, avec horizons magnifiques sur la campagne de Saint-Jean-Port-Joli, sur le large fleuve et sur les montagnes de la Baie-Saint-Paul. Un grand jardin, un verger, un parterre précédant ce dernier, j'ai tout ce qu'il faut pour rimer dans l'extase des fleurs ou de la belle neige blanche qui ouate les branches du gros cormier encore en possession de ses grappes de corail. Je vis donc heureux dans le travail, dans un décor ravissant». (Source : Chaire Fernand-Dumont)
Dans une de ses lettres, Charles-E. Harpe a écrit :
«... Je suis un grand rêveur ! Est-ce un tort ? Je crois que le Rêve est le vêtement que, charitable, nous offre la vie, si décevante parfois, pour habiller nos misères et nos désillusions. D'ailleurs, le poète ne doit-il pas voir pour les aveugles, entendre pour les sourds, parler pour les muets ? Ne doit-il pas jouir pour les ignorants et souffrir pour les insensibles ?»
Voici comment Charles-E. Harpe décrivit sa résidence de Saint-Aubert :
« Je possède un cabinet de travail, genre solarium, avec horizons magnifiques sur la campagne de Saint-Jean-Port-Joli, sur le large fleuve et sur les montagnes de la Baie-Saint-Paul. Un grand jardin, un verger, un parterre précédant ce dernier, j'ai tout ce qu'il faut pour rimer dans l'extase des fleurs ou de la belle neige blanche qui ouate les branches du gros cormier encore en possession de ses grappes de corail. Je vis donc heureux dans le travail, dans un décor ravissant». (Source : Chaire Fernand-Dumont)
Dans une de ses lettres, Charles-E. Harpe a écrit :
«... Je suis un grand rêveur ! Est-ce un tort ? Je crois que le Rêve est le vêtement que, charitable, nous offre la vie, si décevante parfois, pour habiller nos misères et nos désillusions. D'ailleurs, le poète ne doit-il pas voir pour les aveugles, entendre pour les sourds, parler pour les muets ? Ne doit-il pas jouir pour les ignorants et souffrir pour les insensibles ?»
(Source : « Charles E. Harpe, ce grand inconnu », par Jean-C. Plourde de l'Union des Jeunes écrivains, dans la Gazette des campagnes, 30 juin 1955, p. 3 ; pour télécharger cet article, cliquer ICI).
De Charles-E. Harpe, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Le plus bel hymne à l'orgue des vivants ; Voix de la solitude ; Guirlande aux éprouvés ; Clair de lune ; Chanson d'automne ; Printemps.
Pour en savoir plus sur Charles-E. Harpe,
cliquer sur cette image :
Les Oiseaux dans la Brume, recueil de Charles-E. Harpe d'où est tiré le poème ci-haut. Il n'en reste présentement qu'un seul exemplaire disponible sur le marché des librairies en ligne, chez François Côté, dont les coordonnées sont ICI. |
Charles E. Harpe (Source : Chaire Fernand-Dumont) |
Article (Le Soleil, 2 août 1952) décrivant les circonstances
dramatiques de la mort de Charles-E. Harpe, à l'âge de 43 ans
seulement, alors qu'il dirigeait une représentation d'une de
ses oeuvres théâtrales à Saint-Alexandre-de-Kamouraska. |
Mentions du décès de Charles-E. Harpe dans Le Soleil des 1er et 2 août 1952. |
Procurez-vous l'un des quelques exemplaires encore disponibles
de Nos poésies oubliées, un volume préparé par le concepteur
du carnet-web des Poésies québécoises oubliées, et qui présente
100 poètes oubliés (dont Charles-E. Harpe) du peuple héritier
de Nouvelle-France, avec pour chacun un poème, une notice
biographique et une photo ou portrait. Pour se procurer le
volume par Paypal ou virement Interac, voyez les modalités
sur le document auquel on accède en cliquant sur l'image
ci-dessous. Pour le commander par VISA, cliquer ICI.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire