Charles-E. Harpe (1908-1952) (Source : courtoisie Gaston Deschênes) |
Que ta voix soit l'appel de la miséricorde ;
Qu'elle chante la joie, apaise nos ennuis ;
Qu'elle berce nos jours, sombres comme des nuits ;
Qu'elle prêche la paix et l'ultime concorde.
Qu'elle donne à nos âmes des élans nouveaux
Pour s'envoler vers des sphères élyséennes
Et fuir les médiocrités quotidiennes,
Et s'évader du bagne, et sortir des tombeaux.
Que ta voix soit un cri dans le profond silence,
Un grand cri de courage à notre désespoir ;
Nous reviendrons, brûlés, auprès de l'abreuvoir
Où coule, toujours fraîche, l'eau de l'espérance.
Que ton œil soit le gouffre où comme des noyés
Reposent nos gaietés, nos heures bienvenues,
Et que tes larmes soient comme des larmes d'amoureuses
Sur la douleur muette et sur les cœurs broyés.
Dis-nous qu'il est possible d'atteindre le Rêve...
Un idéal au front, montre-nous le chemin
Où nous irons, héros, le pourchasser demain
Sans faiblesse et sans peur, sans repos et sans trêve.
Dis-nous que la Souffrance n'aura point les traits
De la femme adorée et de l'enfant qu'on aime,
Et dis-nous que la Mort est impuissante même
À détruire la chair de ces vivants portraits.
Dis-nous que la tendresse existe dans la vie
Et que son héritage, et que son souvenir
Perpétuellement va nous appartenir,
Et trompe son attente en l'âme inassouvie.
Que ta voix qui s'élève dans les sombres nuits
De nos silences et de nos inquiétudes
Soit pour nous, ô profonde, ô belle Solitude,
L'étoile qui dirige et le flambeau qui luit !
Charles-E. Harpe* (1946)
Tiré de : Charles-E. Harpe, Les croix de chair, Montmagny, Éditions Marquis, 1946, p. 81-82.
* Joseph-Arthur-Eugène, dit Charles-Eugène Harpe est né à Lévis le 21 août 1908, d'Eugène Harpe, ingénieur, et d'Olivine Fleury.
Après ses études classiques au Collège de Lévis et des cours de littérature à l'Université Laval, il entreprit une carrière au théâtre. Directeur de troupe et auteur dramatique, il écrivit de nombreux « pageants » (reconstitutions historiques) et mélodrames qu'il fit jouer dans les villes et villages du Bas-du-Fleuve et de la région de Québec, notamment par les Artistes du terroir, une troupe dont il fut le fondateur.
Il écrivit des nouvelles et publia des critiques littéraires dans Photo Journal, Le Bulletin des agriculteurs et L'Action catholique. Il fut également l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, dont La Gardienne du foyer, L'Angelus de la mer, Le Cœur d'un homme, La Femme enchaînée, Le Semeur de haine, Chômeurs de luxe, etc. Il réalisa également un roman-fleuve à la station CKCV (Québec), Les Trottoirs de Québec. Il publia dans différents journaux et revues des contes, des nouvelles et des poèmes sous les pseudonymes de René Debray et de Stéphane.
Membre de la Société des écrivains canadiens-français et de l'Union des artistes lyriques et dramatiques, il fut élu président de la Société des poètes canadiens-français, quelques mois seulement avant sa mort survenue le 31 juillet 1952 à Saint-Alexandre-de-Kamouraska, alors même qu'il dirigeait une représentation d'une de ses oeuvres théâtrales, La Moisson du Souvenir. Sur les circonstances de la mort de Charles-E. Harpe, Jean-C. Plourde a écrit : « Comme Molière et Jouvet, il s'envola pour un monde meilleur du sein de ses artistes qu'il aimait tant ».
Charles-E. Harpe avait épousé Gabrielle Arsenault à Québec, le 14 juin 1947. Il est inhumé au cimetière de Saint-Aubert-de-l'Islet, où il habitait. La bibliothèque de la municipalité porte son nom.
Après ses études classiques au Collège de Lévis et des cours de littérature à l'Université Laval, il entreprit une carrière au théâtre. Directeur de troupe et auteur dramatique, il écrivit de nombreux « pageants » (reconstitutions historiques) et mélodrames qu'il fit jouer dans les villes et villages du Bas-du-Fleuve et de la région de Québec, notamment par les Artistes du terroir, une troupe dont il fut le fondateur.
Il écrivit des nouvelles et publia des critiques littéraires dans Photo Journal, Le Bulletin des agriculteurs et L'Action catholique. Il fut également l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, dont La Gardienne du foyer, L'Angelus de la mer, Le Cœur d'un homme, La Femme enchaînée, Le Semeur de haine, Chômeurs de luxe, etc. Il réalisa également un roman-fleuve à la station CKCV (Québec), Les Trottoirs de Québec. Il publia dans différents journaux et revues des contes, des nouvelles et des poèmes sous les pseudonymes de René Debray et de Stéphane.
Membre de la Société des écrivains canadiens-français et de l'Union des artistes lyriques et dramatiques, il fut élu président de la Société des poètes canadiens-français, quelques mois seulement avant sa mort survenue le 31 juillet 1952 à Saint-Alexandre-de-Kamouraska, alors même qu'il dirigeait une représentation d'une de ses oeuvres théâtrales, La Moisson du Souvenir. Sur les circonstances de la mort de Charles-E. Harpe, Jean-C. Plourde a écrit : « Comme Molière et Jouvet, il s'envola pour un monde meilleur du sein de ses artistes qu'il aimait tant ».
Charles-E. Harpe avait épousé Gabrielle Arsenault à Québec, le 14 juin 1947. Il est inhumé au cimetière de Saint-Aubert-de-l'Islet, où il habitait. La bibliothèque de la municipalité porte son nom.
(Source principale : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 3, Montréal, éditions Fides, 1982, p. 43).
Voici comment Charles-E. Harpe décrivit sa résidence de Saint-Aubert :
« Je possède un cabinet de travail, genre solarium, avec horizons magnifiques sur la campagne de Saint-Jean-Port-Joli, sur le large fleuve et sur les montagnes de la Baie-Saint-Paul. Un grand jardin, un verger, un parterre précédant ce dernier, j'ai tout ce qu'il faut pour rimer dans l'extase des fleurs ou de la belle neige blanche qui ouate les branches du gros cormier encore en possession de ses grappes de corail. Je vis donc heureux dans le travail, dans un décor ravissant». (Source : Chaire Fernand-Dumont)
Dans une de ses lettres, Charles-E. Harpe a écrit :
«... Je suis un grand rêveur ! Est-ce un tort ? Je crois que le Rêve est le vêtement que, charitable, nous offre la vie, si décevante parfois, pour habiller nos misères et nos désillusions. D'ailleurs, le poète ne doit-il pas voir pour les aveugles, entendre pour les sourds, parler pour les muets ? Ne doit-il pas jouir pour les ignorants et souffrir pour les insensibles ?»
(Source : « Charles E. Harpe, ce grand inconnu », par Jean-C. Plourde de l'Union des Jeunes écrivains, dans la Gazette des campagnes, 30 juin 1955, p. 3 ; pour télécharger cet article, cliquer ICI).
De Charles-E. Harpe, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Le plus bel hymne à l'orgue des vivants ; Voix de la solitude ; Guirlande aux éprouvés ; Été du ciel de mon enfance ; Clair de lune ; Chanson d'automne ; Printemps.
Voici comment Charles-E. Harpe décrivit sa résidence de Saint-Aubert :
« Je possède un cabinet de travail, genre solarium, avec horizons magnifiques sur la campagne de Saint-Jean-Port-Joli, sur le large fleuve et sur les montagnes de la Baie-Saint-Paul. Un grand jardin, un verger, un parterre précédant ce dernier, j'ai tout ce qu'il faut pour rimer dans l'extase des fleurs ou de la belle neige blanche qui ouate les branches du gros cormier encore en possession de ses grappes de corail. Je vis donc heureux dans le travail, dans un décor ravissant». (Source : Chaire Fernand-Dumont)
Dans une de ses lettres, Charles-E. Harpe a écrit :
«... Je suis un grand rêveur ! Est-ce un tort ? Je crois que le Rêve est le vêtement que, charitable, nous offre la vie, si décevante parfois, pour habiller nos misères et nos désillusions. D'ailleurs, le poète ne doit-il pas voir pour les aveugles, entendre pour les sourds, parler pour les muets ? Ne doit-il pas jouir pour les ignorants et souffrir pour les insensibles ?»
(Source : « Charles E. Harpe, ce grand inconnu », par Jean-C. Plourde de l'Union des Jeunes écrivains, dans la Gazette des campagnes, 30 juin 1955, p. 3 ; pour télécharger cet article, cliquer ICI).
De Charles-E. Harpe, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Le plus bel hymne à l'orgue des vivants ; Voix de la solitude ; Guirlande aux éprouvés ; Été du ciel de mon enfance ; Clair de lune ; Chanson d'automne ; Printemps.
Pour en savoir plus sur Charles-E. Harpe,
cliquer sur cette image :
Le poème Voix de la solitude, ci-haut, est tiré de Les croix de chair, de Charles-E. Harpe. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Mort prématurément à 43 ans, Charles-E. Harpe repose au pied de ce monument à l'entrée du cimetière de son village de Saint-Aubert-de-l'Islet. (Photo : Daniel Laprès, août 2018 ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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