dimanche 29 août 2021

Invitation au voyage

Paul Quintal-Dubé (1895-1926)

(Source : son recueil L'éducation poétique)





   Un vers !... Que je m'embarque et que mon âme file !
                     Toi, rejoins-moi, si tu le peux,
   Je m'en vais, triomphant, où s'arrondit une île
                     Que nous avons rêvée à deux,
   Où nous nous sommes vus avant de nous connaître,
                     Une île promise à nos pas
   Comme l'air aux poumons d'un enfant qui va naître,
                     Pâturage, unique repas,
   Où jamais le soleil incliné ne se couche,
                     Où nous porterons sans répit
   Tout l'univers et nous-mêmes à notre bouche,
                     Une île, un astre, pur esprit
   Où, nous poursuivant comme se poursuit un fleuve,
                     Nous conduirons à l'infini
   Le méandre subtil d'une onde toujours neuve
                     Et les reflets de cent pays ! 

   Tu viens ?... Il faut que tu viennes ! L'intelligence
                     Fait ici-bas tout le plaisir
   D'aimer. C'est un voyage où l'on va comme en France
                     Cueillir la fleur de son désir.

                                        Paul Quintal-Dubé (1924)



Tiré de : Paul Quintal-Dubé, L'éducation poétique (édition posthume), Paris, Ateliers d'art typographique, 1930, p. 65-66.


*  Paul Quintal-Dubé est né à Paris le 1er mai 1895, pendant un séjour d'études que son père effectuait en France. Il est le fils de Joseph-Edmond Dubé, médecin, et de Marie-Louise Quintal. Son père est le fondateur de l'Institut Bruchési pour tuberculeux, situé sur la rue Rachel Est à Montréal, et du Camp David, au lac de l'Achigan, pour enfants de parents tuberculeux. 
   Il fit son cours classique au Séminaire de Joliette de 1907 à 1915. Sur ses années au Séminaire il a été écrit : « Il se montra piocheur, convaincu, opiniâtre même, furetant dans tous les livres, étudiant toutes les questions, sans perdre toutefois les bonnes places de sa classe, puisque chaque année il obtenait des prix ou au moins des mentions sur presque chacune des matières du programme ». Il s’engagea notamment au sein de l’Académie Saint-Étienne, créée au Séminaire et consacrée à la littérature. Il est l’auteur d’un grand discours historique qui parut dans L’Étoile du Nord (Joliette), le 21 janvier 1915. C’est lui qui fut chargé de prononcer le discours d’adieu au nom de ses confrères finissants au Séminaire. Il se mérita cette même année des prix nombreux, notamment en économie politique et physique, de même qu’à titre de l’élève qui s’est fait le plus remarquer par son travail assidu. 
  Le malheur voulut qu’en 1916, alors qu’il était inscrit à la Faculté de médecine de l'Université Laval de Montréal, il contracte lui-même la tuberculose, cette maladie contre laquelle son père était une sommité dans le monde de la médecine. Il fut ainsi contraint d’abandonner ses études médicales. Après un séjour à Loomis (New York) où il reçut un traitement dans un sanatorium, puis une cure à Sainte-Agathe-des-Monts, il revint chez lui pour y poursuivre son repos forcé. En juin 1921, il partit pour la Suisse et la France auprès des plus célèbres maîtres et collègues de son père, dont certains de l'Institut Pasteur
  Il persista néanmoins dans l’étude et obtint sa licence de philosophie à l’université de la Sorbonne (Paris). Selon un témoignage : « Pas un instant la maladie d'empêche Paul de se livrer au travail intellectuel. Il lit, écrit, discute, s'intéresse à toutes les questions. C'est tour à tour l'histoire, la philosophie et la poésie qui le captivent. Les derniers mois de sa vie se passent à des essais poétiques ». 
   En août 1923, il revint à Montréal, mais en mars 1925, son état s’étant détérioré, il se rendit en Alabama et au Nouveau-Mexique, régions des États-Unis réputées pour leur air sec et recherchées pour le traitement des maladies pulmonaires. 
   Paul Quintal-Dubé est mort le 26 mars 1926 à Albuquerque (Nouveau-Mexique), avec à son chevet sa mère et Marie Maréchal, sa fiancée. Il a été inhumé à Montréal, au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, le 2 avril suivant. 
   Il est l’auteur de plusieurs poèmes, dont certains seront publiés en 1930 dans un recueil intitulé L'Éducation poétique, préfacé par Joseph Bédier, membre de l'Académie française. Son père a témoigné à l'effet que Paul Quintal-Dubé « avait trouvé dans la lecture de la Bible et de l’Imitation de Jésus-Christ le courage et la résignation dont il fit preuve au cours de sa longue maladie, le développement d’une foi ardente et solide, et aussi le soutien de ses aspirations vers les sphères supérieures et mystiques ».
(Sources : Les anciens du séminaire : écrivains et artistes, Joliette, 1927, p. 195-198 ; Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, Fides, 1981, p. 397-398 ; L’Étoile du Nord, 15 janvier 1915 ; La Presse, 30 mars 1926 ; Le Devoir, 3 avril 1926). 

De Paul Quintal-Dubé, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Tombeau.


L'Éducation poétique, recueil posthume de Paul
Quintal-Dubé, d'où est tiré le poème Tombeau,
ci-haut. Ce recueil n'a eu qu'une seule édition, de
1000 exemplaires numérotés et devenus difficiles à
trouver. Il en reste présentement un seul exemplaire
sur le marché, soit ICI. On peut toutefois en
télécharger gratuitement une copie ICI.

(Copier sur la couverture pour l'élargir) 

Lettre que Paul Quintal-Dubé adressait à son père
16 jours avant sa mort depuis le sanatorium où il
séjournait à Albuquerque au Nouveau-Mexique,
et qui est incluse dans les premières pages de
son recueil de poésies L'Éducation poétique.

(Cliquer sur la lettre pour l'élargir)

Cette notice biographique présentant Paul Quintal-Dubé a été publiée l'année
après sa mort dans un livre publié par le Séminaire de Joliette, et dont le titre 
est : Les anciens du Séminaire : écrivains et artistes.  L'ouvrage présente divers
 écrivains et artistes de l'époque ayant passé par cette institution d'enseignement. 
On peut ICI en télécharger gratuitement un exemplaire.

(Cliquer sur l'article pour l'agrandir)

Article paru dans La Presse du
30 mars 1926, à l'occasion de la
mort de Paul Quintal-Dubé.

(Source : BANQ ;
cliquer sur l'article pour l'agrandir)

Le Devoir, 3 avril 1926.

(Source : BANQ ;
cliquer sur l'article
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dimanche 22 août 2021

La hantise du Nord

Georges Boiteau (1912-1972)

(Source : Musée de la civilisation du Québec)


  


        (FRAGMENTS)


          Devant la pourpre du matin
          Au simulacre d'incendie
      Sur les sites variant de splendeurs,
          Mon être s'offre au beau lointain
          Et la nature m'irradie
      Le désir fort de vivre à ces grandeurs,
   Sans regret d'oublier tout un monde incertain.

          L'appel des forêts et des faîtes,
          La voix de l'hiver au pays,
      Qui vint sur l'aile grise des nuages
          Par des cravaches de tempêtes,
          En ce Nord où chasse le Cris,
      Me chantent de courir dans leurs parages,
   Puisque j'ai cette soif d'innombrables conquêtes.

          Ah ! partir, libre des humains,
          Vers des horizons sans fumée
      Et voir luire la neige au grand soleil
          Qui suit l'homme au long des chemins ;
          Saisir la forêt parfumée
      Avec des yeux de bohème en éveil,
   N'est-ce pas se grandir en des lieux surhumains ?

   […] Aux désirs immortels que laissa dans mon sang
   Un ancêtre si brave, à l'instinct si puissant, 
   Qui voulait, à ses fils, répartir sans mesure
   L'héritage que j'ai de risque et d'aventure,
   Je veux, rempli de fougue et, pourtant, jeune encor,
   Revivre l'existence indienne du Nord ! 

   Sans mât, sans capitaine et voguant sans amarre,
   Comme un radeau vieilli, sur une mer barbare
   D'hommes-sagouins, d'hommes-poignards et forcenés, 
   Je refoule à travers mes jours empoisonnés
   Par tant de profonds dards qui transpercent toute âme,
   La vague prise au vent d'un noir désordre infâme.

   Les crachats de la vie et l'horreur des sans-dieu,
   Mêlés à la rapine, au meurtre, au désaveu,
   Me jettent le dégoût de vivre dans la ville,
   Et j'écoute la haine et la parole vile,
   Comme un océan d'orgueilleux brouhahas,
   Remplir les boulevards et voler en éclats. 

   Mais plus fier de sentir augmenter ma jeunesse,
   Mon ardeur intrépide et brutale en rudesse, 
   À la faveur de l'aventure et du hasard
   Où mes rêves géants, toujours prêts au départ,
   Me poussent à l'assaut des bonheurs plus fertiles,
   J'écoute les appels des plantes aquatiles,
   Des fleuves tapageurs, des monts où je courais,
   Car j'aspire, en mon être, aux dieux de nos forêts !

   Ah ! décidé, je veux revoir les solitudes,
   Pour me repaître encor de maintes quiétudes,
   Comme un doux bercement où luisent des splendeurs
   De soleil et de ciel comme point des hauteurs ! 

   N'ayant que mon couteau, mes trappes et ma tente, 
   Mais résolu quand même au désir qui me tente
   De m'enfuir où personne enfin n'est parvenu,
   Esclave des forêts et du Nord inconnu,
   Avec un cœur chargé d'intime poésie,
   Lorsque le jour nous montre une aube cramoisie,
   Par les sentiers ardus et les rochers ouverts
   Où le vent cumula la poudre des hivers,
   Je veux aller goûter, loin des foules distraites,
   Comme le Nord est vierge au fond de ses retraites !

                                       Georges Boiteau(1948)



Tiré de : Georges Boiteau, En marchant vers le Nord, Québec, éditions Tonti, 1948, p. 13-15. 

* Georges Boiteau est né le 14 juin 1912 à Québec, dans la paroisse Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, de Joseph-Siméon Boiteau, maître de poste et fondateur de clubs de chasse et pêche dans les Laurentides, et de Jeanne Gagnon. Après des études à l'Académie commerciale de Loretteville (1922-1927), il étudia au Collège Séraphique de Trois-Rivières, d'où il fut renvoyé parce qu'on le considérait « trop rêveur », puis au Petit séminaire de Québec où il compléta son cours classique en 1933. 
  En 1938, il entra comme météorologue dans l'Aviation canadienne et, après la guerre, il travailla au ministère des Terres et Forêts, tout en poursuivant des études à l'Institut d'histoire et de géographie de l'université Laval, où il obtint sa licence en 1950, pour ensuite y produire, en 1954, Les chasseurs hurons de Lorette, un mémoire de maîtrise inspiré en grande partie de ses échanges avec des membres et aînés de la nation huronne, qu'il avait fréquentée depuis son enfance. Dans la préface à son recueil de poésies En marchant vers le Nord, il évoque sa « vie aventureuse, durant onze ans, des Maritimes à l'Alaska », notamment en tant que prospecteur minier. À partir de 1960, il travailla comme géochimiste au ministère québécois des Richesses naturelles. 
   Collaborateur à des journaux comme Le DevoirLe CanadaL'Action catholique et Le Droit, Georges Boiteau fut membre, dès 1934, de la Société des poètes canadiens-français, et il fut président, de 1959 à 1961, de la Société canadienne de poésie. Il fut lauréat de la Canadian Authors Association et de la Société des poètes canadiens-français. Il est l'auteur de quatre recueils de poésies : Essor vers l'azur (1946) ; En marchant vers le nord (1948) ; Aux souffles du pays (1949) ; La vision des génies (1967). 
   Suzanne Paradis écrit au sujet de Georges Boiteau : « Le respect qu'il manifestait envers la prosodie classique et la relative pureté de sa langue constituent le principal mérite de Georges Boiteau. On ne saurait nier non plus ses qualités d'observateur attentif de la nature et le goût réel et profond qu'il manifeste pour elle. Ses meilleures pages témoignent de tels sentiments et d'un certain équilibre entre les objets qu'il expose et la manière de les mettre en évidence ». 
   Georges Boiteau est mort à L'Ancienne-Lorette le 10 février 1972. Il avait épousé Françoise Moquin, à Montréal, le 17 juillet 1940. 
(Sources : échange téléphonique avec M. Michel Boiteau, fils du poète, 23 août 2021 ; Yakwennra : le journal de la nation huronne-wendat, hiver 2016 ; Dictionnaire Guérin des poètes d'ici de 1606 à nos jours, Montréal, Guérin, 2005, p. 137 ; Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 3, Montréal, Fides, 1982, p. 340).

De Georges Boiteau, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : L'invitation à la forêt ; Le chant des hivers (cliquer sur les titres pour y accéder).


Les fragments du poème La hantise du Nord,
ci-haut, sont tirés du recueil En marchant vers
le Nord
, de Georges Boiteau. 

(Cliquer sur l'image pour l'élargir)

Dédicace manuscrite de Georges Boiteau 
dans son recueil En marchant vers le Nord.

(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'élargir)

Georges Boiteau en 1933, finissant
au Petit séminaire de Québec.

(Source : Fonds d'archives du 
Séminaire de Québec
).

Le Soleil, 12 février 1972.

(Source : BANQ ; cliquer sur
l'article pour l'élargir)


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mercredi 18 août 2021

La mort de Grimm

Un chien de race terre-neuve, tableau d'Edwin Landseer (1802-1873)

(Source : Wikipedia)




          À M. Arthur Globensky.


   Vous aviez un ami, chose rare sur terre,
   Nous le voyions partout accompagner vos pas ;
   Il dormait à vos pieds, vous aimait comme un frère,
   Et quand vous le grondiez, il ne répondait pas. 

   Vous vous aimiez tous deux de cet amour sublime
   Qui fait que l'un commande et que l'autre obéit ;
   Il parlait du regard, il était votre intime, 
   Et savait deviner ce que vous aviez dit. 

   Un jour il disparut. ― En compagnon fidèle,
   Vous avez regretté cet ami d'autrefois ;
   Vous l'avez appelé, déception cruelle,
   Il ne répondit pas pour la première fois.

   Hier, pour vous prouver qu'il est toujours le même,
   Que vos bons soins pour lui ne sont pas oubliés,
   Et qu'il n'a pas trahi son vieux maître qu'il aime,
   Fidèle, il s'en revint expirer à vos pieds.

   Il venait demander sa dernière caresse
   Dans un dernier adieu qu'il avait espéré.
   ― J'étais là. ― Dans vos yeux se peignit la tristesse,
   Oh ! n'en rougissez pas si vous avez pleuré.

                            Charles Ouimet (Montréal, 12 janvier 1879)



Tiré de : Revue de Montréal, février 1879, p. 78. Le poème y est présenté tel que suit : 



   L'auteur du poème, Charles Ouimet, est né en 1846, fils d'André Ouimet. Son oncle était Gédéon Ouimet, premier ministre du Québec en 1873-1874. 
   Après ses études en droit, Charles Ouimet fut reçut avocat. Il pratiqua notamment avec Joseph-Adolphe Chapleau, lequel deviendra premier ministre du Québec. Ayant pratiqué le droit tant pour la défense que la poursuite, il fut magistrat stipendiaire pour le district de Beauharnois. Il s'impliqua dans le journalisme et dirigea durant quelques mois, à l'automne 1880, le journal La Voix du peuple, de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il fut également connu pour sa participation à la vie littéraire canadienne-française, notamment en publiant des poèmes dans divers journaux et périodiques.
   Charles Ouimet est mort le 2 février 1883 à Ottawa, où il était devenu fonctionnaire au ministère de l'Agriculture. Il était âgé de trente-huit ans. Malgré nos efforts, nous n'avons pas encore trouvé de photo ou portrait de lui.
(Sources : Le Courrier du Canada, 6 février 1883 ; Montreal Herald, 5 février 1883 ; Le Constitutionnel, 10 novembre 1880 ; La Minerve hebdomadaire, 8 avril 1870).

Le poème La mort de Grimm, ci-haut, de
Charles Ouimet, est paru dans la Revue de
Montréal
en février 1879. 

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)



   Arthur Globensky (1850-1925), à qui Charles Ouimet a adressé son poème ci-haut, n'aimait pas seulement l'espèce canine, mais aussi la gent ailée, comme en témoigne son poème Petits moineaux (cliquer sur le titre).

Arthur Globensky, à qui Charles Ouimet a 
adressé son poème La mort de Grimm, ci-haut.

(Source : BANQ)

Le journal satirique Le Canard, qui était dirigé par des adversaires
politiques de Charles Ouimet, un conservateur, n'a pas manqué de
tourner en dérision le poème La mort de Grimm dans cet article
sarcastique et un brin malveillant paru le 28 février 1879.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'article pour l'élargir)

Le Canard se moquant de nouveau de son adversaire
 Charles Ouimet dans son édition du 21 août 1880. Il 
s'agit de l'arrivée de Ouimet à Saint-Jean-sur-Richelieu,
où il dirigea un temps le journal La Voix du peuple.

Dans son édition du 10 novembre 1880, le
journal Le Constitutionnel, de Trois-Rivières,
fait état du départ de Charles Ouimet de ses
fonctions à la tête de La Voix du peuple.

(Source : BANQ)

Le rédacteur du journal conservateur Le Constitutionnel, de Trois-Rivières, 
ironise sur une polémique ayant opposé Charles Ouimet et le très libéral
Laurent-Olivier David, un journaliste et historien majeur de son époque.
Ce texte est paru le 23 mars 1870.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'article pour l'élargir)

Charles Ouimet était avocat et en 1870 il était associé avec Joseph-Adolphe
Chapleau, futur premier ministre du Québec. Dans un style non dénué de
comique, cet extrait de la chronique « La Cour criminelle », dans La Minerve
hebdomadaire
du 8 avril 1870, rapporte l'une de leurs plaidoiries. 

(Source : BANQ ; cliquer sur l'article pour l'élargir)

Cet article de l'édition du 6 novembre 1882 du journal Le Constitutionnel,
de Trois-Rivières, fait état sur un ton humoristique de la présentation d'un
poème par Charles Ouimet à une nouvelle mariée. Ouimet décédera 
quelques mois plus tard, en février 1883.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'élargir)

Le Courrier du Canada (Québec), 6 février 1883.

(Source : BANQ)

Le Sorelois (Sorel), 9 février 1883.

(Source : BANQ

Montreal Herald, 5 février 1883. Traduction :
 
« Les amis de M. Charles Ouimet seront surpris
d'apprendre son décès, à l'âge prématuré de 38
ans, qui a eu lieu à Ottawa, vendredi dernier. Il
était bien connu dans le monde littéraire, et était
un avocat habile et prometteur. Il occupa quelque
temps un poste au ministère de l'Agriculture à 
Ottawa, mais fut contraint par la maladie à 
abandonner les tâches les plus ardues de ses
fonctions. Il détint durant quelques années la
position de magistrat pour le district de Beau-
harnois, mais reprit sa profession d'avocat 
dans cette cité suite à l'abolition de ce poste,
il y a quelques années. Sa dépouille mortelle
arrivera à la gare Bonaventure ce matin, où
ses amis sont conviés à 11:30 ».

(Source : BANQ)

La Patrie (Montréal), 14 février 1883.

(Source : BANQ)


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samedi 14 août 2021

Promenade

Jovette Bernier (1900-1981)

(Source : son recueil Roulades, 1924)




   Pour l'enivrant plaisir d'errer à travers bois
   Seule, je suis partie, en route vers la grève...
   Cheveux au vent, songeuse et rieuse à la fois,
   M'arrêtant pour un rien, laissant aller mes rêves.

   Et je me reposais aux bornes du chemin
   Quand j'y voyais des fleurs, beaucoup de fleurs écloses ;
   J'en cueillais... j'en cueillais... j'en encombrais mes mains
   Et puis j'allais encor, tout en fleurant mes roses.

   Soudain, je m'engageai sous-bois, dans un sentier ;
   J'entendis mille bruits, j'écoutai mille charmes ;
   Je flânais à plaisir... J'eus prié volontiers,
   Dans ce séjour de paix, j'aurais versé des larmes...

   Car la nature entière, avec toutes ses voix,
   Psalmodiait l'Amour ! Dans la source qui chante
   Et l'oiseau qui gazouille, il n'était qu'un mot : FOI.
   L'arbre au vent se courbait d'une façon touchante !

   J'ai longé le rivage, et quand j'eus bien rempli
   Mes yeux de ces beautés, je détournai ma route
   En admirant encor, tout comme l'on relit
   Une page qu'on aime, et qu'on veut garder toute...

                                   Jovette-Alice Bernier (1924)



Tiré de : Jovette Bernier, Roulades, Rimouski, Imprimerie générale S. Vachon, 1924, p. 51.

Pour en savoir plus sur Jovette-Alice Bernier, voyez la notice biographique et les documents sous son poème Je t'ai taillé dans la nature (cliquer sur le titre). 


Roulades, recueil de Jovette-Alice Bernier,
d'où est tiré le poème Promenade, ci-haut.
La sortie de ce recueil a déclenché une
spectaculaire polémique dans la région
du Bas-du-Fleuve (voir ici-bas).

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Signature manuscrite dans un exemplaire du
recueil Roulades, de Jovette-Alice Bernier.

(Collection Daniel Laprès)

Caricature de Jovette-Alice Bernier par Robert LaPalme
dans l'hebdomadaire La Renaissance du 3 août 1935.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'élargir)

Le Soleil, 24 octobre 1924. « Pierre de Ronce » est le pseudonyme 
d'Ernest Nadeau, critique de théâtre à l'hebdomadaire L'Événement.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'article pour l'élargir)

Critique de Roulades, de Jovette-Alice Bernier, par le cultivateur-poète Joseph Harvey,
qui signe de son pseudonyme de « J. YEVRAH », dans Le Soleil du 28 mars 1925.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'article pour l'élargir)

 Critique de Roulades, de Jovette-Alice Bernier, par le poète Ulric L. Gingras,
dans l'édition du 16 avril 1925 du journal Le Bien public (Trois-Rivières).

(Source : BANQ ; cliquer sur l'article pour l'élargir)


Peu après sa sortie, à l'automne 1924, le 
recueil Roulades, de Jovette-Alice Bernier, 
d'où est tiré le poème ci-haut, a été l'objet
d'une rare et spectaculaire polémique dans
le journal Le Progrès du Golfe, de Rimouski. 
Le débat devint intense au point où 
l'éditeur du journal se crut devoir publier
la mise en garde qui suit. 

La polémique s'est étalée sur cinq numéros
du journal, soit les 7, 14, 21, 28 novembre et
5 décembre 1924. Pour prendre connaissance de
ce pugilat littéraire entre citoyens du Bas-du-
Fleuve, cliquer sur le titre du journal, sous
le billet de mise en garde de l'éditeur :  


Le Progrès du Golfe (Rimouski), 21 novembre 1924.



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