Adolphe Poisson (1849-1922) (Source : Alcide Fleury, Arthabaska, capitale des Bois francs, 1961) |
De dévouements obscurs notre histoire est remplie,
Et je songe toujours avec mélancolie
À l'oubli criminel que nous avons pour ceux
Qui sont, simples soldats, nos pères, nos aïeux.
Réparons sans tarder les dédains de l'histoire ;
Aux humbles défenseurs de notre territoire,
Aux preux obscurs tombés sans jactance et sans peur,
D'un merveilleux passé nous devons la splendeur.
Ces robustes guerriers, compagnons de nos gloires,
Ont scellé de leur sang nos plus belles victoires ;
Chacun d'eux a laissé, deux fois enseveli,
À la terre sa cendre et son nom à l'oubli.
Puisqu'ils ont partagé nos suprêmes alarmes
Et du nord au midi fait resplendir nos armes,
Du soleil qui brillait aux champs de Carillon
Sur eux laissons tomber un immortel rayon !
Ainsi qu'aux grands vaincus de mil sept cent soixante,
Il faut que la Patrie enfin reconnaissante
Élève un mausolée à ces braves soldats
Qui traversaient vainqueurs deux siècles de combats !
Qu'un granit imposant, sévère architecture,
Honore les héros tombés sans sépulture ;
Que la Patrie y grave un vers religieux :
À tous mes défenseurs obscurs mais glorieux !
En attendant le jour de l'oeuvre expiatoire,
Poète, obscur comme eux, à leur chère mémoire
J'élève avec orgueil cet humble monument,
Et je vous l'offre, ô morts, avec recueillement.
Adolphe Poisson (1880)
Tiré de : M.-J.-.A. Poisson, Chants canadiens à l'occasion du 24 juin 1880, Québec, p. 5-6.
Pour en savoir plus sur Adolphe Poisson, cliquer ICI.
D'Adolphe Poisson, les Poésies Québécoises Oubliées ont déjà présenté : - L'Envie
Chants canadiens, recueil d'Adolphe Poisson d'où est tiré le poème ci-haut. Pour le télécharger gratuitement, cliquer ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Adolphe Poisson, à l'époque où il publia son recueil Chants canadiens. (Source : BANQ) |
Mention du décès d'Adolphe Poisson dans le journal Le Nouvelliste, 27 avril 1922, p. 4. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir ; source : BANQ) |
Monument funéraire d'Adolphe Poisson au cimetière de Saint-Christophe d'Arthabaska, à deux pas de sa maison du 55 avenue Laurier Ouest. (Photo : René Girard, 2018 ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Je ne suis pas bon en écriture mais je salue vos efforts pour garder vivante cette poésie du Québec.
RépondreSupprimerMerci M. Bastarache. Je suis très heureux que ce modeste effort vous soit agréable et utile.
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