Jean-Louis Guay (1903-1932) (Photo : courtoisie Madeleine Guay, sa petite-nièce) |
Enfant, il faut quitter
Cette rive paisible,
Ses parfums, sa beauté,
Et sa joie indicible !
Adieu ! l'insouciance
Qui berça ton enfance !
Enfant, il faut quitter
Cette rive paisible.
Comme le marin
Quand la mer est belle,
Joyeux pèlerin
Monte en ta nacelle ;
Sur les flots, il vente ;
Dans ton bonheur chante
Comme le marin
Quand la mer est belle.
À la dérive
Ne t'en va pas !
Vers l'autre rive
Bien loin, là-bas,
Sur ton étoile
Guide ta voile !
À la dérive
Ne t'en va pas !
Plus de monts,
Plus de grève ;
L'horizon
Sans trêve ;
L'onde creuse,
Écumeuse......
Plus de monts,
Plus de grève !
De la nuit
C'est la brise,
Elle bruit
Et se brise
Sur la voile,
Leste toile ;
De la nuit,
C'est la brise.
L'espoir renaît
Avec l'aurore ;
Le jour paraît,
Le ciel se dore.
Une autre flamme
S'infiltre en l'âme ;
L'espoir renaît
Avec l'aurore.
Sous les mêmes bois,
Plein de doux ramages,
Naissent d'autres voix
Et d'autres langages ;
Des formes humaines
Défilent, sereines,
Sous les mêmes bois,
Pleins de doux ramages.
Quoi ? Tu touches le port
Et ton coeur déjà rêve ?
Il veut prendre l'essor
Et soupire sans trêve ?
D'où vient que cette brise
Le transporte et le grise ?
Tu ne touches qu'au port
Et déjà ton coeur rêve.
Jean-Louis Guay (1931)
Tiré de : Jean-Louis Guay, Moisson de vie, Sainte-Foy, 1931, p. 41-45.
En hommage au poète oublié, le poème Entre deux rives a été déclamé à haute voix sur la tombe de Jean-Louis Guay le 31 juillet 2018, au cimetière de Saint-Adrien-d'Irlande.
Pour en savoir plus sur Jean-Louis Guay, voyez les informations sous son poème Les flots.
Moisson de vie, recueil de Jean-Louis Guay d'où est tiré le poème Entre deux rives, ci-haut. On peut le télécharger gratuitement ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Jean-Louis Guay jeune adolescent. (Photo : Collection Mme Madeleine Guay) |
Souffrant de tuberculose, Jean-Louis Guay a été durant des années hospitalisé dans des sanatoriums. Il est ici avec une infirmière du Sanatorium du Lac-Édouard, en Haute-Mauricie. Sa signature est à l'endos de la photo. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Sous cette croix de fer forgé au cimetière de Saint-Adrien-d'Irlande, près de Black Lake, repose le poète Jean-Louis Guay, mort en 1932 à l'âge de 29 ans. Le seul nom sur la croix est celui de son père, Octave Guay, décédé en 1918, mais son épouse Philomène Rouleau et leur fils Jean-Louis sont eux aussi inhumés dans le même lot. (Photo : Daniel Laprès, 2018 ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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