jeudi 2 août 2018

Entre deux rives

Jean-Louis Guay (1903-1932)

(Photo : courtoisie Madeleine Guay, 

sa petite-nièce)




   Enfant, il faut quitter
   Cette rive paisible,
   Ses parfums, sa beauté,
   Et sa joie indicible !
   Adieu ! l'insouciance 
   Qui berça ton enfance !

   Enfant, il faut quitter
   Cette rive paisible. 

   Comme le marin 
   Quand la mer est belle,
   Joyeux pèlerin
   Monte en ta nacelle ; 
   Sur les flots, il vente ;
   Dans ton bonheur chante

   Comme le marin
   Quand la mer est belle. 

   À la dérive 
   Ne t'en va pas !
   Vers l'autre rive
   Bien loin, là-bas, 
   Sur ton étoile
   Guide ta voile ! 

   À la dérive 
   Ne t'en va pas !

   Plus de monts,
   Plus de grève ;
   L'horizon
   Sans trêve ; 
   L'onde creuse,
   Écumeuse......

   Plus de monts,
   Plus de grève !

   De la nuit
   C'est la brise,
   Elle bruit
   Et se brise
   Sur la voile,
   Leste toile ;

   De la nuit, 
   C'est la brise.

   L'espoir renaît
   Avec l'aurore ;
   Le jour paraît,
   Le ciel se dore.
   Une autre flamme
   S'infiltre en l'âme ;

   L'espoir renaît
   Avec l'aurore. 

   Sous les mêmes bois,
   Plein de doux ramages,
   Naissent d'autres voix
   Et d'autres langages ;
   Des formes humaines
   Défilent, sereines,

   Sous les mêmes bois,
   Pleins de doux ramages.

   Quoi ? Tu touches le port
   Et ton coeur déjà rêve ?
   Il veut prendre l'essor
   Et soupire sans trêve ?
   D'où vient que cette brise
   Le transporte et le grise ?

   Tu ne touches qu'au port
   Et déjà ton coeur rêve. 

             Jean-Louis Guay (1931)



Tiré de : Jean-Louis Guay, Moisson de vie, Sainte-Foy, 1931, p. 41-45. 

En hommage au poète oublié, le poème Entre deux rives a été déclamé à haute voix sur la tombe de Jean-Louis Guay le 31 juillet 2018, au cimetière de Saint-Adrien-d'Irlande. 

Pour en savoir plus sur Jean-Louis Guay, voyez les informations sous son poème Les flots 

Moisson de vie, recueil de Jean-Louis Guay
d'où est tiré le poème Entre deux rives, ci-haut.

On peut le télécharger gratuitement ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Jean-Louis Guay jeune adolescent.

(Photo : Collection Mme Madeleine Guay)

Souffrant de tuberculose, Jean-Louis Guay a été durant des
années hospitalisé dans des sanatoriums. Il est ici avec une
infirmière du Sanatorium du Lac-Édouard, en Haute-Mauricie.
Sa signature est à l'endos de la photo.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Sous cette croix de fer forgé au cimetière
de Saint-Adrien-d'Irlande, près de Black Lake,
repose le poète Jean-Louis Guay, mort en 1932
à l'âge de 29 ans. Le seul nom sur la croix est
celui de son père, Octave Guay, décédé en 1918,
mais son épouse Philomène Rouleau et leur fils
Jean-Louis sont eux aussi inhumés dans le même lot.


(Photo : Daniel Laprès, 2018 ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Procurez-vous l'un des quelques exemplaires encore disponibles 
de Nos poésies oubliées, un volume préparé par le concepteur 
du carnet-web des Poésies québécoises oubliées, et qui présente
100 poètes oubliés du peuple héritier de Nouvelle-France, avec
pour chacun un poème, une notice biographique et une photo
ou portrait. Pour se procurer le volume par Paypal ou virement 
Interac, voyez les modalités sur le document auquel on accède
en cliquant sur l'image ci-dessous. Pour le commander par
VISA, cliquer ICI.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

1 commentaire: