Félix-Gabriel Marchand (1832-1900) (Source : BANQ) |
Enfant chéri, sur ton berceau,
Dors du sommeil de l'innocence,
Car c'est le rêve de l'enfance
Qui, dans la vie, est le plus beau.
Tu tressailles quand je t'appelle,
Tu souris en voyant mes pleurs,
C'est que les humaines douleurs
N'ont pas sur toi posé leur aile.
Je tremble pour ton avenir ;
Qu'il me tarde de le connaître !
Ton bonheur y sera peut-être,
Le mien n'est plus qu'un souvenir.
Comme le tien, mon premier âge
S'écoula tranquille et serein ;
Hélas ! bientôt, sur mon chemin,
Au calme a succédé l'orage.
Triste victime du trépas,
Mon époux dort dans la poussière ;
Un jour, près de ta pauvre mère,
Mon fils, tu le remplaceras.
L'amour, c'est un aimable songe
Qui berce le coeur un instant,
Le monde est un lieu de tourment
Et le bonheur, c'est un mensonge.
Enfant chéri, sur ton berceau,
Dors du sommeil de l'innocence,
Car c'est le rêve de l'enfance
Qui, dans la vie, est le plus beau.
Félix-Gabriel Marchand (Saint-Jean, 16 mars 1853)
Tiré de : La littérature canadienne de 1850 à 1860, tome II, Québec, G. et G. E. Desbarats Imprimeurs-Éditeurs, 1864, p. 224-225.
Le poème La jeune mère au chevet de son fils, de Félix-Gabriel Marchand, est tiré du deuxième tome de La littérature canadienne de 1850 à 1860, que l'on peut consulter ou télécharger gratuitement ICI. Pour le premier tome, voir ICI. On peut aussi se procurer de rares exemplaires des deux tomes de l'édition originale (1863 et 1864) de cet ouvrage important du patrimoine littéraire québécois ; voir ICI et ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite de Félix-Gabriel Marchand dans son livre Mélanges poétiques et littéraires, publié en 1899, soit un an avant sa mort. La dédicace est adressée à son frère Charles. On peut consulter cet ouvrage ou le télécharger gratuitement ICI. Le libraire François Côté offre deux très rares exemplaires de l'édition originale. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Félix-Gabriel Marchand et des membres de sa famille au 25 rue Sainte-Ursule à Québec, maison de son gendre, au printemps 1900. Il est mort le 25 septembre suivant à la même adresse. Au premier rang, de gauche à droite : Dr Arthur Simard, gendre de Marchand, l'épouse (assise) de ce dernier, leur fille Ida Marchand-Legendre (assise), Ernestine Marchand-Simard tenant dans ses bras son fils André Simard âgé de 4 mois (futur médecin). Au second rang, de gauche à droite : le notaire Cyrille Delage, Félix-Gabriel Marchand et Arthur Legendre. (Source : Lionel Fortin, Félix-Gabriel Marchand, Saint- Jean-sur-Richelieu, Éditons Mille Roches, 1979, p. 200 ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Monument funéraire de Félix-Gabriel Marchand au cimetière Notre-Dame- de-Belmont, à Québec. (Photo : Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Durant son bref mandat à titre de premier ministre du Québec, de 1897 à sa mort en 1900, Félix-Gabriel Marchand avait tenté de créer un ministère de l'instruction publique, mais il perdit cette bataille face à un clergé opposé à une telle mesure. Voir ICI pour des informations sur cet ouvrage de Claude Corbo qui apporte un éclairage pénétrant sur ce conflit. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire