mercredi 8 août 2018

La jeune mère au chevet de son fils

Félix-Gabriel Marchand (1832-1900)

(Source : BANQ)




   Enfant chéri, sur ton berceau,
   Dors du sommeil de l'innocence,
   Car c'est le rêve de l'enfance
   Qui, dans la vie, est le plus beau. 

   Tu tressailles quand je t'appelle,
   Tu souris en voyant mes pleurs,
   C'est que les humaines douleurs
   N'ont pas sur toi posé leur aile. 

   Je tremble pour ton avenir ; 
   Qu'il me tarde de le connaître !
   Ton bonheur y sera peut-être,
   Le mien n'est plus qu'un souvenir. 

   Comme le tien, mon premier âge
   S'écoula tranquille et serein ; 
   Hélas ! bientôt, sur mon chemin, 
   Au calme a succédé l'orage. 

   Triste victime du trépas,
   Mon époux dort dans la poussière ;
   Un jour, près de ta pauvre mère,
   Mon fils, tu le remplaceras. 

   L'amour, c'est un aimable songe
   Qui berce le coeur un instant,
   Le monde est un lieu de tourment
   Et le bonheur, c'est un mensonge. 

   Enfant chéri, sur ton berceau,
   Dors du sommeil de l'innocence,
   Car c'est le rêve de l'enfance
   Qui, dans la vie, est le plus beau. 

         Félix-Gabriel Marchand (Saint-Jean, 16 mars 1853)



Tiré de : La littérature canadienne de 1850 à 1860, tome II, Québec, G. et G. E. Desbarats Imprimeurs-Éditeurs, 1864, p. 224-225. 

Pour en savoir plus sur Félix-Gabriel Marchand, cliquer ICI et ICI. 

Le poème La jeune mère au chevet de son
fils
, de Félix-Gabriel Marchand, est tiré du
deuxième tome de La littérature canadienne
de 1850 à 1860
, que l'on peut consulter ou
télécharger gratuitement ICI. Pour le premier
tome, voir ICI. On peut aussi se procurer de

rares exemplaires des deux tomes de 
 l'édition originale (1863 et 1864) de cet 
ouvrage important du patrimoine littéraire 
québécois ; voir ICI et ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dédicace manuscrite de Félix-Gabriel Marchand dans son livre
Mélanges poétiques et littéraires, publié en 1899, soit un an avant
sa mort. La dédicace est adressée à son frère Charles. On peut
consulter cet ouvrage ou le télécharger gratuitement ICI. Le libraire
François Côté offre deux très rares exemplaires de l'édition originale.
(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Félix-Gabriel Marchand et des membres de sa famille
au 25 rue Sainte-Ursule à Québec, maison de son gendre,
au printemps 1900. Il est mort le 25 septembre suivant
à la même adresse. Au premier rang, de gauche à droite :
Dr Arthur Simard, gendre de Marchand, l'épouse (assise)
de ce dernier, leur fille Ida Marchand-Legendre (assise),
Ernestine Marchand-Simard tenant dans ses bras son
fils André Simard âgé de 4 mois (futur médecin). Au
second rang, de gauche à droite : le notaire Cyrille Delage,
Félix-Gabriel Marchand et Arthur Legendre.


(Source : Lionel Fortin, Félix-Gabriel Marchand, Saint-
Jean-sur-Richelieu, Éditons Mille Roches, 1979, p. 200 ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir) 

Monument funéraire de Félix-Gabriel
Marchand au cimetière Notre-Dame-

de-Belmont, à Québec. 

(Photo : Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Durant son bref mandat à titre de premier
ministre du Québec, de 1897 à sa mort
en 1900, Félix-Gabriel Marchand avait tenté
de créer un ministère de l'instruction publique,
mais il perdit cette bataille face à un clergé
opposé à une telle mesure. Voir ICI pour
des informations sur cet ouvrage de Claude
Corbo
qui apporte un éclairage
pénétrant sur ce conflit. 

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