samedi 11 août 2018

Fuite

Pierre Baillargeon (1916-1967)

(Source : BANQ)




   C'est pour moi que la route mène
   À la route et que le chemin
   Tourne et se prolonge sans fin
   Et continue où qu'on parvienne,

   Serait-ce près d'une fontaine
   Qui tombe du jour le matin,
   Où la nuit ressemble au grand pin
   Qui dort sur l'eau ridée à peine. 

   Lorsque si loin est la maison
   Que sa fumée, à l'horizon, 
   Monte et se dissipe derrière,
  
   Depuis longtemps j'ai dit bonsoir
   Et, parti comme à l'ordinaire,
   On ne peut plus m'apercevoir. 

                Pierre Baillargeon* (1941)



Tiré de : Amérique française (revue littéraire), novembre 1941, p. 3.

* Pierre Baillargeon est né à Montréal le 10 septembre 1916, d'Ovila Baillargeon, organisateur politique, et d'Alphonsine Mercier. Il fit ses études primaires à l'Institut des Sourdes-Muettes et à l'école Querbes d'Outremont, puis ses études classiques au collège Jean-de-Brébeuf
   Son baccalauréat obtenu en 1938, il partit pour l'Europe, et s'inscrivit à la Faculté des sciences de la Sorbonne. C'est là qu'il rencontra Jacqueline Mabit qu'il épousa en juillet 1939.
   Entretemps, il suivit les cours de Paul Valéry au Collège de France. De retour au pays en février 1940, à la suite de l'invasion allemande de la France, il fut traducteur au Corps d'aviation royale. Il rédigea aussi des textes pour le service de l'Emprunt de la victoire
   Il publia ses premiers articles dans la revue La Relève. En 1941, il fonda avec des amis la revue Amérique française, qu'il dirigea jusqu'en 1944, puis il devint l'année suivante journaliste à La Patrie
   Parti pour la France en 1948, il revint à Montréal à l'été 1949 pour un court séjour pendant lequel il travaille à La Presse, puis il repart en septembre de la même année. De 1948 à 1960, il continua d'écrire pour La Patrie, en plus d'avoir collaboré au Petit Journal en 1950-1951. Il enseigna le français et le latin à Vézelay, de même que l'anglais près de Pullay, où il s'était installé. Il oeuvra également à titre de traducteur aux Éditions Robert-Laffont (1956) et de conseiller littéraire à Sélection du Reader Digest (1957-1959).  En 1957-1958, il occupa la fonction de secrétaire particulier de Jean Désy, ambassadeur du Canada à Paris.
   De retour à Montréal en décembre 1959, il entra au service de Bell Canada à titre de rédacteur au service des relations publiques (1960-1962), puis au Canadien National où il fut traducteur de 1962 à 1966. Il publia des articles dans Le Devoir jusqu'à sa mort survenue le 15 août 1967 à la Clinique Mayo à Rochester, dans l'état du Minnesota. 
   Pierre Baillargeon est l'auteur de plusieurs livres, dont Hasard et moi (récit, éditions Beauchemin, 1940) ; Les médisances de Claude Perrin (roman, éditions Parizeau, 1945) ; Commerce (récit et aphorismes, éditions Variétés, 1947) ; La neige et le feu (roman, éditions Variétés, 1948) ; Le scandale est nécessaire (essais, épigrammes et aphorismes, éditions Le Jour, 1962) ; Madame Homère, (théâtre, 1963). Un recueil de certains de ses plus importants essais, intitulé Le choix, a été publié deux ans après sa mort, en 1969. André Gaulin a publié Entre la neige et le feu, une très intéressante biographie de Pierre Baillargeon (Presses de l'Université Laval, 1980).
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 3, Montréal, éditions Fides, 1982, p. 451). 

Pour en savoir plus sur Pierre Baillargeon, cliquer ICI et ICI

Le numéro de novembre 1941 de la
revue Amérique française, dont Pierre
Baillargeon fut le premier directeur, et
d'où est tiré le poème Fuite, ci-haut.
On peut consulter ou télécharger ICI
ce numéro. 

Pierre Baillargeon participant à une émission de la
radio de Radio-Canada, en 1964. (Source : BANQ)

Dédicace manuscrite de Pierre Baillargeon dans son 
ouvrage Le scandale est nécessaire, paru en 1962.
(Collection Daniel Laprès)

À l'occasion du décès de Pierre Baillargeon, le 15 août
1967, le journaliste et écrivain Jean-Éthier Blais lui a
rendu hommage dans Le Devoir du 26 août suivant.
(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Monument funéraire de Pierre Baillargeon au
cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.
(Photo : Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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