mercredi 2 juin 2021

Juin

« Paysage à Saint-Joachim » (1903) par Clarence Gagnon (1881-1942)

(Source : Wahooart)




   Très tard le soleil sombre à l'horizon fumant,
   Qui garde dans la nuit ses luisantes traînées.
   Le fécond Prairial, sous un clair firmament,
   Prodigue la splendeur des plus longues journées.

   Une flamme de vie emplit l'immensité.
   Le bleu de l'eau miroite... Adieu la nostalgie !
   L'Été s'épanouit dans toute sa beauté,
   Dans toute sa verdeur et toute sa magie. 

   Des vagues de lumière inondent les halliers ;
   Les oiseaux de leurs chants enivrent les bocages,
   Et, gais et turbulents comme eux, les écoliers
   ― Les vacances ont lui ― s'évadent de leurs cages.

   Sur les arbres, les fleurs, les ondes, les sillons,
   Partout nous entendons vibrer l'âme des choses...
   Nous voyons par milliers éclore papillons,
   Anémones et lis, trèfles, muguets et roses.

   Et l'écureuil criard et le bouvreuil siffleur
   De nos vastes forêts font tressaillir les dômes...
   Les pruniers, les sureaux, les pommiers, sont en fleur,
   Et nul mois canadien ne verse autant d'arômes. 

   Des souffles caressants frangent nos grandes eaux.
   Un invisible encens flotte sur chaque grève ;
   Et, tels les pins, les foins, les mousses, les roseaux,
   Nous sentons en nous plus de chaleur, plus de sève.

   Nous aimons mieux nos bois, nos champs ; nous aimons mieux
   Nos pères, dont le culte à nos foyers persiste...
   Et dans l'air embaumé vibre l'écho joyeux
   Des chants et des vivats de la Saint-Jean-Baptiste.

                                      William Chapman (1912)



Tiré de : William Chapman, Les fleurs de givre, Paris, Éditions de la Revue des poètes, 1912, p. 57-58. La série «L'année canadienne», d'où provient le poème ci-haut, a été publiée pour la première fois dans le numéro de janvier 1911 de la Revue canadienne.

Pour en savoir plus sur William Chapmancliquer ICI

De William Chapman, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté: Janvier ; Février ; Mars ; Avril ; MaiÀ Percé ; L'île d'Orléans ; Sur la tombe de Lucien Turcotte. 


William Chapman (1850-1917)

(Source : BANQ)

Le poème Juin, ci-haut, est tiré du recueil
de William Chapman, Les fleurs de givre, que
l'on peut télécharger gratuitement ICI

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir) 

Dédicace manuscrite de William Chapman à
Jean-Baptiste Caouette dans Les fleurs de givre.

(Collection Daniel Laprès)


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