vendredi 3 juillet 2020

Juillet

Paysage d'Arthabaska (1897), par Marc-Aurèle Suzor-Coté.

(Source : Galerie Cosner)




   Depuis les feux de l'aube aux feux du crépuscule,
   Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
   On voit pencher la fleur et jaunir les sillons : 
   Voici les jours heureux de l'âpre canicule !

   Le chant des nids a fait place aux chant des grillons ;
   Une effluve brûlante autour de nous circule ;
   La nature, qui vit dans chaque animalcule
   Fait frissonner d'émoi tout ce que nous voyons. 

   Mais quand le bœuf qui broute à l'ombre des grands chênes
   Se tourne haletant vers les sources prochaines,
   Quels sont donc, dites-vous, ces groupes affolés

   Déroulant sous les bois leur course furieuse ?
   C'est la vacance, ami, la vacance rieuse ! 
   Comme ils sont loin de nous ces beaux jours envolés !

                                      Louis Fréchette (1879)



Tiré de : Louis-H. Fréchette, Les oiseaux de neige, Québec, C. Darveau imprimeur, 1879, p. 17-18. 

Juillet, ci-haut, est le septième d'une série, intitulée L'année canadienne, de douze sonnets de Louis-H. Fréchette.

Pour en savoir plus sur Louis-H. Fréchette, voyez ICI et ICI.


De Louis-H. Fréchette, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté:
Janvier ; Février Mars ; Avril ; Mai ; JuinLe matin ; Un soir au bord du lac Saint-Pierre ; Une correspondance poétique.



Les oiseaux de neige, recueil de Louis Fréchette,
d'où est tiré le sonnet Juillet, ci-haut.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Louis Fréchette (1839-1908)

(Source : Québec éternelle, p. 116)

Dédicace manuscrite de Louis Fréchette dans son troisième
recueil de poésies, Pêle-mêle, paru en 1877.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

En 1880, Louis Fréchette devient le premier écrivain issu du Québec à remporter
le prix Montyon de l'Académie française pour son recueil Les Fleurs boréales.
Ce volume, d'abord paru à Québec, en 1879, chez l'éditeur Darveau, fut à cette
occasion publié à Paris dans une édition incluant Les oiseaux de neige.

L'illustration de droite, où l'on voit Fréchette ainsi que la coupole de
 l'Académie française où le poète fut solennellement reçu, se trouve
à l'intérieur de l'édition parisienne des Fleurs boréales.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir
)

Louis Fréchette, dessin de Henri Julien.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir ;
source : Album Henri Julien, Montréal,
Librairie Beauchemin, 1916, p. 84)

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