Charles Lévesque (1817-1859) (Source : Le Répertoire national, tome 4, deuxième édition, Montréal, J. M. Valois & Cie Libraires-Éditeurs, 1893, p. 122) |
Chante, petit oiseau ! Déjà sur la colline
Le printemps renaît, reverdit l'aubépine ;
Dans nos prés le muguet épanche sa saveur ;
Le ruisseau qui murmure arrose chaque fleur
Qui parfume ses bords. Et saluant l'aurore
Du brillant firmament qui leur prodigue encore
Le feu qui les anime au retour du matin,
Le narcisse, l'œillet, la rose, le jasmin,
Que dans ton vol joyeux tu courtises sans cesse,
Pour répondre à ta voix se couvrent de richesse.
Viens suspendre ton nid au faîte de l'ormeau
Croissant si glorieux au pied de ce coteau.
N'hésite pas, mais viens, il t'offre son feuillage,
Il veut te garantir des vents de l'orage.
Sous son toit paternel de bonheur et d'amour
Qu'un nouvel arc-en-ciel éclaire chaque jour,
Tu verras se réjouir ta compagne chérie.
La brise qui folâtre au fond de la prairie
T'apportera ses dons et le fidèle écho
Répétera ta voix aux vierges du hameau.
Hélas ! combien de fois, reposant sous un chêne,
L'homme tant abattu, pour soulager sa peine,
Voulut prêter l'oreille à tes tendres accents.
Le coeur encor si froid aux rayons du printemps,
Il cherchait en secret un sentier solitaire,
Il s'oubliait lui-même et la nature entière ;
Et foulant à regret la verdure des champs,
Il détournait les yeux des objets sous ses sens.
Petit oiseau que j'aime, oui, ton chant d'allégresse
A fait vibrer son âme en proie à la tristesse.
Pour moi tu chanteras, amant de nos bosquets :
Encor j'irai m'asseoir sous l'ombrage si frais
Des sureaux, des lilas. Si je ne puis sourire
À l'éclat des beaux jours, je t'entendrai me dire :
― Ami, console-toi ! L'homme est né de douleur.
― Ami, console-toi ! L'homme est né de douleur.
Quel arbre, en nos forêts en butte à la fureur
Des tempêtes du nord, ne relève la tête ?
Quel fruit délicieux que l'été nous apprête
N'a point son amertume ? Oh ! vis de souvenirs !
Le malheur après lui laisse encor des plaisirs.
Charles Lévesque (Saint-Benoît, 1850)
Tiré de : Yolande Grisé et Jeanne d'Arc Lortie (dir.), Les textes poétiques du Canada français (1606-1867), volume 5, Montréal, éditions Fides, 1992, p. 26-27. Le poème fut à l'origine publié dans l'Album musical et littéraire de La Minerve, numéro 4, avril 1850).
De Charles Lévesque, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Bienfaits.
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Le poème Matinée poétique : le rossignol, ci-haut, de Charles Lévesque, est tiré du volume 5 des Textes poétiques du Canada-français, paru en 1992. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le poème Matinée poétique : le rossignol, ci-haut, de Charles Lévesque, est paru pour la première fois en avril 1850 dans l'Album littéraire et musical de La Minerve, que l'on peut consulter en cliquant ICI. |
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