vendredi 3 avril 2020

Avril

Rivière Nicolet, Arthabaska, au printemps, de Marc-Aurèle Suzor-Coté.

(Source : Suzor-Coté, lumière et matière)




   La neige fond partout ; plus de sombre avalanche ! 
   Le soleil se prodigue en traits plus éclatants ;
   La sève perce l'arbre en bourgeons palpitants
   Qui feront sous les fruits, plus tard, plier la branche.

   Un vent tiède succède aux farouches autans ;
   L'hirondelle est encore au loin ; mais, en revanche,
   Des milliers d'oiseaux blancs couvrent la plaine blanche
   Et de leurs cris aigus rappellent le printemps. 

   Sous sa féconde effluve, il faut que tout renaisse !
   Avril, c'est le réveil, avril c'est la jeunesse ! 
   Mais quand la poésie ajoute : mois des fleurs,

   Il faut bien avouer, ― nous que trempe l'averse,
   Qu'entraîne la débâcle, ou qu'un glaçon renverse,
   Que les poètes sont de charmants persifleurs ! 

                                     Louis Fréchette (1879) 



Tiré de : Louis-H. Fréchette, Les oiseaux de neige, Québec, C. Darveau imprimeur, 1879, p. 13-14. 

Avril, ci-haut, est le quatrième d'une série de douze sonnets de Louis Fréchette et intitulée L'année canadienne.  

Pour en savoir plus sur Louis-H. Fréchette, voyez ICI et ICI.

De Louis-H. Fréchette, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté: Janvier ; Février Mars ; Le matin ; Un soir au bord du lac Saint-Pierre ; Une correspondance poétique.



Les oiseaux de neige, recueil de Louis Fréchette,
d'où est tiré le sonnet Avril, ci-haut.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Louis Fréchette (1839-1908)

(Source : Québec éternelle, p. 116)

Dédicace manuscrite de Louis Fréchette dans son troisième
recueil de poésies, Pêle-mêle, paru en 1877.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

En 1880, Louis Fréchette devient le premier écrivain issu du Québec à remporter
le prix Montyon de l'Académie française pour son recueil Les Fleurs boréales.
Ce volume, d'abord paru à Québec, en 1879, chez l'éditeur Darveau, fut à cette
occasion publié à Paris dans une édition incluant Les oiseaux de neige.

L'illustration de droite, où l'on voit Fréchette ainsi que la coupole de
 l'Académie française où le poète fut solennellement reçu, se trouve
à l'intérieur de l'édition parisienne des Fleurs boréales.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Louis Fréchette, dessin de Henri Julien.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir ;
source : Album Henri Julien, Montréal,
Librairie Beauchemin, 1916, p. 84)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire