samedi 18 avril 2020

Retour monacal

Ubald Paquin (1894-1962)

(Source : Richard Foisy, L'Arche,
Montréal, éditions VLB, 2009)




   Un par un, silencieux, en grande robe blanche
   Avec leur scapulaire et leur capuchon noir,
   Disant le chapelet, mains jointes sous la manche,
   Les moines fatigués reviennent dans le soir. 

   Sans répit, tout le jour ils ont bêché la terre,
   La terre vierge encor qu'ils vont rendre féconde...
   Ils gagnent à pas lents la paix du monastère ;
   Ils marchent en priant pour les péchés du monde.

   Leur visage, amaigri par trop de pénitences,
   On le dirait nimbé d'austère majesté ; 
   Car ils ont combattu, domptant leurs défaillances
   Pour acquérir un point plus grand de sainteté. 

   Regardant devant eux le soleil d'or décroître,
   Ils vont par file blanche, en le soir solennel,
   Vers la tranquillité bienfaisante du cloître,
   Accorder le repos à leurs membres charnels. 

                                     Ubald Paquin* (1925) 



Tiré de : Les soirées de l'École littéraire de Montréal, Montréal, 1925, p. 250.

*  Ubald Paquin est né à Montréal le 29 juillet 1894, d'Herménégilde Paquin, cultivateur, et de Georgiana Laniel. Il fit ses études classiques au Collège de Montréal ; selon «Ernest Ral», pseudonyme de Jules-Ernest Larivière, il aurait également étudié chez les Jésuites.
    Après ses études, il choisit le journalisme et collabora pour les quotidiens Le Devoir, La Patrie et Le Canada
   Sous les pseudonymes «Prosper Brisebois» et «Alcide Matagan», il  écrivit également dans l'hebdomadaire Le Nationaliste, de Jules Fournier et Olivar Asselin dont il partage les idées. En 1916, il fonda l'hebdomadaire La Bataille, qui dura treize numéros, pour lutter contre la conscription durant la guerre 1914-1918. Membre d'un groupe anti-conscription nommé «Les Constitutionnels», il dut se réfugier en Abitibi, en 1917, suite à l'explosion d'une bombe chez le propriétaire du quotidien francophobe The Montreal Star. 
  Revenu à Montréal, il collabora au journal Le Matin, fondé par Roger Maillet, et il ouvrit une librairie, Aux Bouquins, sur la rue Ontario, à Montréal, qui devint un cénacle d'esprits cultivés. Mais peu doué pour les affaires, il dut abandonner ce commerce. 
  Le 24 novembre 1920, il fut reçu, en compagnie de Claude-Henri Grignon, membre de l'École littéraire de Montréal
   En 1921, il se présenta aux élections fédérales à titre de candidat nationaliste dans le comté de Saint-Jacques, à Montréal, mais il fut défait. Ne pouvant vivre de sa plume comme il l'espérait, et ce, même si plusieurs des romans à sensation qu'il publia durant les années 1920 lui valurent une certaine popularité, il dut se résigner à entrer dans la fonction publique. Son premier roman, Jules Faubert, roi du papier, présente avec sympathie un Canadien-français chef d'entreprise. 
  Le 18 novembre 1930, à la salle de la bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis à Montréal, il donna une conférence intitulée Le nationalisme intellectuel. Le texte a été peu après publié sous forme de brochure (voir ci-dessous).
   Ubald Paquin est mort à Montréal le 11 juillet 1962.
  Une avenue du secteur Montréal-Nord, à Montréal, porte le nom d'Ubald Paquin, de même qu'une rue dans le secteur Pointe-aux-Trembles, à Montréal également.
(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 617 (comporte quelques erreurs) ; Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord, Montréal, éditions Fides, 1989, p. 1061 ; portrait par Jules-Ernest Larivière (alias «Ernest Ral»), dans La vie canadienne, supplément littéraire au roman La cité dans les fers, d'Ubald Paquin, 1926, p. 68). 


Le poème Retour monacal, ci-haut, est tiré de
Les soirées de l'École littéraire de Montréal,
paru en 1925.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dédicace manuscrite d'Ubald Paquin dans
son livre La trappe d'Oka, paru en 1934.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Ubald Paquin, tel qu'il apparaît dans
une mosaïque des membres de
l'École littéraire de Montréal, en 1921.

(Source : Richard Foisy, L'Arche)

Ubald Paquin, dans La Revue moderne,
septembre 1923.

Dans le numéro de décembre 1928 de L'Action canadienne-française,
l'écrivain et journaliste Harry Bernard a consacré quelques lignes
à la poésie d'Ubald Paquin, mentionnant notamment le poème
Retour monocal, ci-haut. Le texte complet de l'article de Bernard
peut être consulté ou téléchargé ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


En 1926, sous son nom de plume de « Ernest Ral », Jules-Ernest 
Larivière  publia un profil littéraire d'Ubald Paquin, dans La vie 
canadienne, supplément littéraire au roman de Paquin, La cité 
dans les fers. Pour consulter cet article, cliquer sur cette image : 


Durant les années 1920, Ubald Paquin connut un certain succès
en publiant des romans à sensation, dont, entre autres, La cité
dans les fers
; Le massacre dans le temple ; Le mirage ; Le
lutteur
; La mystérieuse inconnue ; Les caprices du cœur.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Le 18 novembre 1930, Ubald Paquin, ardent nationaliste, donna 
une conférence intitulée « Le nationalime intellectuel », à la 
salle de la bibliothèque Saint-Sulpice, à Montréal. Pour lire ou
 télécharger le texte de la conférence, cliquer sur cette image : 



En 1931, l'écrivain Germain Beaulieu publia Nos immortels
une série de profils humoristiques de ses confrères de 
l'École littéraire de Montréal. Pour consulter le portrait
d'Ubald Paquin par Beaulieu, cliquer sur cette image : 


Caricature d'Ubald Paquin par Albéric
Bourgeois
, dans Nos immortels, de
Germain Beaulieu.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

En 1934, Ubald Paquin consacra un ouvrage
au monastère de la Trappe d'Oka.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Devoir, 14 juillet 1962.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

La Presse, 13 juillet 1962.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

 La Presse, 13 juillet 1962.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)


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1 commentaire:

  1. Un auteur dont j'aime l'orientation et que vous me permettez de découvrir aujourd'hui. Que de lectures je vois s'accumuler sur mon écran !
    Je reconnais votre travail indefatigable et essentiel M. Laprès. Bravo !

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