lundi 27 avril 2020

Histoire d'amour

Avila de Belleval (1880-1929)
(Source : MyHeritage.fr)


C'est dans la tour de pierre de l'Assemblée nationale du Québec que fut
fondée, le 8 juin 1923, la Société des poètes canadiens-français, dont
 Avila de Belleval fut l'un des cinq fondateurs. Cette nouvelle société
littéraire y tint par la suite de nombreuses séances.




   Tel vient l'amour, tel il s'en va, volage ; 
   Au temps où tout naît, entre avril et mai, 
   Comme elle était belle, et que j'avais l'âge,
   Timidement, en secret, je l'aimai. 

   Mais juin resplendit, chaud, je lui rimai
   Mes ardeurs, livrant ma muse au pillage,
   Tant que tout l'été c'est moi qui ramai
   Sa barque, moi seul devant le village.

   À la basse automne où tout se roidit
   Sous le gel qui prend la morne contrée,
   Avec la saison mon amour froidit. 

   Et lorsque plus tard je l'ai rencontrée, 
   A l'hiver neigé, quand la terre dort,
   Mon amour, mon pauvre amour était mort...

                           Avila de Belleval* (1922)



Tiré de : revue Le Terroir, septembre 1922. Ce sonnet est également paru, seize ans après la mort d'Avila de Belleval, dans le recueil collectif Voix des poètes, Montréal, éditions Variétés, 1945, p. 90.

*  Joseph-Avila Fournier de Belleval (dont le patronyme est orthographié « Belval » dans diverses publications) est né à Contrecœur le 14 janvier 1880, de Joseph de Belleval, cultivateur, et de Rose-de-Lima Cartier. Après avoir fréquenté l'école primaire de son village natal, il fit, de 1892 à 1900, ses études classiques et philosophiques au Collège de l'Assomption.  
   Il étudia le droit à l'Université Laval de Montréal et fut admis à la profession de notaire. Il pratiqua  notamment à Saint-Anicet, où il vécut de 1906 à 1909, puis à Québec. En 1917, après son deuxième mariage, il s'établit à Charlesbourg où il se fit construire une résidence qu'il habita jusqu'à son décès en 1929. Il travailla à titre d'officier de loi pour le département de l'Instruction publique, en plus d'avoir été secrétaire de la commission administrative du fonds de pension des fonctionnaires de l'enseignement primaire. 
   La littérature l'ayant toujours intéressé, il fréquenta les écrivains de son époque et publia des poèmes dispersés dans divers journaux et périodiques. Selon Reine Malouin, ses poèmes étaient « légers, ironiques, spirituels ». Il est l'un des cinq fondateurs, le 8 juin 1923, de la Société des poètes canadiens-français, avec Louis-Joseph Doucet, Francis DesRochesAlonzo Cinq-Mars et Alphonse Désilets. Il fut président de cette Société en 1926.
  Avila de Belleval est mort à Charlesbourg le 15 mai 1929. Il avait épousé à Thurso, en premières noces, Marie-Louise Amyot dit Villeneuve, le  24 août 1905, puis en secondes noces, à Contrecoeur, Marie-Jeanne Saint-Jean, le 31 mai 1915. 
   Il est le grand-père de Denis de Belleval, député de Charlesbourg de 1976 à 1982 et ministre dans le premier gouvernement du Parti Québécois. 
(Sources : Association des anciens et anciennes du Collège de L'Assomption, Le soixantième cours 1892-1900-1915, L'Assomption, 2014, p. 16 ; Reine Malouin, "Le cinquantenaire de la Société des poètes", dans Le Bien public (Trois-Rivières), 15 juin 1973 ; Ancestry.ca ; MyHeritage.fr ; Geneanet.org). 


Le sonnet Histoire d'amour, ci-haut, est paru pour la première
fois dans le numéro de septembre 1922 de la revue Le Terroir.

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Le sonnet Histoire d'amour, ci-haut, est également paru seize ans après la mort d'Avila de 
Belleval dans le recueil collectif Voix des poètes, publié en 1945 aux éditions Variétés, à 
Montréal. On y trouve également ce Sonnet à un ami défunt, qui est de lui.

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Portrait d'Avila de Belleval dans Mille têtes,
album de J.-Arthur Lemay paru en 1931.

Le 8 juin 1923, dans la "Tour de Pierre" du Parlement de Québec, ces cinq poètes fondèrent
  la Société des poètes canadiens-français. Dans le sens des aiguilles d'une montre :
Alonzo Cinq-Mars, Francis DesRoches
Louis-Joseph Doucet
Avila de Belleval et
Alphonse Désilets.


Dans le journal Le Bien public (Trois-Rivières), le 15 juin 1973, à l'occasion
du cinquantième anniversaire de la fondation de la Société des poètes, Reine
Malouin
, qui présidait alors cette Société, publia un article dont cet extrait
évoque les cinq fondateurs, dont Avila de Belleval.  Pour consulter
l'article entier, cliquer ICI.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Revue Le Terroir, mars 1920.

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Citation de La Revue des Poètes, de Paris, dans la revue
 Le Canada-français, Université Laval, Québec, juin 1924.

(Source : BANQ : cliquer sur l'image pour l'agrandir)

La Presse, 16 mai 1929.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Devoir, 16 mai 1929. Il y a toutefois
une erreur, le journal faisant le faisant
naître en 1860 alors qu'il est né en 1880.

(Source : BANQ ; cliquer
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Le Progrès du Saguenay, 16 mai 1929.

(Source : BANQ ; cliquer
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Le journal L'Enseignement primaire de février 1930 a rendu hommage
à Avila de Belleval, en soulignant son intégrité et son dévouement.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

De 1917 à son décès en 1929, Avila de Belleval habita cette maison qu'il fit 
construire au 225, 67e rue Est, dans le secteur Charlesbourg de Québec.

(Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec ;
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1 commentaire:

  1. Belle page intéressante, mais je dois quitter pour le souper.

    J'y reviendrai.

    MERCI !

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