mercredi 5 septembre 2018

Illusion

Alonzo Cinq-Mars (1881-1969)

(Source : Gaston Deschênes, L'Hôtel du
Parlement, la mémoire du Québec
, p. 198) 



          À Albert LABERGE


   J'aimais une belle princesse
   Que je gardais dans un palais.
   J'ai perdu palais et maîtresse
   Que je ne verrai plus jamais.

   Depuis ce temps, dans ma détresse,
   Je me souviens des jours heureux
   Où, dans un palais merveilleux,
   J'aimais une belle princesse.

   L'enchanteresse que j'aimais
   M'a déserté comme une gueuse ;
   C'était l'Illusion trompeuse
   Que je gardais dans un palais. 

   Et je ne sens plus la caresse
   De sa douce main sur mon front,
   Et je subis un double affront : 
   J'ai perdu palais et maîtresse. 

   Car ce palais que j'habitais
   Avec ma maîtresse envolée,
   C'était ma jeunesse en allée
   Que je ne verrai plus jamais. 

          Alonzo Cinq-Mars* (Québec, août 1923)



Tiré de : Alonzo Cinq-Mars, De l'Aube au Midi, Québec, Éditions de La Tour de Pierre, 1924, p. 20-21. 

Alonzo Cinq-Mars est né à Saint-Édouard-de-Lotbinière le 14 avril 1881, du mariage d'Eusèbe-Abraham Cinq-Mars, marchand et maître de poste, et de Philomène Lemay, institutrice. En 1886, sa famille s'établit à Cap-Santé, où il fit ses études primaires. Admis au Petit Séminaire de Québec, il obtint son baccalauréat ès arts en 1900.
   En 1900-1901, il fut journaliste à La Gazette de Québec, puis entra au service de La Presse, à Montréal, jusqu'en 1904. Durant cette période, il suivit, à l'École des arts du Monument national, les cours de dessin de Joseph Saint-Charles et de Joseph-Charles Franchère. En 1905, il fut correspondant de La Presse à Québec, et s'inscrivit à l'Université Laval pour y étudier le droit. Il abandonna ses études mais poursuivit son activité journalistique au Parlement de Québec. Traducteur des débats à la Chambre des Communes du Canada à partir de 1925, il prit sa retraite en 1944.
   En 1920, lorsque Jean Bailleul fonda l'École des Beaux-Arts de Québec, rue Saint-Joachim, il fut le premier élève à s'y inscrire et à suivre des cours de modelage pendant quatre ans.
   Il participa à la fondation de la Société des Poètes canadiens-français, dont il fut président en 1924.
   Il consacra ses loisirs à la sculpture et produisit, de 1925 à 1944, une série de soixante-cinq médaillons de bronze dont plusieurs représentent des écrivains québécois.
   Il collabora au journal La Patrie à partir de 1944 et cessa complètement d'écrire en 1961.
   Alonzo Cinq-Mars est mort à Longueuil le 15 juin 1969. Il avait épousé Alice Côté le 17 septembre 1911, à Viauville (aujourd'hui dans l'arrondissement montréalais d'Hochelaga-Maisonneuve).
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 339). 


Le poème Illusion est tiré du recueil
De l'Aube au Midi, d'Alonzo Cinq-Mars.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Alonzo Cinq-Mars savait faire preuve d'un certain sens
de l'humour, comme lorsqu'il mentionne les plagiaires
dans l'avertissement de son recueil De l'Aube au Midi.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Photo des Archives d'Alfred Pellan, 1922, classe de sculpture,
École des beaux-arts de Québec. Au centre de la photo,
Alfred Pellan, à gauche, Omer Parent, et devant, Alonzo Cinq-Mars.

(Source : Espace Art Actuel
)

Quelques mois avant la mort d'Alonzo Cinq-Mars, cet
album de ses principaux médaillons de personnages
littéraires a été publié. Il en reste présentement un
seul exemplaire sur le marché, voir ICI

Le grand poète Alfred DesRochers a rendu hommage à son 
ami Alonzo Cinq-Mars dans ce poème-préface qu'il a signé
pour son album de médaillons paru en 1968.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

L'écrivain Harry Bernard (pseudonyme « L'Illetré ») rendit
cet hommage à Alonzo Cinq-Mars à l'occasion de son décès,
dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 20 août 1969.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Mention du décès d'Alonzo
Cinq-Mars dans Le Soleil
du 16 juin 1969.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

Notice nécrologique dans La Presse du 17 juin 1969.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)


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