jeudi 5 avril 2018

Le matin

Louis-H. Fréchette (1839-1908)

(Source : Québec éternelle, p. 116)




   À l'horizon l'aurore
          Vient d'éclore
   Comme un phare éclatant,
   Et sur l'herbe arrosée
          De rosée
   Sème un rayon flottant. 

   De la verte ramure
          Le murmure
   Chante le point du jour ;
   Dans leurs nids les mésanges
          Aux voix d'anges
   Semblent parler d'amour.

   Le sapin qui soupire,
          Verte lyre,
   Se penche au bord des eaux,
   Et mire son humide
          Pyramide
   Au milieu des roseaux.

   Une ondine cachée 
          Et penchée
   Sur l'algue qui fleurit,
   Dans le miroir de l'onde,
          Toute blonde, 
   Se regarde et sourit. 

   La sylphide vermeille
          Qui s'éveille
   Avec les papillons,
   Vole, danse, babille
          Et s'habille
   D'un tissu de rayons. 

   Les messagers funèbres
          Des ténèbres
   S'enfuient dans les vieux murs,
   Ou, de leurs grêles ongles,
          Dans les jongles, 
   Se font des trous obscurs. 

   Au bord de l'onde errante,
          Murmurante,
   À l'abri d'un buisson,
   La mutine alouette
          Pirouette
   En chantant sa chanson. 

   Tout s'éclaire, et la plaine
          Toute pleine
   De boutons et de fleurs,
   Offre à la vive abeille
          Sa corbeille
   Aux brillantes couleurs.

   La nuit pliant ses voiles,
          Des étoiles
   Le cortège s'enfuit ; 
   La brume de l'aurore
          S'évapore...
   Debout ! le soleil luit. 

         Louis-H. Fréchette (1861)


Tiré de : Louis-H. Fréchette, Pêle-Mêle, Montréal, Compagnie d'impression et de publication Lovell, 1877, p. 121-124.

Pour en savoir plus sur Louis-H. Fréchette, cliquer ICI et ICI

Le poème Le Matin est tiré du recueil Pêle-Mêle,
que Louis-H. Fréchette publia en 1877.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dédicace manuscrite de Louis-H. Fréchette,
dans son recueil Pêle-Mêle

( Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Lettre manuscrite de Louis-H. Fréchette
à John G. Bourinot, journaliste, historien et
greffier de la Chambre des Communes à
Ottawa. Fréchette avait été député de 1874
à 1878, et cette lettre est une réponse à
une requête que Bourinot lui avait adressée.

(Collection Daniel Laprès ;
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Tard en soirée le 30 mai 1908, Louis Fréchette s'est effondré, frappé
d'une attaque de paralysie, dehors près de l'entrée de l'Institut des Sourdes-

Muettes de Montréal, dont l'édifice est encore là de nos jours, rue Saint-Denis
près de la rue Cherrier, à Montréal. L'Institut abritait une aile d'appartements

pour retraités, où Fréchette résidait avec son épouse. Il est mort le lendemain.

(Source : Images Montréal ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Monument funéraire de Louis H. Fréchette, au
cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.
Un buste en bronze du poète ornait le monument
mais il est désormais disparu. Il a probablement 

été volé.

 (Photo Daniel Laprès, 2012 ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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