lundi 2 novembre 2020

Novembre

 

Crépuscule (1907)par Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté.

(Source : Musée national des Beaux-Arts du Québec)




   Jours de deuil ! Plus de nids sous le feuillage vert !
   Les chantres de l'été désertent nos bocages ;
   L'on n'entend que le cri de l'oiseau dans les cages,
   Avec les coups de bec sonores du pivert. 

   De jaunissants débris le gazon est couvert ;
   Les grands bœufs tristement reviennent des pacages ;
   Et la sarcelle brune, au bord des marécages,
   Prend son essor pour fuir l'approche de l'hiver.

   Aux arbres dépouillés la brise se lamente ;
   À l'horizon blafard, l'aile de la tourmente
   Fouette et chasse vers nous d'immenses oiseaux gris.

   Des passants tout en noir gagnent le cimetière ;
   Suivons-les, et donnons notre pensée entière,
   Pour un instant, à ceux que la mort nous a pris !

                                  Louis Fréchette (1879)



Tiré de : Louis-H. Fréchette, Les oiseaux de neige, Québec, C. Darveau imprimeur, 1879, p. 25-26. Novembre, ci-haut, est le onzième d'une série, intitulée L'année canadienne, de douze sonnets de Louis-H. Fréchette.

Pour en savoir plus sur Louis-H. Fréchette, voyez ICI et ICI.


De Louis-H. Fréchette, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : 


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sur l'image suivante : 


Les oiseaux de neige, recueil de Louis Fréchette,
d'où est tiré le sonnet Novembre, ci-haut.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Louis Fréchette (1839-1908)

(Source : Québec éternelle
, p. 116)

Dédicace manuscrite de Louis Fréchette dans son troisième
recueil de poésies, Pêle-mêle, paru en 1877.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)


En 1880, Louis Fréchette devient le premier écrivain issu du Québec à remporter
le prix Montyon de l'Académie française pour son recueil Les Fleurs boréales.
Ce volume, d'abord paru à Québec, en 1879, chez l'éditeur Darveau, fut à cette
occasion publié à Paris dans une édition incluant Les oiseaux de neige.

L'illustration de droite, où l'on voit Fréchette ainsi que la coupole de
 l'Académie française où le poète fut solennellement reçu, se trouve
à l'intérieur de l'édition parisienne des Fleurs boréales.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Louis Fréchette, dessin de Henri Julien.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir ;
source : Album Henri Julien, Montréal,
Librairie Beauchemin, 1916, p. 84)

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