dimanche 3 mars 2019

Dans la lutte et l'attente

Albert Lozeau (1878-1924)

(Source : BANQ)




   Afin que l'ennemi chez nous ne s'insinue
   Frères, serrons encor les rangs des bataillons ;
   Nul ne nous sauvera que nous-mêmes ; veillons
   Sans relâche et sans peur : la lutte continue !

   Notre race bien née à l'honneur est tenue :
   Sa vaillance est écrite en nos traditions ;
   Enrichissons nos coeurs de nobles actions ;
   Que l'antique fierté soit par nous maintenue !

   Nos pères ont souffert, leurs enfants souffriront ;
   Mais ils ne plieront pas sous l'épreuve le front,
   Car le sang hérité bout toujours dans leurs moelles !

   Le regard hardiment levé vers l'avenir, ― 
   Sachant qu'avec la nuit paraissent les étoiles, 
   Dans l'ombre ils attendront quelque chose venir...

                                        Albert Lozeau(1918)




Tiré de : Albert Lozeau, Poésies complètes ; tome III, Montréal, 1926, p. 143-144. Le poème est paru pour la première fois dans le numéro de juin 1918 de la revue L'Action française.

*  Albert Lozeau est né dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Montréal le 23 juin 1878, d'Alphonse Lozeau, fonctionnaire, et de Marie-Louise-Adèle Gauthier. De 1886 à 1891, il fréquenta l'Académie Saint-Jean-Baptiste mais, atteint du « Mal de Pott » à l'âge de 13 ans, il dut s'aliter, ce qui l'empêcha de fréquenter l'école de façon régulière. À partir de février 1896, il devint complètement invalide et garda le lit durant huit ans.
   Il consacra ses loisirs forcés à l'écriture. À partir de 1898, il publia de nombreux poèmes dans les journaux et périodiques dont Le Monde illustré, La Patrie, Le Passe-Temps.
   De 1904 à 1906, grâce à une série d'opérations chirurgicales, il put s'asseoir. En 1904, il fut officiellement admis à l'École littéraire de Montréal, bien que son nom y figurait depuis 1900.  En 1907, il obtint l'un des premiers prix au concours « Les poètes du clocher » organisé par les Annales politiques et littéraires de Paris.
   Un mois plus tard, il publia son premier recueil de poésies, L'âme solitaire, suivi de Le miroir des jours (1911) et Lauriers et feuilles d'érable (1916). Il fut également collaborateur régulier au quotidien Le Devoir et publia en recueils les Billets du soir qu'il écrivait pour ce journal. En 1912, l'Ordre des Palmes Académiques lui fut décerné par l'Académie française.
   Albert Lozeau est mort à Montréal le 24 mars 1924.
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 36). 

Pour en savoir plus sur Albert Lozeau, cliquer ICI

D'Albert Lozeau, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Les lucioles et Le chemin de l'amour (cliquer sur les titres).


Le poème Dans la lutte et l'attente, ci-haut, est
tiré du troisième tome des Poésies Complètes
d'Albert Lozeau, qui sont parues après sa mort
en trois tomes, entre 1925 et 1926.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Ce billet écrit de la main d'Albert Lozeau est inséré dans un exemplaire
de son recueil Lauriers et  feuilles d'érable, paru en 1916. On y lit ce
message de solidarité à l'endroit des francophones d'Ontario qui
 luttaient alors pour leurs droits attaqués par l'infâme Règlement 17 :

« Dédié aux Canadiennes-françaises de la  province d'Ontario, où la
langue française est abhorrée et où l'on veut à tout [prix] la détruire
».

(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Les Oeuvres poétiques d'Albert Lozeau, de même que ses
Lettres à Marie-Antoinette, sont disponibles dans toute
bonne librairie. Informations ICI et ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Hommage à Albert Lozeau publié par Omer Héroux dans
Le Devoir du 25 mars 1924, à l'occasion de la mort du poète.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) 

Article paru dans Le Devoir du 27 mars 1924 à propos des funérailles d'Albert Lozeau,
qui eurent lieu à l'église Saint-Jean-Baptiste de Montréal, rue Rachel, située tout près
du logis du poète sur la rue Laval. On peut y noter que Lionel Groulx faisait partie des
célébrants de la cérémonie funèbre, de même que la présence des poètes Louis-Joseph
Doucet
, Jean Charbonneau et William-Athanase Baker.

(Source de la photo : Musique d'orgue du Québec ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Quatrain de Louis-Joseph Doucet paru en page
page frontispice du numéro de mars 1924 du
magazine Le Passe-Temps.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)


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