mardi 13 mars 2018

Les Lucioles

Albert Lozeau (1878-1924)

(Source : Dictionnaire des oeuvres
littéraires du Québec
, vol. 2)
 




   Dans l'affolement de leurs courses, 
   De petites mouches de flammes
   Semblent jaillir des noires sources
   En resplendissants rayons d'âmes ; 

   C'est que, dans les reflets d'étoiles,
   Traçant sur l'eau des auréoles,
   Comme des filaments de voiles
   En feu, passent les lucioles. 

   Elles disparaissent dans l'ombre
   Avec les morts et les fantômes ; 
   Puis, soudain, surgissent du sombre
   Comme de lumineux atomes,

   Brillantes des clartés de lune,
   Blanches des éclats de lumière
   Que leurs ailes font dans la brune
   Dont s'enveloppe la clairière. 

   L'oeil suit leurs vives arabesques,
   Leur capricieuse volée : 
   Zigzags d'éclairs d'or pittoresques,
   Clairs flocons de lumière ailée. 

   Et longtemps, sans lasser leurs ailes,
   Éprises de courses frivoles,
   Le long des heures solennelles
   Passent les blondes lucioles. 

                            Albert Lozeau (1907)



Tiré de : Albert Lozeau, L'Âme Solitaire, Paris, F. R. Rudeval Éditeur, 1908, p. 57-58.

D'Albert Lozeau, les Poésies Québécoises Oubliées ont également présenté : Le chemin de l'amour

Pour en savoir plus sur Albert Lozeau, cliquer ICI.


Les Lucioles

(Source : Séminaire Bourgogne ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

L'Âme Solitaire, recueil d'Albert Lozeau dans
lequel est paru le poème Les Lucioles. Cette
édition est devenue très rare, deux exemplaires
sont encore disponibles ICI et ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Maison de la famille d'Albert Lozeau, au 4264 avenue
Laval (entre les rues Rachel et Marie-Anne), à Montréal.
Paraplégique, le poète y vécut la majeure partie de sa vie
cloué à son lit. « Du monde extérieur, Lozeau voyait tout
juste ce qu'on pouvait en apercevoir de son lit par la fenêtre
de sa chambre. 
[...] Et cependant jamais je ne l'ai entendu
exhaler une plainte. 
[...] C'est sur une planchette posée
sur ses pauvres genoux immobiles qu'il écrivit 
[son
recueil] L'Ame Solitaire ». (Omer Héroux, dans Le Devoir,
24 mars 1924, p.1
)

À partir de 1904, « Lozeau peut être assis dans une
chaise rembourrée. Aux beaux jours, on le transporte
sur le balcon
». Dans l'introduction des Oeuvres poétiques
complètes
de Lozeau parues en 2002, on peut notamment
lire :  « Le monde et la littérature pénètrent dans sa
chambre assez régulièrement. 
[...] Des musiciens et
des poètes fréquentent la maison. Le samedi soir,
Charles Gill, Albert Milette, Louis-Joseph Doucet,
Lucien Rainier se rencontrent à son chevet pour
discuter littérature
».

L'écrivaine Anne-Marie Huguenin (connue sous son nom 

de plume de « Madeleine ») écrit : « Sa chambre fut 
longtemps un cénacle où nous allions échanger nos rêves 
et nos ambitions de vingt ans. Groupés autour du poète, 
nous passions de longues heures à parler littérature 
et art. Lui dirigeait la conversation, l'orientait, lui donnait 
un but utile » (dans La Revue Moderne, mai 1924, p. 7).

(Source : Instant Street View

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D'Albert Lozeau, on peut encore se procurer de nos jours dans toute
bonne librairie ses Oeuvres poétiques complètes (informations ICI),
et ses touchantes Lettres à Marie-Antoinette 
(informations ICI),
 
romancière ayant publié sous son nom de plume de
« Michelle Le Normand ».

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


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