Charles E. Saunders (1867-1937)
(Source : APTH)
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Joyeux petit oiseau,
Ta magique cadence
Dans le sombre silence
Brille comme un flambeau.
Quand les fleurs sont écloses
Et les beaux jours venus,
Tu ne te souviens plus
Des mois froids et moroses.
Ton cœur riant et gai
Se réjouit de vivre,
Et le bonheur t'enivre
Dans les parfums de mai.
Beau messager des cieux,
Musicien et mystère,
Tu vois de la lumière
Qui se cache à mes yeux.
Ton oreille entend bien
La céleste musique,
Le doux chant séraphique
Plus tendre que le tien.
Ermite harmonieux,
Ton âme est confiante,
Ta foi ferme et fervente
En la bonté de Dieu.
Sans nef et sans autel
Est le bois solitaire ;
Mais ta voix monte au ciel
De l'arbre séculaire ;
Et par ton chant divin,
Comme un ancien prophète,
Tu deviens l'interprète
Du silence serein.
Je voudrais comme toi
Connaître l'espérance
Et la parfaite foi
De la sainte innocence.
Je voudrais accueillir
Le malheur sans me plaindre,
L'avenir sans rien craindre,
Sans jamais défaillir.
Mais trop triste est mon cœur ;
La douleur m'environne
Et l'espoir m'abandonne
Dans ce monde moqueur.
Je ne puis oublier
Les chagrins, les tristesses
Et les lâches faiblesses
Pour chanter et prier.
Dans les lueurs funèbres
Je cherche mon chemin,
Et d'un pas incertain
J'erre dans les ténèbres.
Aide-moi, bel oiseau,
À monter vers les cimes
Où les songes sublimes
Nous arrivent d'en haut,
À laisser tout fardeau
De douleur et de doute,
Pour m'ouvrir une route
Vers le bien et le beau.
Charles E. Saunders (1927)
Tiré de : Charles Edward Saunders, Essais et Vers, Montréal, Les Éditions du Mercure, 1928, p. 76-78.
Pour en savoir plus sur Charles E. Saunders, cliquer ICI.
Dans sa préface, Charles E. Saunders présente ainsi son recueil Essais et Vers :
« Un livre a beau être petit, il n'échappe pas à la nécessité de justifier son existence. L'auteur de ces Essais et Vers n'a pas la prétention de faire de la grande littérature. Son but est très simple. Né Canadien de race anglaise, il a été séduit à un âge plutôt avancé par le charme de la langue française qu'il a étudiée sérieusement et avec grand plaisir. En offrant au public quelques petits articles et poèmes, il désire encourager les Canadiens-anglais à approfondir leurs connaissances du français et en même temps il aimerait montrer à ses compatriotes de race française et à ses amis en France qu'il a profité de ses études faites ici et là-bas et qu'il ressent dans son cœur une véritable affection pour le peuple français et pour sa langue si souple et si harmonieuse. C. E. S. , octobre 1927 ».
Le recueil Essais et Vers, de Charles E. Saunders,
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Dédicace manuscrite de Charles E. Saunders
dans son recueil Essais et Vers.
(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Charles E. Saunders dans son cabinet de travail.
(Source : Encyclopédie canadienne ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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