Louis-Joseph Doucet (1874-1959) (Source : Concours littéraire de Lanaudière) |
L'hiver est parmi nous, barricadons les portes.
On dirait que des loups hurlent près des maisons :
Les tourbillons glacés des vents de toutes sortes
Clament des sons dolents aux toits pleins de glaçons.
Givre badigeonnant les carreaux des fenêtres,
Poudrerie infinie au long des vieux chemins,
Font rêver au foyer clair des bûches de hêtre
Qui réchauffe les pieds, qui dégourdit les mains.
Et la neige envahit la nature transie
Qui se meurt tristement dans son vaste linceul ;
L'hiver a bu le sang de la terre durcie,
Les bois sont dépouillés et notre coeur est seul.
Car je sais un coeur au fond de sa misère
Que torture la bise en ces jours hiémaux :
Pauvre coeur qu'a nourri le lait de la chimère
Et qui n'a plus d'espoir que dans les renouveaux !
Les renouveaux berceurs qui caressent la vie
Au charme reposant des feuilles et des fleurs,
Quand donc reviendront-ils pour l'âme inassouvie
Qui répand vers le ciel sa pensée et ses pleurs ?
Louis-Joseph Doucet (1910)
Tiré de : Louis-Joseph Doucet, La jonchée nouvelle, Montréal, J. G. Yon Éditeur, 1910, p. 86.
De Louis-Joseph Doucet, les Poésies Québécoises Oubliées ont aussi présenté : - Souvenance
Pour en savoir plus sur Louis-Joseph Doucet, cliquer ICI.
Le poème Bise d'hiver est tiré du recueil La jonchée nouvelle, de Louis-Joseph Doucet (Cliquer sur l'image pour l'agrandir). |
La tempête de neige, par Suzor-Coté, 1919. (Source : Suzor-Coté, lumière et matière, p. 205 ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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