Alfred Morisset (1843-1896) (Source : son recueil posthume Ce qu'il a chanté) |
La richesse ici-bas, ce n'est pas d'être riche,
Ce n'est pas d'entasser, d'avoir de l'or en niche
Comme les Harpagons.
C'est de se sentir vivre en son intelligence
Et de faire servir même son indigence
À des actes féconds.
La richesse ici-bas, c'est l'illusion chère
Qui berça sur ses flots la nacelle légère
De nos rêves d'enfants ;
C'est l'écho prolongé des pures symphonies
Que chantaient tour à tour d'invisibles génies
Dans nos coeurs triomphants.
La richesse ici-bas, ce sont les souvenances
Qui viennent parfumer de leurs douces essences
Les sentiers des jours mûrs ;
Ce sont les abandons de ces heures exquises,
Où l'âme confiante aspire dans les brises
Des enivrements purs.
La richesse ici-bas, c'est un modeste asile
Où l'homme en travaillant vit heureux et tranquille,
Loin des reflets de l'or ;
Et non pas le grand train des pompeux équipages,
Ni les salons dorés, ni les brillants mirages
Des châteaux de portor. [...]
La richesse ici-bas, c'est de pouvoir sans crainte
Marcher la tête haute et porter sans contrainte
Un front pur en tous lieux.
Sans jamais qu'un des siens nous jette à la figure
Le nom de renégat, de traître ou de parjure
Au sang des aïeux. [...]
Alfred Morisset* (1878)
Tiré de : Alfred Morisset, Ce qu'il a chanté (édition posthume), Ottawa, Ateliers de La Justice, 1914, p. 37-39.
* Voir ci-dessous le document « Notes biographiques ».
Les extraits du poème La richesse ici-bas, ci-haut sont tirés du recueil Ce qu'il a chanté, publié par les enfants d'Alfred Morisset dix-huit ans après sa mort. On peut ICI en télécharger gratuitement un exemplaire. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Article paru dans Le Nationaliste du 13 septembre 1914 sur le recueil posthume Ce qu'il a chanté. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Deuxième partie des « Notes biographiques » |
Article paru dans La Presse du 30 juin 1896 et relatant les funérailles d'Alfred Morisset. On peut noter la présence de Louis-Alexandre Taschereau, alors jeune avocat qui deviendra premier ministre du Québec, et de l'écrivain et poète Ephrem (et non Eudore) Chouinard, dont les Poésies québécoises oubliées ont présenté deux poèmes satiriques sur les monarques britanniques Richard III et Marie Tudor La Sanglante. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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La Richesse ici-bas, telle qu'exprimée par Alfred Morisset est plus lumineuse qu'un diamant, la lumière d'une belle âme planant loin au-dessus des richesses terrestres. Ce texte me rappelle l'état d'esprit de mon père dont "l'évangile" était "Les Hommes de Bonne Volonté" de Jules Romain....
RépondreSupprimerC'est vrai que ça rappelle cette oeuvre colossalle de Jules Romains...
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