mercredi 6 mars 2019

La richesse ici-bas

Alfred Morisset (1843-1896)

(Source : son recueil posthume
Ce qu'il a chanté)




   La richesse ici-bas, ce n'est pas d'être riche, 
   Ce n'est pas d'entasser, d'avoir de l'or en niche
                Comme les Harpagons.
   C'est de se sentir vivre en son intelligence
   Et de faire servir même son indigence
                À des actes féconds.

   La richesse ici-bas, c'est l'illusion chère
   Qui berça sur ses flots la nacelle légère
                De nos rêves d'enfants ;
   C'est l'écho prolongé des pures symphonies
   Que chantaient tour à tour d'invisibles génies
                Dans nos coeurs triomphants. 

   La richesse ici-bas, ce sont les souvenances
   Qui viennent parfumer de leurs douces essences
                Les sentiers des jours mûrs ;
   Ce sont les abandons de ces heures exquises,
   Où l'âme confiante aspire dans les brises
                Des enivrements purs. 

   La richesse ici-bas, c'est un modeste asile
   Où l'homme en travaillant vit heureux et tranquille,
                Loin des reflets de l'or ;
   Et non pas le grand train des pompeux équipages,
   Ni les salons dorés, ni les brillants mirages
                Des châteaux de portor[...] 

   La richesse ici-bas, c'est de pouvoir sans crainte
   Marcher la tête haute et porter sans contrainte
                Un front pur en tous lieux.
   Sans jamais qu'un des siens nous jette à la figure
   Le nom de renégat, de traître ou de parjure
                Au sang des aïeux. [...] 

                                    Alfred Morisset(1878)



Tiré de : Alfred Morisset, Ce qu'il a chanté (édition posthume), Ottawa, Ateliers de La Justice, 1914, p. 37-39.

* Voir ci-dessous le document « Notes biographiques ». 


Les extraits du poème La richesse ici-bas, ci-haut
sont tirés du recueil Ce qu'il a chanté, publié par les
enfants d'Alfred Morisset dix-huit ans après sa mort.
On peut ICI en télécharger
gratuitement un exemplaire. 

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Article paru dans Le Nationaliste du 13 septembre
1914 sur le recueil posthume Ce qu'il a chanté.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Première partie des notes biographiques sur Alfred Morisset et signées
par son fils Maurice en introduction au recueil Ce qu'il a chanté.
(Deuxième partie ci-dessous).

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Deuxième partie des « Notes biographiques »

Article paru dans La Presse du 30 juin 1896 et
relatant les funérailles d'Alfred Morisset. On peut
noter la présence de Louis-Alexandre Taschereau,

alors jeune avocat qui deviendra premier ministre
du Québec, et de l'écrivain et poète Ephrem (et non
Eudore) Chouinard, dont les Poésies québécoises

oubliées ont présenté deux poèmes satiriques sur
les monarques britanniques Richard III et Marie

Tudor La Sanglante.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Procurez-vous l'un des quelques exemplaires encore disponibles 
de Nos poésies oubliées, un volume préparé par le concepteur 
du carnet-web des Poésies québécoises oubliées, et qui présente
100 poètes oubliés du peuple héritier de Nouvelle-France, avec
pour chacun un poème, une notice biographique et une photo
ou portrait. Pour se procurer le volume par Paypal ou virement 
Interac, voyez les modalités sur le document auquel on accède
en cliquant sur l'image ci-dessous. Pour le commander par
VISA, cliquer ICI.

2 commentaires:

  1. La Richesse ici-bas, telle qu'exprimée par Alfred Morisset est plus lumineuse qu'un diamant, la lumière d'une belle âme planant loin au-dessus des richesses terrestres. Ce texte me rappelle l'état d'esprit de mon père dont "l'évangile" était "Les Hommes de Bonne Volonté" de Jules Romain....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que ça rappelle cette oeuvre colossalle de Jules Romains...

      Supprimer