vendredi 8 novembre 2019

À une étoile tombante

Pierre J. O. Chauveau (1820-1890)

(Source : Archives Ville de Montréal)




   Où vas-tu donc lorsque, dans l'ombre, 
   Plus rapide que l'hirondelle, 
   Tu fends l'espace et la nuit sombre ?
   Où vas-tu donc, petite étoile ?

   Viens-tu nous voir, nous, mauvais monde
   Tout de poussière et si rebelle,
   Et qu'un torrent d'horreurs inonde ?
   Viens-tu nous voir, curieuse étoile ?

   Es-tu lasse de scintiller
   Au sein des cieux lorsque, si belle,
   L'on t'y voyait étinceler ?
   Es-tu lasse, coupable étoile ?

   Fuis-tu le ciel, ce doux séjour
   Que désire l'âme immortelle
   Dans son cadre d'un pauvre jour ?
   Fuis-tu le ciel, méchante étoile ?

   Es-tu l'ange de nous chéri,
   De nos chevets la sentinelle
   Qui nous garde de l'ennemi ?
   Es-tu cet ange, ô bonne étoile ?

   Retourne donc, si tu t'esquives ;
   Repens-toi donc, si criminelle ;
   Ne laisse pas en fugitive,
   Mais sois notre ange et notre étoile !

              Josephte(Pierre J.O. Chauveau ; 1845)



Tiré de : Le Répertoire national, volume III, deuxième édition, Montréal, J. M. Valois & Cie Libraires-Éditeurs, 1893, p. 288. 

* « Josephte » est le pseudonyme utilisé par Pierre J. O. Chauveau pour quelques poésies parues dans le volume troisième du Répertoire national, dont la première édition remonte à 1850. (Source : Bernard Vinet, Pseudonymes québécois, Québec, éditions Garneau, 1974, p. 131).

Pour en savoir plus sur Pierre J. O. Chauveau, qui, de 1867 à 1873, fut le premier Premier ministre du Québec, voyez ICI. 

De Pierre J. O. Chauveau, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : La Messe de minuit à L'Islet et Taquineries poétiques au « comité de la pipe »

Le 15 septembre 1867, à titre de premier ministre du Québec et d'ami intime de notre historien national François-Xavier Garneau, Pierre J. O. Chauveau avait livré un discours à sa mémoire lors d'une cérémonie au cimetière Notre-Dame-de-Belmont, à Québec. Cliquez ICI pour prendre connaissance de ce texte qui constitue l'un des grands discours politiques de l'histoire du Québec. 


Le poème À une étoile tombante, ci-haut, de
«Josephte», pseudonyme de P. J. O. Chauveau,
a été publié dans le volume troisième du
Répertoire national, que l'on peut consulter
et télécharger gratuitement ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

La grande cause de la vie de Pierre J. O.
Chauveau fut l'instruction du peuple du
Québec. Cet engagement revêtait à ses
yeux plus d'importance que le fait qu'il
a été premier ministre, tel qu'en témoignent
les termes dans lesquels il se présente au 

début de son livre L'instruction  publique 
au Canada, paru en 1876, soit  trois ans 
après qu'il ait quitté le poste de premier
ministre. Ainsi, il n'y mentionne même pas 

qu'il a été premier ministre et a plutôt choisi
 de mettre en relief ses anciennes fonctions 
de Surintendant de l'instruction publique.

On aperçoit également quelques mots
écrits de la main de Chauveau et adressés
à une religieuse, Soeur Saint-Gabriel, qui
avait pris soin de sa fille Élisa, elle-même
religieuse et décédée quelques temps
auparavant. Cette touchante dédicace
se lit comme suit :

« À Soeur St-Gabriel, avec mes bons
souvenirs et l'expression de ma
reconnaissance pour toute ce
qu'elle a fait pour ma chère Élisa ».

(Collection Daniel Laprès ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

Portrait du jeune Pierre J. O. Chauveau.

(Source : Wikipedia)

Pierre J. O. Chauveau est l'une des
figures politiques les moins connues
de l'histoire du Québec. Pourtant, cet
homme intègre et dédié à l'avancement
culturel et matériel du peuple du Québec
se révèle comme un personnage fort
sympathique et digne de notre estime
et de notre reconnaissance.

Cette très intéressante biographie publiée
par Hélène Sabourin nous rend la grandeur
de Pierre J. O. Chauveau et tout ce qu'il a
fait pour le peuple québécois. Cliquer ICI
pour plus d'informations sur cet ouvrage
que l'on peut commander dans toute
bonne librairie.

Pierre J. O. Chauveau a habité durant la majeure partie de sa vie
dans cette maison située au 22 de la rue Sainte-Anne, à Québec.

(Source : Wikipedia ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Mort le 4 avril 1890, Pierre J. O. Chauveau
repose dans la Chapelle des Ursulines, au
Vieux-Québec. On peut y voir cette plaque
commémorative.

(Photo : Daniel Laprès ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)


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