vendredi 13 octobre 2017

Nos vieux

Joseph-Adolphe Hurteau (1875-1949)

(Source : son recueil Papillons d'âme)


         

   Honneur et respect à nos vieux ! 
   Ce sont des protégés des cieux.
   Leurs corps courbés par les années
   Font voir clairement leur déclin ; 
   Mais sur leurs figures fanées
   Resplendit un rayon divin. 

   Sur les hommes et sur les choses,
   Sur les effets et sur les causes
   Ils ont un précieux savoir. 
   Avant que d'arriver au soir 
   De leur vie, ils ont mis leurs lèvres
   Sur le calice des douleurs ; 
   Ils ont souvent connu les fièvres,
   Les déboires et les rancoeurs
   Qui composent la vie humaine.
   Ils ont porté la lourde chaîne
   De la fatigue et du devoir. 
   Que notre jeunesse s'incline
   Devant eux : s'ils ont peu de mine, 
   Leurs âmes sont belles à voir. 

   Amis de la divinité, 
   Ils veulent l'avoir pour compagne ; 
   Ils s'élèvent sur la montagne
   Qui mène à l'immortalité. 

   Le froid dans leurs os se promène,
   L'ombre a descendu sur leurs yeux,
   Mais leur tête blanche et sereine
   Touche à des sommets lumineux. 

   Prêts pour le suprême voyage,
   Ils s'en vont, laissant derrière eux
   Des rejetons forts et nombreux,
   Des traditions de courage,
   D'héroïsme, de loyauté,
   Retrouver dans l'éternité
   Le peuple de glorieux êtres
   Que nos appelons nos ancêtres.

   Honneur et respect à nos vieux ! 
   Ils sont en route pour les cieux.

             
Joseph-Adolphe Hurteau* (1923) 


Tiré de : Joseph-Adolphe Hurteau, Papillons d'âme, Montréal, 1923, p. 177-179. 

* Joseph-Adolphe Hurteau est né à Contrecœur en 1875, de Pierre-Mathias Hurteau et de Clémentine Mayrand.
   Il commença dès sa jeunesse à publier des poèmes et articles dans des journaux, notamment dans L'Illustration nouvelle. Il fit ses études de droit à l'Université Laval de Montréal et fut admis au Barreau en 1899.
  Il pratiqua brièvement sa profession pour ensuite passer au journalisme, étant entré à la rédaction du quotidien La Presse, où il resta quelques années. Il revint ensuite à sa profession d'avocat, notamment à titre de conseiller juridique pour Ville Saint-Pierre et Ville LaSalle, sur l'île de Montréal.
   Il n'abandonna jamais son goût pour les lettres, ayant d'ailleurs présidé, en 1898-1899, le Cercle Ville-Marie, une association vouée à la tenue d'activités littéraires, musicales et théâtrales. Certaines de ses pièces, dont un poème sur Marguerite Bourgeoys, étaient déclamées par les élèves durant les cérémonies de fin d'année scolaire. En 1923, il fit paraître son unique recueil de poésies, Papillons d'âme, qui réunit plusieurs pièces qu'il avait publiées dans les journaux durant sa jeunesse, en plus de poèmes composés à des périodes ultérieures.
   Joseph-Adolphe Hurteau est mort à Montréal le 6 janvier 1949. Il était l'époux de Marguerite Mathieu. Il était le neveu de Zéphirin Mayrand et le cousin d'Oswald Mayrand (cliquer sur leurs noms). 
(Sources : La Patrie, 30 septembre 1899 ; La Presse, 9 juin 1923 ; La Patrie, 7 janvier 1949 ; Le Canada, 8 janvier 1949 ; La Presse, 15 janvier 1949).


(Cliquer sur l'image pour l'agrandir ;
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 d'âme 
cliquer ICI)

Dédicace de Joseph-Adolphe Chapleau dans son recueil Papillons d'âme.

(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'élargir). 

Portrait dessiné de J.-Adolphe Hurteau à la « une » de 
l'édition du 30 septembre 1899 du journal La Patrie.

(Source : BANQ)

Le Devoir, 30 mai 1923.

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L'Autorité, 9 juin 1923.

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La Presse, 28 mars 1923.

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La Revue moderne, mai 1923.

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La Presse, 9 juin 1923.

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La Patrie, 7 janvier 1949.

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Le Canada, 8 janvier 1949.

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Le Canada, 10 janvier 1949.

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La Patrie, 10 janvier 1949.

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L'Autorité, 15 janvier 1949.

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