Derfla (Alfred Tremblay) (1856-1921) (Source : Recueil de poésies de Derfla) |
Le firmament est moins splendide,
Le soleil a moins de rayons ;
L'oiseau s'enfuit d'un vol rapide
Vers de plus charmants horizons.
Toutes les fleurs des champs sont mortes,
Et tous les papillons aussi :
Et la froide bise à nos portes
Frappera demain sans merci.
Bientôt, hélas ! sur toutes choses
Le sombre hiver régnera seul,
Et la branche où furent des roses
Frissonnera sur un linceul.
Oui, ― jusqu'au fond de nos entrailles
Ce penser nous glace vraiment, ―
Nous allons à des funérailles
Tristes incomparablement.
Six mois durant, de nos campagnes,
Jardins devenus des tombeaux,
L'Aquilon, ce fils des montagnes,
Fera pleurer tous les échos.
Pourtant, grâce à Dieu qui nous aime,
Et qui ne fit rien que de bon,
C'est pour nous facile problème
De passer la froide saison.
En nos demeures plus joyeuses
Nous rallumerons le foyer,
Et près de ses flammes nombreuses
Bien souvent nous viendrons causer.
Ainsi de la saison terrible
Nous ferons le printemps des coeurs,
Et l'amitié, joie indicible,
Y cueillera de douces fleurs.
Derfla (Alfred Tremblay)
Tiré de : Recueil de poésies de Derfla, Montréal, Alfred Carrier éditeur, 1932, p. 101-102.
Pour en savoir plus sur Derfla, cliquer ICI pour télécharger gratuitement son recueil de poésies.
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