Alfred Descarries (1885-1958) (Source : La Vie canadienne, supplément au mensuel Le Roman canadien, janvier 1929, p. 76) |
Fier poète, pourquoi tant d'aveugles écrits,
Si ton âme a pour but, trop avide de gloire,
D'atteindre un jour la cime inaccessible et noire
Où jamais ne luiront les divins feux d'Iris ?
L'art doit être, pour toi, la paix d'un oasis
Où l'esprit repose, où la source aux yeux d'ivoire
Calme le voyageur qui s'y penche pour boire,
Et tu dois éprouver l'orgueil de Némésis.
Dans tes écrits, toujours, ignore la faiblesse
De crier à ton génie à celui qui le blesse.
Humble, suis le chemin d'austère vérité,
Ce chemin où l'on croise, un matin de la vie,
De plus brillants que soi, sans haine et sans envie,
Sincère amant de l'art pour sa seule beauté.
Alfred Descarries* (1916)
Tiré de : Revue Le Pays laurentien, Montréal, mars 1917, p. 43. Le poème a été publié quelques années plus tard dans : Alfred Descarries, Pour mon pays, Montréal, 1922, p. 94-95.
* Alfred Descarries est né le 8 décembre 1885 aux États-Unis. Peu après, sa famille s'établit à Beauharnois, où son père mourut lorsqu'il avait deux ans. Après le déménagement de sa famille à Montréal, en 1890, il fréquenta l'école primaire chez les Soeurs de la Providence et les Clercs de Saint-Viateur, puis l'école Montcalm. Dès l'âge de dix ans, pour subvenir aux besoins des siens, il fut contraint de quitter l'école et se retrouva sur le marché du travail, où il exerça plusieurs métiers, d'abord messager puis commis d'épicerie, correspondant pour une entreprise de tabac de Joliette, apprenti-typographe au journal Herald et au périodique Le Cultivateur. Il parvint finalement à entrer à La Presse puis au Journal. Il devint par la suite directeur de L'Étoile polaire de Labelle.
De retour à Montréal vers 1905, il fut attaché au bureau des ministres provinciaux de cette ville, puis fut nommé, en 1909, secrétaire de l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu. Quelques années plus tard, il travailla au palais de justice de Montréal, où il resta jusqu'à sa retraite.
Il collabora à plusieurs journaux et revues, dont, outre ceux ci-haut mentionnés, La Patrie, Le Canada, L'Album universel, L'Avenir du Nord, Le Progrès du Golfe, Le Canada français, Le Pays laurentien et La Revue canadienne.
En plus de ses activités de conférencier, il publia divers recueils de poésies : Heures poétiques (1907) ; Variétés canadiennes (1908) ; Le Sillon (1914) ; L'Étincelle (1916) ; Pour mon pays (1922). Il écrivit des pièces de théâtre, dont Querelle de voisins (1904) ; Le pardon d'un gentilhomme (1904) ; La famille Beaufretin (1912) et Le dernier sacrifice.
Alfred Descarries est mort à Montréal le 28 janvier 1958. Il avait épousé Angela Teletchia.
(Sources : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 1138 ; revue La Vie canadienne, janvier 1929, p. 75-77)
Alfred Descarries est mort à Montréal le 28 janvier 1958. Il avait épousé Angela Teletchia.
(Sources : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 1138 ; revue La Vie canadienne, janvier 1929, p. 75-77)
Le sonnet Idéal, ci-haut, d'Alfred Descarries, est paru pour la première fois en mars 1917 dans la revue Le Pays Laurentien, puis, en 1922, dans le recueil de poésies Pour mon pays, dont il reste seulement un exemplaire sur le marché en ligne, voyez ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Signature d'Alfred Descarries sur la page couverture du recueil de poésies La Jonchée nouvelle, de Louis-Joseph Doucet, dont Les poésies québécoises oubliées ont publié Souvenance et Bise d'hiver. |
Article biographique paru en janvier 1929 dans la revue littéraire La Vie canadienne, supplément au mensuel Le Roman canadien. (Source : BANQ ; Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Brève notice nécrologique parue dans La Presse du 29 janvier 1958. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Hommage à la mémoire d'Alfred Descarries par l'écrivain Albert Laberge dans La Patrie, 6 avril 1958. (Cliquer sur l'article pour l'élargir) |
Parlant de nos poètes d'antan et oubliés, l'écrivaine Reine Malouin
(1898-1976), qui a longtemps animé la vie poétique au Québec, a
affirmé que sans eux, « peut-être n'aurions-nous jamais très bien
compris la valeur morale, l'angoisse, les aspirations patriotiques,
la forte humanité de nos ancêtres, avec tout ce qu'ils ont vécu,
souffert et pleuré ».
Les voix de nos poètes oubliés nous sont désormais rendues.
Le concepteur de ce carnet-web a publié l'ouvrage en deux
tomes intitulé Nos poésies oubliées, qui présente 200 de
de nos poètes oubliés, avec pour chacun un poème, une
notice biographique et une photo ou portrait. Chaque
tome est l'objet d'une édition unique et au tirage limité.
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ouvrage qui constitue une véritable pièce de collection,
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Merveilleuses poésies pour un vrai poète patriote.
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