mercredi 24 avril 2019

Mon pays

Simone Routier (1901-1987)

(Source : René Pageau, Rencontres
avec Simone Routier
, Joliette,
Éditions de la Parabole, 1979)




                   Si, mon pays, je t'aime
   Pour tout cela de sain, de fort, de mâle en toi,
                   Pour le jeune poème
   De ton passé si fier de ton ardente foi,
                   Pour ta nature même. 

                   On veut partir souvent
   ― Tout être est versatile et prête plus de charmes
                   Au lointain captivant 
   Mais tu ne doutes pas, oh dis-moi, de tes armes :
                   Le rêve est décevant.

   Toujours on te revient comme à la main chérie,
                   À l'asile certain,
   Lorsqu'au ciel étranger notre âme s'est mûrie.
                   Le fol désir s'éteint
   S'il possède crûment toute sa rêverie. 

   Laisse-nous tôt partir ; avec moins de rancoeur
                   La vive expérience
   Saura rendre au prodigue enfant l'amour vainqueur,
                   Si d'une autre ambiance
   Le bonheur ne vaut pas celui de notre coeur.

                                  Simone Routier* (1928)




Tiré de : Simone Routier, L'Immortel adolescent, Québec, éditions Le Soleil, 1928, p. 167-168.

Simone Routier est née à Québec le 4 mars 1901, d'Alfred-Charles Routier et de Zélia Laforce. Son père était l'unique neveu et filleul de l'historien François-Xavier Garneau
   Diplômée du Monastère des Ursulines de Québec en 1920, elle étudia à l'Université Laval et à l'Université de Paris, où elle obtint en 1930 un diplôme en phonétique. Elle fut également graduée, l'année suivante, de la Faculté des Lettres de la Sorbonne. En 1945, elle paracheva des études de philosophie à l'Institut dominicain d'Ottawa
   De 1930 à 1940, elle fut dessinatrice-cartographe aux Archives publiques du Canada à Paris, puis, jusqu'en 1950, assistante-archiviste à la section des manuscrits à Ottawa. De 1950 à 1955, elle occupa le poste d'attachée de presse et d'information à l'ambassade canadienne à Bruxelles. Elle exerça les mêmes fonctions de 1955 à 1958 au consulat général canadien à Boston, où elle fut également vice-consule.
   Un drame la marquera pour la vie : en 1939, son fiancé, Louis Courty, mourut accidentellement la veille de leur mariage. 
   En 1929, elle avait remporté le Prix David pour son recueil de poésies L'Immortel adolescent. Son deuxième recueil, Ceux qui seront aimés, parut en 1930 et lui valut le diplôme d'honneur de la Société des poètes canadiens-français, de même que le diplôme des Jeux Floraux du Languedoc et la médaille du lieutenant-gouverneur. Elle publia également les recueils de poésie suivants : Les Tentations (1934) ; Les psaumes du jardon clos (1947) et Le long voyage (1947). Elle est également l'auteure de : Paris, Amour, Deauville (1932) ; Adieu Paris ! Journal d'une évacuée canadienne (1941 et 1942) et Réponse à « Désespoir de vieille fille » (1943).
   Membre, entre autres, de la Société des poètes canadiens-français, de la Société des poètes français (Paris) et de l'Académie canadienne-française, elle fut déléguée à de nombreuses biennales internationales de poésie et à divers congrès. Elle collabora à plusieurs journaux et revues tant au Québec qu'en Europe et prononça diverses conférences et causeries.
   En 1971, Simone Routier s'installa à Sainte-Anne-de-la-Pérade, où elle vivra jusqu'à sa mort survenue le 6 novembre 1987 à l'hôpital Saint-Joseph de Trois-Rivières. Elle est inhumée au cimetière de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Elle avait épousé J.-Fortunat Drouin le 8 avril 1958.
(Sources : René Pageau, Rencontres avec Simone Routier, Joliette, Éditions de la Parabole, 1979 ; Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 581 ; Dictionnaire Guérin des poètes d'ici de 1606 à nous jours, Montréal, éditions Guérin, 2005, p. 1182 ; Wikipedia ; Académie des Lettres du Québec).

Pour en savoir plus sur Simone Routier, voyez ICI un éclairant article d'Émilia Boivin-Allaire. 


L'Immortel Adolescent, recueil de Simone
Routier d'où est tiré le poème Mon pays,
ci-haut, dont trois exemplaires sont
encore disponibles, voyez ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir) 

Dans l'exemplaire numéroté 137 des 200 tirés à part de
L'Immortel Adolescent, Simone Routier a inscrit à la
main cette note corrigeant une erreur typographique.

(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Recension de L'Immortel Adolescent, premier recueil de poésies de Simone Routier,
d'où est tiré le poème Mon pays, ci-haut, par le journaliste et écrivain Harry Bernard
dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 26 octobre 1929.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Recension par l'écrivaine Michelle Le Normand du recueil
L'Immortel Adolescent dans Le Devoir du 7 décembre 1928.

(Source : BANQ : cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Autoportrait de Simone Routier (1925)
dans L'Immortel Adolescent.

Dédicace manuscrite de Simone Routier
dans son recueil Le long voyage (1947)

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Simone Routier à Paris, en 1935.

(Source : René Pageau, Rencontres
avec Simone Routier
, Joliette,
Éditions de la Parabole, 1979)

Le poète René Pageau a publié en 1979 cet
éclairant ouvrage sur la vie et l'oeuvre de
Simone Routier, suivi de lettres au poète
Alain Grandbois. On peut s'en procurer un
unique exemplaire restant ICI.

Article paru dans La Presse du 7 novembre 1987,
au lendemain de la mort de Simone Routier.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Notice nécrologique parue dans
Le Soleil du 7 novembre 1987.

(Source : BANQ ; cliquer sur
l'image pour l'agrandir)



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1 commentaire:

  1. Merci de nous faire connaître ces artistes, ces poètes québécois qui sont encore dans l'ombre

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