Lucien Rainier (1877-1956) (Source : Pierre de Granpré, Histoire de la littérature française du Québec, tome 2, Montréal, éditions Beauchemin, 1968) |
Ombrageux Soleil, c'est bien malheureux
Que vous nous gardiez si longtemps rancune !
Que vous a-t-on fait, seigneur rigoureux ?
Une inconvenue ? Une peine ? ― Aucune !
Nous avons sans plainte, et, parfois, sans feu,
Enduré l'hiver et gardé la chambre.
Il serait grand temps d'innover, un peu !
Qu'attendez-vous donc, ô boudeur ? Septembre ?
Pourtant, tout est prêt à vous recevoir.
Le bourgeon dehors se risque, pour voir
S'il peut affronter votre humeur maussade...
Mais si les oiseaux ― qui tiennent conseil ―
Auprès du Bon Dieu vont en ambassade,
Vous allez briller malgré vous, Soleil !
Lucien Rainier* (1931)
Tiré de : Lucien Rainier, Avec ma vie, Montréal, éditions du Devoir, 1931, p. 99.
* Joseph-Marie Melançon (nom de plume : Lucien Rainier) est né à Montréal le 15 octobre 1877, de Moïse Melançon et d'Élodie Gaudet. Après ses études primaires à l'école Saint-Laurent, il entra au Collège Sainte-Marie, où il commence à s'intéresser à la poésie.
En 1895, il fut un membre-fondateur de l'École littéraire de Montréal. Débutèrent dès lors ses amitiés avec les poètes Émile Nelligan, Charles Gill et Albert Lozeau. Dans Le Devoir du 22 février 1956 (p. 2) il est dit qu'il fut celui qui a initié Émile Nelligan à l'art poétique.
Entré au Grand Séminaire de Montréal en 1897, il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1900. Durant les deux années suivantes, il enseigna les éléments latins au Collège de Montréal. Il occupa par la suite les postes de vicaire et de curé dans quelques paroisses, puis il devint aumônier auprès d'une congrégation religieuse.
Il publia des poèmes dans divers journaux, dont Le Samedi, Le Monde Illustré et Le Nationaliste d'Olivar Asselin et de Jules Fournier. Son unique recueil de poésies, Avec ma vie, parut en 1931, aux éditions du Devoir. Ce volume fut couronné l'année suivante par l'Académie française. Le poète se vit alors officiellement fêté au Cercle Universitaire. Ses amis et les poètes de l'ancienne École littéraire de Montréal célébrèrent son triomphe dans diverses réunions intimes.
Lucien Rainier est mort à Montréal le 20 février 1956.
(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 118-119 ; Dictionnaire Guérin des poètes d'ici de 1606 à nos jours, Montréal, éditions Guérin, 2005, p. 957) ; Claude Lavergne, Lucien Rainier, Montréal, éditions Fides, collection Classiques canadiens, 1961, p. 15-16.
Le sonnet Printemps tardif, ci-haut, est tiré du recueil Avec ma vie, de Lucien Rainier. On peut s'en procurer ICI, ICI et ICI de rares exemplaires. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Signature de Lucien Rainier dans un exemplaire du tirage de luxe de son recueil Avec ma vie. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Mention de la publication du recueil Avec ma vie dans Le Devoir du 7 décembre 1931. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
En 1966, cette étude détaillée de la vie et de l'oeuvre de Lucien Rainier a été publiée par Soeur Marie-Henriette-de-Jésus, qui avait bien connu le poète et eu accès à ses archives, dont sa correspondance. On peut se procurer le seul exemplaire encore disponible de ce très intéressant ouvrage chez le libraire François Côté. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Plaquette contenant plusieurs poèmes de Lucien Rainier et parue en 1961 dans la collection "Classiques canadiens". On peut en trouver quelques exemplaires à bas prix ICI, ICI, ICI, ICI, ICI et ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Article de l'écrivain et critique littéraire Harry Bernard soulignant la mort de Lucien Rainier, dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 6 avril 1956. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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