Henri d'Arles, nom de plume de Henri Beaudet (1870-1930) (Photo : collection Daniel Laprès) |
Dis, veux-tu que je sois une humble primevère,
Fraîche éclose, au matin, sur le velours des prés ?
Oh ! veux-tu que je sois une rose trémière,
Égayant ton jardin de ses tons empourprés ?
Dis, veux-tu que je sois un ruisseau qui roucoule
Sur un lit de cailloux sertis de sables fins ?
Ton nom si doux, porté sur son eau qui s'écoule,
Palpiterait dans l'air en échos argentins ?
Dis, veux-tu que je sois une feuille d'automne
Somptueux et divers, mêlé d'or et de sang ?
Oh ! veux-tu que je sois le soupir monotone
Que, dans les bois déserts, l'oiseau jette en passant ?
Dis, veux-tu que je sois une neige candide,
Déployant dans ton ciel son voile immaculé ?
Oh ! veux-tu que je sois un beau rayon limpide,
Pour qu'à mon coeur enfin ton coeur soit révélé ?
Car le mystère habite en ton âme divine,
En vain, depuis longtemps, je cherche à le percer.
J'interroge tes yeux, mais ce que j'y devine
N'est pas le cher secret dont j'ai cru me bercer.
Ah ! si rien ne te plaît, ô pure enchanteresse,
Des formes de mon rêve, et si tu ne veux pas
En accepter l'offrande, alors que ma détresse
Se cache dans ton ombre et s'enchaîne à tes pas.
Henri d'Arles* (1924)
Tiré de : Mon magazine, Montréal, mars 1932. Il s'agit d'une publication posthume, le poème ne semblant être paru nulle part auparavant, même si Henri d'Arles l'a transmis en 1924 à Gaëtane de Montreuil en vue d'une publication dans La Presse qui n'aboutit pas.
* Henri Beaudet, dont le nom de plume est Henri d'Arles, est né à Arthabaska (paroisse Saint-Christophe) le 9 septembre 1870, d'Athanase Beaudet, conducteur de malles, et d'Elisabeth-Esther Le Prince. Il fit ses études primaires au Collège du Sacré-Coeur de Victoriaville, puis chez les Frères des Écoles Chrétiennes, à Québec. Il fit ensuite ses études classiques au Petit séminaire de Québec (aujourd'hui le Collège François-de-Laval). En 1921-22, il suivit également des cours libres de littérature et d'histoire à la Sorbonne et au Collège de France, à Paris.
En 1889, il était entré dans l'ordre des Dominicains, à Saint-Hyacinthe. Il fut ordonné prêtre en 1895 et exerça son ministère à Saint-Hyacinthe, puis à New York, à Lewiston (Maine) et à Fall River (Massachusetts). Il quitta ensuite les Dominicains pour devenir membre du clergé séculier. En 1918, il fut nommé aumônier du couvent des Augustines, dans la banlieue de Manchester (New Hampshire).
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Propos d'Art (1903) ; Pastels (1904) ; Le collège sur la colline (1908) ; Essais et conférences (1910) ; Lacordaire (1911) ; Eaux-fortes et Tailles-douces (1913) ; Le Mystère de l'Eucharistie (1915) ; Acadie (trois tomes, 1913 à 1921) ; Les Grands Jours (1920) ; Nos historiens (1921) ; Arabesques (1923) ; Louis Fréchette (1924) ; Estampes (1926) ; Miscellanées (1927) ; Horizons (1929).
Il se vit décerner diverses distinctions, dont entre autres celles d'Officier d'Académie, de Docteur ès Lettres, de même que la Médaille Richelieu de l'Académie française.
À noter que né Beaudet, Henri d'Arles a transformé son patronyme en Beaudé, comme on le voit dans diverses publications.
Henri d'Arles est mort le 9 juillet 1930 à Rome (Italie), où il effectuait des recherches et études en vue d'une biographie de Jésus qu'il projetait d'écrire.
En 1889, il était entré dans l'ordre des Dominicains, à Saint-Hyacinthe. Il fut ordonné prêtre en 1895 et exerça son ministère à Saint-Hyacinthe, puis à New York, à Lewiston (Maine) et à Fall River (Massachusetts). Il quitta ensuite les Dominicains pour devenir membre du clergé séculier. En 1918, il fut nommé aumônier du couvent des Augustines, dans la banlieue de Manchester (New Hampshire).
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Propos d'Art (1903) ; Pastels (1904) ; Le collège sur la colline (1908) ; Essais et conférences (1910) ; Lacordaire (1911) ; Eaux-fortes et Tailles-douces (1913) ; Le Mystère de l'Eucharistie (1915) ; Acadie (trois tomes, 1913 à 1921) ; Les Grands Jours (1920) ; Nos historiens (1921) ; Arabesques (1923) ; Louis Fréchette (1924) ; Estampes (1926) ; Miscellanées (1927) ; Horizons (1929).
Il se vit décerner diverses distinctions, dont entre autres celles d'Officier d'Académie, de Docteur ès Lettres, de même que la Médaille Richelieu de l'Académie française.
À noter que né Beaudet, Henri d'Arles a transformé son patronyme en Beaudé, comme on le voit dans diverses publications.
Henri d'Arles est mort le 9 juillet 1930 à Rome (Italie), où il effectuait des recherches et études en vue d'une biographie de Jésus qu'il projetait d'écrire.
(Source : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 917-918 ; Biographies canadiennes-françaises, Montréal, 1926, p. 426 ; Ancestry. ca ; Pierre Girouard ; Assumption College).
Le poème Caprice, ci-haut, d'Henri d'Arles, est paru en mars 1932 dans Mon Magazine. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite d'Henri d'Arles dans un exemplaire de son livre Pastels et adressée au gouverneur de l'état du Rhode Island, Aram Pothier, qui était natif d'Yamachiche et qui fut le premier canadien-français d'origine à accéder au poste de gouverneur d'un état américain. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Carte de visite d'Henri d'Arles insérée dans son livre Essais et conférences (1910). (Collection Daniel Laprès) |
Photo d'Henri d'Arles parue en 1926 dans Biographies canadiennes-françaises. |
Une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison natale d'Henri d'Arles, au 19 avenue Laurier Ouest, à Arthabaska. Le juge et poète Bourbeau-Rainville est lui aussi né dans cette maison. (Source : Street View ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Exrait de baptême d'Henri Beaudet, dit Henri d'Arles, dans le registre de la paroisse Saint-Christophe-d'Arthabaska. (Source : Ancestry.ca ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
La Presse, 11 juillet 1930 (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Plusieurs hebdomadaires régionaux du Québec avaient couvert la mort d'Henri d'Arles, qui était un écrivain connu et apprécié du public québécois. Ici dans Le Progrès du Golfe (Rimouski) du 18 juillet 1930. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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