dimanche 18 novembre 2018

Paroles de reconnaissance à Madame Duval-Thibault

La poétesse Anna-Marie Duval-Thibault (1862-1958)
et l'abbé François-Xavier Burque (1851-1923)




           À l'occasion de l'envoi gracieux d'un exemplaire de
           son livre de poésies, intitulé Fleurs du printemps.
           Ce livre est un des joyaux de notre littérature canadienne-française.



   À mon tour j'ai goûté le bonheur de vous lire : 
   Et tout rempli d'émotion,
   Madame, j'ai pensé qu'il fallait vous écrire
   Pour accuser réception.

   D'abord, je me suis dit : « Il me manque l'adresse ;
   Écrire je ne pourrai pas ;
   Mais pourtant le devoir me commande et me presse,
   Et d'être indécis je suis las ». 

   Tout à coup mon esprit s'éclaira d'une idée : 
   Je m'écriai : « Que je suis sot ! »...
   Mon âme à vous écrire est enfin décidée,
   Et je prends la plume aussitôt.

   Car vous êtes partout acclamée et connue ;
   Votre nom n'a pas de rival :
   Toute missive à vous est toujours parvenue : 
   Ce mot suffit : Thibault-Duval !

   Un jour, il vint en France une lettre adressée
   « Au poète le plus fameux » ;
   Et la poste, sur ce, fut très embarrassée : 
   Il fallait choisir entre les deux !

   C'était Victor Hugo, ou c'était Lamartine
   Que la lettre voulait nommer : 
   Énigme assurément fort délicate et fine ;
   Impossible de proclamer ! 

   Mais avec vous, Madame, il n'est pas d'équivoque
   À craindre dans un cas pareil : 
   Votre nom seul suffit : l'adresse je m'en moque :
   C'est aussi clair que le soleil !

   Je vous enverrai donc ce très humble message
   De compliments si mérités : 
   Honneur, gloire, louange, à vous pour chaque page
   Que vous écrivez ou chantez !

   Votre livre, Madame, étincelle de charmes :
   Ô les belles Fleurs du printemps !
   Les voir, les savourer, met nos yeux tout en larmes,
   Et rend nos coeurs tout palpitants. 

   Les doux instants qu'on passe, et les charmantes heures
   Dans votre parterre enchanté !
   On s'envole avec vous vers des plages meilleures,
   On monte vers l'Éternité ! 

   Par ses pieux accents, votre muse chérie
   Nous fait oublier la douleur ; 
   L'illusion descend dans notre âme attendrie,
   Et l'on croit encore au bonheur ! 

   Agréez le tribut de ma reconnaissance : 
   Grand merci pour votre cadeau ; 
   Ces Fleurs, toutes de foi, d'amour et d'espérance,
   Est-il un hommage plus beau ?

                          François-Xavier Burque (1892)



Tiré de : François-Xavier Burque, Élévations poétiques, volume 2, Québec, Imprimerie La Libre Parole, 1907, p. 135-137.

Pour en savoir plus sur François-Xavier Burque, cliquer ICI, et sur Anna-Marie Duval-Thibault, cliquer ICI

D'Anna-Marie Duval-Thibault, les Poésies québécoises oubliées ont présenté : Les marches naturelles de la rivière Montmorency.


Les Paroles de reconnaissance à Madame
Duval-Thibault
, ci-haut, ont été publiées
dans le deuxième volume du recueil de
F.-X. Burque, Élévations poétiques. Un seul
exemplaire est présentement disponible sur
le marché, voir ICI. Une copie électronique
peut être gratuitement téléchargée ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Cette gravure accompagne les Paroles de
reconnaissance à Madame Duval-Thibault

dans les Élévations poétiques de F.-X. Burque.

Le recueil Fleurs du printemps,
d'Anna-Marie Duval-Thibault, peut 

être téléchargé gratuitement ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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