Maurice Désilets (1912-1967) (Source : Archives des Clercs de Saint-Viateur, à Joliette) |
Le Grand-Esprit chasse et sa proie,
Une biche à plainte givrée,
Passe. La plaine immense ondoie.
Le Grand-Esprit chasse sa proie.
Meute avide, la neige aboie ;
Le cor des vents sonne curée
Et l'Esprit vole vers sa proie,
Blonde biche à l'âme givrée.
* * *
Attendre, le coeur las,
Une mère qu'on aime ;
Tendre l'oreille aux pas,
Attendre, le coeur las.
Longtemps ne croire pas
À son adieu suprême ;
Attendre, le coeur las,
L'Ange envolé qu'on aime !
* * *
La lampe rose éclaire
Ce dieu dont les bras forts
Avec douceur m'enserre ;
Et la lampe l'éclaire.
Les blancs djinns en colère
Font tapage dehors ;
La lampe douce éclaire
Son amour aux bras forts.
* * *
Au palais de glace sonore
Dansent les Elfes blancs du nord
Quand le soleil de minuit dore
Les clochers de glace sonore.
Et jusqu'à l'ondulante aurore,
Les Sylphes en longs voiles d'or
Déroulent leurs rondes sonores
Aux bras des Elfes blancs du nord.
* * *
Petit Noël accourt de l'horizon,
Un immense sac à jouets derrière ;
Il rit, le front dans les étoiles, son
Petit pied se lève sur l'horizon.
Il vient ! Ses pistes dans la neige sont
Des cirques de montagne, des rivières.
Petit Noël accourt de l'horizon,
Un immense sac à bonheur derrière !
* * *
Le feu dans l'âtre crépitait,
Tonnant en vives étincelles.
Le bois sec croulant éclatait,
Le feu dans l'âtre crépitait.
Le Souvenir en moi chantait
Toutes ses vieilles ritournelles ;
Dans l'âtre un passé crépitait
Parmi les rouges étincelles...
Maurice Désilets* (1939)
* * *
Attendre, le coeur las,
Une mère qu'on aime ;
Tendre l'oreille aux pas,
Attendre, le coeur las.
Longtemps ne croire pas
À son adieu suprême ;
Attendre, le coeur las,
L'Ange envolé qu'on aime !
* * *
La lampe rose éclaire
Ce dieu dont les bras forts
Avec douceur m'enserre ;
Et la lampe l'éclaire.
Les blancs djinns en colère
Font tapage dehors ;
La lampe douce éclaire
Son amour aux bras forts.
* * *
Au palais de glace sonore
Dansent les Elfes blancs du nord
Quand le soleil de minuit dore
Les clochers de glace sonore.
Et jusqu'à l'ondulante aurore,
Les Sylphes en longs voiles d'or
Déroulent leurs rondes sonores
Aux bras des Elfes blancs du nord.
* * *
Petit Noël accourt de l'horizon,
Un immense sac à jouets derrière ;
Il rit, le front dans les étoiles, son
Petit pied se lève sur l'horizon.
Il vient ! Ses pistes dans la neige sont
Des cirques de montagne, des rivières.
Petit Noël accourt de l'horizon,
Un immense sac à bonheur derrière !
* * *
Le feu dans l'âtre crépitait,
Tonnant en vives étincelles.
Le bois sec croulant éclatait,
Le feu dans l'âtre crépitait.
Le Souvenir en moi chantait
Toutes ses vieilles ritournelles ;
Dans l'âtre un passé crépitait
Parmi les rouges étincelles...
Maurice Désilets* (1939)
Tiré de : Maurice Désilets, Fugues lyriques, Montréal, Librairie des Clercs de Saint-Viateur, 1947, p. 11-13. Le poème Enfance est d'abord paru en 1939 dans le premier recueil de poésies publié par Maurice Désilets, Mosaïque et Vol de flammes.
* Maurice Désilets est né à Worcester (Massachusetts) le 6 décembre 1912, de Théodore Désilets, vitrier, et d'Angéline Rondeau. Il fut baptisé à l'église Notre-Dame-des-Canadiens (qui a été détruite en 2018). Orphelin de mère dès l'âge d'un an, il passa quatre années dans un orphelinat, puis fit ses études primaires au couvent-école des Soeurs de Sainte-Anne à Worcester. Il passa ensuite quelque temps à Daveluyville (comté d'Arthabaska), comme en atteste sa confirmation reçue à l'âge de 10 ans de Mgr J.-S.-H. Brunault, évêque de Nicolet. Puis, en septembre 1927, il s'inscrivit au Collège Bourget, à Rigaud, où il resta pensionnaire jusqu'à la fin de son cours classique.
Le 23 juillet 1934, il entra au noviciat des Clercs de Saint-Viateur, à Joliette, et fut ordonné prêtre le 3 juin 1939. D'abord enseignant au Collège Bourget en 1940, il fut brièvement, durant l'année 1941, aumônier à Embrun (Ontario) puis au Collège Saint-Joseph de Berthierville. Il revint dès la fin de 1941 enseigner à son Alma mater, le Collège Bourget, où il passa l'essentiel de sa vie active. Entretemps, en 1946-48, il étudia la pédagogie à l'Université de Montréal.
En 1939, il publia un premier recueil de poésies, Mosaïque et Vol de flamme, puis, en 1947, Fugues lyriques. Il collabora à divers périodiques, en plus de publier des poèmes dans les Carnets viatoriens et L'Écho de Bourget.
Atteint de leucémie dès 1964, Maurice Désilets est mort à Rigaud, à la Maison Charlebois des Clercs de Saint-Viateur, le 17 avril 1967. Il est inhumé au cimetière de sa congrégation, à Rigaud.
(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, Fides, 1981, p. 734 ; Bulletin de la Société historique franco-américaine, volume XIII, 1967, p. 146-149).
Pour en savoir plus sur Maurice Désilets, voyez ICI un article publié dans le Bulletin de la Société historique franco-américaine par son confrère l'historien Antoine Bernard, qui lui-même décéda quelques mois après Maurice Désilets.
Le 23 juillet 1934, il entra au noviciat des Clercs de Saint-Viateur, à Joliette, et fut ordonné prêtre le 3 juin 1939. D'abord enseignant au Collège Bourget en 1940, il fut brièvement, durant l'année 1941, aumônier à Embrun (Ontario) puis au Collège Saint-Joseph de Berthierville. Il revint dès la fin de 1941 enseigner à son Alma mater, le Collège Bourget, où il passa l'essentiel de sa vie active. Entretemps, en 1946-48, il étudia la pédagogie à l'Université de Montréal.
En 1939, il publia un premier recueil de poésies, Mosaïque et Vol de flamme, puis, en 1947, Fugues lyriques. Il collabora à divers périodiques, en plus de publier des poèmes dans les Carnets viatoriens et L'Écho de Bourget.
Atteint de leucémie dès 1964, Maurice Désilets est mort à Rigaud, à la Maison Charlebois des Clercs de Saint-Viateur, le 17 avril 1967. Il est inhumé au cimetière de sa congrégation, à Rigaud.
(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, Fides, 1981, p. 734 ; Bulletin de la Société historique franco-américaine, volume XIII, 1967, p. 146-149).
Pour en savoir plus sur Maurice Désilets, voyez ICI un article publié dans le Bulletin de la Société historique franco-américaine par son confrère l'historien Antoine Bernard, qui lui-même décéda quelques mois après Maurice Désilets.
Fugues lyriques, recueil de poésies et contes de Maurice Désilets, d'où est tiré le poème Enfance, ci-haut. On peut trouver ICI quelques exemplaires de cette oeuvre remarquable et fort originale. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite de Maurice Désilets dans son recueil Fugues lyriques. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Article paru dans La Presse le 18 avril 1967, au lendemain du décès de Maurice Désilets. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Notice nécrologique parue dans La Presse du 19 avril 1967. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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