Joseph-Arthur Smith (1869-1960) (Source : Anthologie de la littérature franco-américaine de la Nouvelle- Angleterre, tome 3) |
L'ombre s'épaissit dans les champs,
Sur les eaux, dans la forêt vierge ;
Le fleuve qui berce a des chants
Rythmés sur le bord de la berge.
Le dernier rayon du jour meurt ;
Les vents calmes fleurent la rose ;
On sent comme un charme endormeur
Qui nous pénètre et nous repose.
Et les couples sous les tilleuls
Ne songent pas, troupe légère,
Qu'on a tissé de blancs linceuls,
Qu'on a creusé des trous en terre,
Que les sept glaives des douleurs
Percent toujours des cœurs qui saignent ;
Que bien des yeux versent des pleurs,
Que beaucoup souffrent et se plaignent.
Non... Par ce soir napolitain,
Sous les effluves vespérales,
Continuez, main dans la main,
À boire aux coupes idéales,
Car dans ces milliers de saphirs
Que l'infini vous poudroie,
Dans les cantates des zéphyrs,
Dans les flots murmurant de joie,
Dans cette vive éclosion
De tendresse et de paix nocturnes,
C'est l'oubli, c'est l'illusion,
Que la Nuit verse de ses urnes.
Joseph-Arthur Smith* (1892)
Tiré de : Anthologie de la littérature franco-américaine de la Nouvelle-Angleterre, tome 3, Bedford (New Hampshire), National Materials Development Center for French, 1980, p. 46-47. Le poème est originellement paru le 15 septembre 1892 dans le journal L'Étoile de Lowell (Massachusetts).
De Joseph-Arthur Smith, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté : Souvenirs d'une Saint-Jean-Baptiste.
* Joseph-Louis-Arthur Smith est né le 13 octobre 1869 à Saint-Zéphirin-de-Courval, comté de Nicolet, de Wenceslas Smith, médecin, et de Zénobie Lavallée. Ses études terminées, il émigra en 1891 à Lowell (Massachusetts), où il devint rédacteur du journal L'Étoile.
En 1900, il retourna à Nicolet pour y fonder un journal hebdomadaire, Le Progrès. Deux ans plus tard, il déménagea le journal à Montréal, où il en continua la publication durant deux ans. En mars 1904, il participa, avec Olivar Asselin et Jules Fournier, à la fondation du journal Le Nationaliste.
En 1905, il quitta Montréal et se rendit de nouveau à Lowell où l'attendait le poste de rédacteur en chef du journal L'Étoile. Il occupa cette fonction jusqu'en 1921, alors qu'il accepta la rédaction de L'Indépendant, de New Bedford.
En 1924, il acheta le journal La Liberté, de Fitchburg, mais il le revendit peu après pour aller s'établir à Salem. Propriétaire de la New England Publishing Company et toujours entreprenant, il publia le 24 juin 1927 le premier numéro du Journal de Lawrence, un hebdomadaire. En avril 1928, il déménagea à Haverhill, où il fonda un autre hebdomadaire de langue française également nommé Journal, dont il maintint la publication jusqu'en 1955, alors que l'âge et la maladie l'appelèrent à la retraite. Il devint dès lors le doyen des journalistes franco-américains.
Il fut l'auteur de nombreux poèmes dans divers journaux et périodiques, de même que de diverses chansons populaires écrites à la demande des maisons d'éditions musicales Octave Champagne et E. L. Turcot, de Lowell.
Joseph-Arthur Smith est mort à Haverhill le 21 janvier 1960. Il était l'époux de Marie Rouillard et le frère de l'organiste et compositeur de musique Alphonse Lavallée-Smith. Sa mère, Zénobie Lavallée, était la cousine du musicien et compositeur Calixa Lavallée.
En 1905, il quitta Montréal et se rendit de nouveau à Lowell où l'attendait le poste de rédacteur en chef du journal L'Étoile. Il occupa cette fonction jusqu'en 1921, alors qu'il accepta la rédaction de L'Indépendant, de New Bedford.
En 1924, il acheta le journal La Liberté, de Fitchburg, mais il le revendit peu après pour aller s'établir à Salem. Propriétaire de la New England Publishing Company et toujours entreprenant, il publia le 24 juin 1927 le premier numéro du Journal de Lawrence, un hebdomadaire. En avril 1928, il déménagea à Haverhill, où il fonda un autre hebdomadaire de langue française également nommé Journal, dont il maintint la publication jusqu'en 1955, alors que l'âge et la maladie l'appelèrent à la retraite. Il devint dès lors le doyen des journalistes franco-américains.
Il fut l'auteur de nombreux poèmes dans divers journaux et périodiques, de même que de diverses chansons populaires écrites à la demande des maisons d'éditions musicales Octave Champagne et E. L. Turcot, de Lowell.
Joseph-Arthur Smith est mort à Haverhill le 21 janvier 1960. Il était l'époux de Marie Rouillard et le frère de l'organiste et compositeur de musique Alphonse Lavallée-Smith. Sa mère, Zénobie Lavallée, était la cousine du musicien et compositeur Calixa Lavallée.
Le poème Souvenirs d'une Saint-Jean-Baptiste, ci-haut, est tiré du troisième tome de l'Anthologie de la littérature française de Nouvelle-Angleterre. |
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