Les sœurs Desloges et les gardiennes de l'école Guigues, Ottawa, 1916. (Sources : Archives municipales de la ville d'Ottawa) |
(Fragment)
Gémirez-vous encore, ô mânes des aïeux,
En empruntant à l'onde,
Lorsque le soir viendra, ses sons mystérieux ;
Ou dans la nuit profonde,
Vos accents seront-ils des chants victorieux ?
Ô sublimes vainqueurs des causes toujours belles,
Âmes des vieux guerriers,
Vous avez dû frémir, aux voûtes éternelles,
Et vos anciens lauriers
Ont dû sentir germer en eux des fleurs nouvelles !
Et, dans les flots chéris de l'Ottawa ronflant,
C'est votre voix qui chante
Cette douce chanson au refrain triomphant
Dont l'harmonie enchante
Et que, des noirs remous, nous apporte le vent.
Oui, lancez vers le ciel vos torrents d'harmonie,
Maintenant, flots berceurs ;
Oui, chantez dans le soir la rive bénie
Vos accents de douceur.
Le triomphe s'en vient : la famille est unie !
Cherche donc en ton cœur, Anglais au fourbe front,
Quelques hontes infâmes,
Dont tu voudras encore faire subir l'affront
À l'orgueil de nos âmes,
Et tu verras comment nos cœurs les recevront.
Vous pouvez essayer, dans votre ardeur impie,
Bourreaux des libertés,
En buvant à longs traits au vase d'infamie
Ses âpres voluptés,
De dompter notre orgueil en brisant notre vie.
Mais vous ne broierez pas au creux de votre main
L'espoir que nos cœurs portent.
Nos triomphes d'hier, un triste lendemain
Les a suivis ; n'importe,
Nous souffrons aujourd'hui, mais nous vaincrons demain.
J.-A. Émile Asselin (1917)
Extrait de : J.-A. Émile Asselin, Les Mamans ontariennes, Ottawa, Le Droit, 1917, p. 39-41.
Pour en savoir plus sur le combat des soeurs Desloges
(Diane, 1892-1945 et Béatrice, 1895-1957),
respectivement à gauche et à droite sur la photo
suivante, et des mères ontariennes pour les droits
scolaires des Franco-Ontariens, cliquez sur la photo :
Pour consulter ou télécharger gratuitement l'intégralité du
poème Les Mamans ontariennes, de J.-A. Émile Asselin,
dont un extrait est présenté ci-haut, cliquer sur la
couverture du volume :
L'école Guigues, dont l'édifice existe toujours au 159 rue Murray, à Ottawa, est le lieu principal de la lutte pour les droits scolaires des Franco-Ontariens dans la foulée du Règlement 17 qui visait à les priver d'instruction dans leur langue maternelle. (Sources : Plaque : Waymarking ; édifice : Wikipedia) |
Le journal Le Droit du 7 janvier 1916 décrit un
épisode marquant du combat des sœurs Desloges
et des mères franco-ontariennes pour les droits
scolaires de leurs enfants. Pour lire l'article qui
décrit cette scène rocambolesque,
cliquer sur le titre :
Procurez-vous l'un des quelques exemplaires encore disponibles
de Nos poésies oubliées, un volume préparé par le concepteur
du carnet-web des Poésies québécoises oubliées, et qui présente
100 poètes oubliés du peuple héritier de Nouvelle-France, avec
pour chacun un poème, une notice biographique et une photo
ou portrait. Pour se procurer le volume par Paypal ou virement
Interac, voyez les modalités sur le document auquel on accède
en cliquant sur l'image ci-dessous. Pour le commander par
VISA, cliquer ICI.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire