Plaque commémorative située devant la Chapelle de procession de Saint-Louis, à Lotbinière. (Photo : Daniel Laprès, 2018 ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Pour le dévoilement d'une plaque commémorative
à Saint-Louis de Lotbinière, paroisse natale du poète,
le 11 août 1929.
I
Lorsque l'homme très vieux achève son chemin
Et que ses pas tremblants heurtent la tombe ouverte ;
Lorsqu'il ne garde plus, sur sa route déserte,
L'espoir des clairs réveils et des gais lendemains,
Il se recueille ; et si, parfois, sa pâle main
Caresse encore l'enfant rose qui joue, alerte,
Ce bonheur dure peu : sa main retombe, inerte,
Et son regard se perd dans le brumeux lointain...
Le front lourd des pensées où sans cesse il se plonge,
Le vieillard, solitaire, attend son heure et songe
Aux édens qu'ici-bas il ne peut qu'entrevoir...
Loin du bruit, aimant mieux l'ombre que la lumière,
Il s'en va, calme et doux, murmurant sa prière,
Et réservant à Dieu l'heure grave du soir.
II
Vous fûtes parmi nous ce vieillard recueilli,
Ô poète, dont l'âme inspirée et vibrante,
Jusqu'au dernier envol aimant tout ce qui chante,
Malgré près de cent ans, pour nous n'a pas vieilli !
Des « Épis » et des fleurs pieusement cueillis,
Vous avez voulu faire une gerbe odorante
Qui garde du terroir la senteur enivrante
Et nous fait mieux aimer l'Église et le pays.
Paternel envers tous, mais rêveur solitaire,
Des gloires du passé vous aimiez le mystère
Et du sol ancestral les horizons lointains.
Votre nom désormais brille dans notre histoire,
Et dans le prisme d'or où rayonne la gloire,
Votre beau soir se mue en éternel matin.
III
Vous nous voyez ici au cher foyer,
Au village embaumé de douces souvenances
Où s'écoula, joyeuse et pure, votre enfance,
Et que votre babil a jadis égayé.
Au nom de la patrie en ce lieu conviés,
Nous entendons encore, en berceuses cadences,
Votre lyre mystique harmoniser ses stances
Dans les érables verts et les hauts peupliers.
Pour que l'oubli jamais un instant ne l'effleure,
Sur cette terre aimée où fut votre demeure,
Nous apposons le sceau de notre souvenir,
Et, fiers de rendre ici, durable, notre hommage,
Nous avons dans le bronze imprimé cette page
D'un passé qui vivra dans les jours à venir.
Arthur Lacasse (1929)
Tiré de : Arthur Lacasse, L'Heure du Souvenir, Québec, 1945, p. 124-126.
Pour en savoir plus sur Arthur Lacasse, voyez la notice biographique sous son poème Paysage Nocturne.
De Pamphile Le May, les Poésies québécoises oubliées ont également présenté :
– Épitre à mon ami Sulte ;
– Épitre à mon ami Sulte ;
Pour en savoir plus sur Pamphile Le May,
cliquer sur cette image :
À gauche, Pamphile Le May (1837-1918) et à droite, Arthur Lacasse (1869-1956) |
Dédicace manuscrite de Pamphile Le May dans son recueil Les Épis, paru en 1914. La dédicace est adressée à Ernest Myrand, le successeur de Le May à la direction de la bibliothèque parlementaire à Québec. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite d'Arthur Lacasse dans son recueil Le Défilé des heures, paru en 1938. La dédicace est adressée aux sœurs Couët, de Saint-Henri-de-Lévis, dont Yvonne était une érudite et auteure de récits et nouvelles. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le poème À la mémoire de Pamphile Le May, ci-haut, est tiré de L'Heure du Souvenir, recueil de poésies d'Arthur Lacasse. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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