vendredi 28 février 2020

Fenêtres closes

Joseph-Arthur Lapointe (1878-1930)

(Source : La Presse, 17 janvier 1914)




   Te souviens-tu ? ― C'était en mai : 
   Le printemps coulait dans les saules,
   Et le bleu lilas parfumé 
   Penchait ses fleurs sur tes épaules. 
   Nous allâmes dans les gazons
   Nous asseoir, et parler des choses
   Qui font s'arrêter les chansons,
   Lorsque l'Amour baise les roses.

   Te souviens-tu ? ― Le firmament
   Était plein d'étoiles jolies,
   Et les oiseaux, en s'endormant,
   Devaient rêver à des folies. 
   Je posai ta main sur mon cœur,
   Ta main si ferme et si petite,
   Et tu me dis d'un ton moqueur : 
   ― Je m'en vais, car il bat trop vite.

   Hélas ! c'était tristement vrai,
   Puisque depuis ce soir superbe,
   Nous n'eûmes jamais un secret
   À nous dire, à mi-voix, dans l'herbe.
   N'importe ! J'aime mon passé,
   Comme un père aime sa famille.
   Te souviens-tu ? ― Je t'embrassai
   Souventes fois sous la charmille

   Te souviens-tu ? ― Mais, chut ! ― J'ai tort
   De réveiller ce qui sommeille.
   Sois heureuse jusqu'à la mort,
   Et dors en paix sur chaque oreille.
   Cependant, laisse-moi songer,
   Derrière mes fenêtres closes,
   À ce temps si bon, si léger,
   Où l'Amour osait croire aux roses.

                 Joseph-Arthur Lapointe* (1909)




Tiré de : revue Le Terroir, Montréal, avril 1909, p. 108-109. 

*  Joseph-Arthur Lapointe est né à Boucherville le 19 mars 1878. Il fit ses études classiques au Collège Sainte-Marie de Montréal, puis sa médecine à l'Université Laval de Montréal. 
   Ayant délaissé la profession médicale pour laquelle il avait peu d'intérêt, il se lança dans le journalisme et fut durant plus d'une vingtaine d'années rédacteur et traducteur à La Presse. Il collabora à divers journaux et périodiques, où il publia notamment des poésies, dont Le Terroir et La Patrie
   En janvier 1914, il fut élu président de l'École littéraire de Montréal, dans laquelle il s'est engagé durant plusieurs années.
   Joseph-Arthur Lapointe est mort à Montréal le 14 avril 1930. Il fut inhumé à Boucherville.  
(Sources : Jules Fournier, Anthologie des poètes canadiens, Montréal, 1920, p. 207 ; Albert Laberge, Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui, Montréal, 1938, p. 229-231 ; Jean Charbonneau, L'École littéraire de Montréal, Montréal, éditions Albert Lévesque, 1935, p. 231-233 ; La Presse, 14 et 16 avril 1930). 


Le poème Fenêtres closes, ci-haut, de
Joseph-Arthur Lapointe, est paru dans le
 numéro d'avril 1909 de la revue Le Terroir,
de l'École littéraire de Montréal.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

La Presse du 17 janvier 1914 relate l'élection de Joseph-Arthur
  Lapointe à titre de président de l'École littéraire de Montréal.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le 28 juillet 1917, G. A. Dumont publiait dans Le Canada un long article, intitulé « Réminiscences de
 l'École littéraire de Montréal ». On y lit notamment ces quelques lignes sur Joseph-Arthur Lapointe.

(Source : BANQ)

Cette mention d'un poème à paraître de Joseph-Arthur Lapointe
est parue dans le journal humoristique Le Canard du 13 juin 1909.
Il s'agit de La soupe aux pois, que l'on peut lire ICI.

(Source : BANQ)


Dans son ouvrage Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui
paru en 1938, l'écrivain Albert Laberge a consacré quelques 
pages à Joseph-Arthur Lapointe, qu'il tenait en haute estime. 

Pour consulter le propos de Laberge, cliquer sur cette image : 



Dans son histoire parue en 1935 de l'École littéraire de Montréal, 
dont il fut  une figure importante, le poète Jean Charbonneau 
présente un portrait de Joseph-Arthur Lapointe.

Pour consulter le propos de Charbonneau, cliquer sur cette image : 



Dans son ouvrage satirique Nos immortels, paru en 1931, 
l'écrivain Germain Beaulieu a dressé un portrait humoristique 
de son ami Joseph-Arthur Lapointe. 

Pour consulter ce portrait par Beaulieu, cliquer sur cette image : 


Joseph-Arthur Lapointe, peu de temps avant
son décès, à l'âge de 52 ans, le 14 avril 1930.

(Source : Albert Laberge, Peintres et écrivains
d'hier et d'aujourd'hui
, Montréal, 1938)

Article annonçant le décès de Joseph-Arthur Lapointe
dans La Presse du 14 avril 1930. Il était alors à l'emploi
 de ce même journal à titre de rédacteur.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Témoignage d'un collègue de Joseph-Arthur Lapointe à
La Presse, dans l'édition du 14 avril 1930 de ce journal,
à l'occasion de la mort de ce dernier.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Article dans La Presse du 16 avril 1930 relatant les funérailles de Joseph-Arthur Lapointe,
qui ont eu lieu dans la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, rue Sainte-Catherine, entre les
rues Saint-Denis et Berri, tout près de la résidence du poète au 1039 rue Berri. La 

chapelle est située sur les terrains de l'Université du Québec à Montréal.

(Source : BANQ : cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Joseph-Arthur Lapointe est mort subitement le 14 avril 1930 dans son
logis, au 1039 rue Berri, à Montréal, dont l'édifice existe toujours.

(Source : Google Maps ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)


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