samedi 22 février 2020

Chanson aux fleurs

Benjamin Michaud (1874-1946)

(Source : BANQ)




   Mourez, fleurs qui venez d'éclore
   Parmi les fraîcheurs du matin ;
   Mourez vierges, tandis qu'encore
   Rien n'a froissé votre satin. 

   Exhalez en pleine jeunesse
   Votre âme faite de parfum ;
   Craignez qu'un autre jour ne naisse ;
   Pour vous faner il n'en faut qu'un. 

   Ne laissez pas les larmes roses
   Que l'humide baiser du jour
   Met, comme un cristal sur les choses,
   Devenir des larmes d'amour.

   Goûtez à toutes les caresses
   Que l'été souffle sur les prés
   Rêvez à toutes les tendresses,
   Mais, de peur d'y croire, mourez. 

                Benjamin Michaud(1913)



Tiré de : Jules Fournier, Anthologie des poètes canadiens, Montréal, 1920, p. 169. 

Benjamin Michaud est né à Saint-Jean-Port-Joli le 16 mars 1874, de Thomas-Arsène Michaud, avocat, et de Julie-Emma Casgrain. Il fit ses études classiques au Collège de Lévis et au Petit Séminaire de Québec, puis étudia le droit à l'Université Laval. 
    Admis au barreau le 14 janvier 1897, il pratiqua sa profession d'avocat durant quelques mois, puis entra dans la fonction publique québécoise, d'abord au ministère de l'Agriculture. En 1914, il devint sous-ministre de la Voirie, poste qu'il conserva jusqu'en 1921, alors que la maladie le contraignit à prendre une retraite anticipée. 
   Ayant beaucoup voyagé à travers l'Europe, il publia sous le pseudonyme de « Gaston Morelles » de nombreux poèmes dans divers journaux et périodiques, de même qu'un roman d'aventures, Les diamants de Kruger (1906). Il est également l'auteur d'un opéra-bouffe, Le Rajah (musique de Joseph Vézina, 1910). Au début des années 1900, il avait également employé un autre pseudonyme, « E. Taceur ».
   Benjamin Michaud est mort à Québec le 29 septembre 1946. Il avait épousé Corinne Legendre le 7 octobre 1897 et était le gendre du journaliste et poète Napoléon Legendre.
(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 366, qui fait naître Michaud dix ans trop tôt ; Dictionnaire Guérin des poètes d'ici de 1606 à nos jours, Montréal, éditions Guérin, 2005, p. 972 ; Bernard Vinet, Pseudonymes québécois, Québec, éditions Garneau, 1974, p. 328). 


Le poème Chanson aux fleurs, ci-haut, de
Benjamin Michaud, est tiré de l'Anthologie
des poètes canadiens
, de Jules Fournier.

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Dans la première édition, parue deux ans après sa mort, de son Anthologie des 
poètes  canadiensJules Fournier a consacré neuf pages (huit poèmes) à
 Benjamin  Michaud, ce qui est beaucoup plus que la moyenne des poètes 
présentés dans cet ouvrage. Ceci est la présentation qu'Olivar Asselin, qui
 a repris la préparation de l'Anthologie après la  mort de son ami Fournier, 
a rédigée et qui inclut des extraits d'une lettre que Michaud lui avait 
adressée aux fins de cet ouvrage.

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Cet article est paru dans Le Soleil (Québec) et dans Le Canada (Montréal),
le 30 septembre 1946, au lendemain du décès de Benjamin Michaud.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) 


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