lundi 10 février 2020

Pour la Patrie

J.-Wilfrid Poitras (1864-1922)

(Source : BANQ)




   Frères, mesurons bien nos tailles
   À la hauteur de nos aïeux,
   Et sur le champ de leurs batailles,
   Sachons toujours fixer les yeux. 

   L'orangiste, hélas ! se réveille,
   Aussi terrible qu'autrefois !
   Entendez-vous, prêtez l'oreille !
   Frères, entendez-vous sa voix ?

   Insultant au fond de leur tombe
   Nos pères qu'il a bien connus,
   Il dit que leur gloire succombe
   Dans leurs descendants méconnus.

   Il sait pourtant que dans nos veines
   Coule le sang de ces héros,
   Que tant qu'elles en seront pleines,
   Nous survivrons à leurs bourreaux.

   La secte injuste et fanatique
   S'épuisera, sans que jamais
   On puisse dire en Amérique :
   « Ci-gît le dernier Français ! »

   Aux jours sombres de la tourmente
   Qui vit tomber notre drapeau,
   On crût notre race expirante
   Et sur le bord de son tombeau.

   L'oppression, la tyrannie,
   Unirent en vain leurs efforts,
   Ceux qu'on a dit à l'agonie
   Sont devenus nombreux et forts.

   Frères, mesurons bien nos tailles,
   Montrons-nous dignes des aïeux,
   Et s'il nous vient d'autres batailles,
   Sachons nous distinguer comme eux. 

                     J.-Wilfrid Poitras* (1891)




Tiré de : J.-Wilfrid Poitras, Refrains de jeunesse, Montréal, Maison de la Bonne Presse, 1894, p. 13-15. Le titre original du poème est « Pro Patria ».

*  J.-Wilfrid Poitras est né à Melocheville, banlieue de Saint-Timothée (comté de Beauharnois) le 11 mars 1864, de François-Xavier Poitras et de Reine Bourdon. Il fit ses études primaires à Beauharnois chez les Frères des Écoles chrétiennes. Il fit son cours classique de 1881 à 1885 au Collège Bourget de Rigaud, puis, de 1885 à 1890, au Collège de Montréal. Il étudia le droit à l'Université Laval de Montréal de 1890 à 1893. 
   En 1892, il fut candidat conservateur lors d'une élection partielle québécoise, mais il dut essayer une défaite. Admis au Barreau en 1894, il s'établit comme avocat à Montréal. En 1906, il devint fonctionnaire au ministère fédéral du Revenu, à Ottawa, jusqu'en 1908 où il devint rédacteur en chef du journal Le Progrès de Windsor (Ontario). Il travailla par la suite au greffe de la paix du gouvernement du Québec, sous la direction de son ami Edmond Ladouceur
   À travers tous les postes et fonctions qu'il a occupés, il est resté actif dans les milieux littéraires et collabora à divers journaux et périodiques.
   J.-Wilfrid Poitras est mort à Montréal le 13 octobre 1922.
(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 1, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 632 ; La Presse, 23 juillet 1908 ; articles d'Edmond Ladouceur dans Le Monde illustré du 2 septembre 1893 et un autre sans date dans une publication non-identifiée). 


Refrains de jeunesse, recueil de J.-
Wilfrid Poitras, d'où est tiré le poème
Pour la Patrie, ci-haut. On peut en
télécharger un exemplaire ICI.


Le poète Louis-H. Fréchette a préfacé le recueil
Refrains de jeunesse, de J.-Wilfrid Poitras.

Pour consulter cette préface, cliquer sur cette image : 



Edmond Ladouceur, dont les Poésies québécoises oubliées 
ont présenté son poème L'église de Saint-Eustache, a étudié 
avec J.-Wilfrid Poitras au Collège Bourget de Rigaud. Dans
Le Monde illustré du 2 septembre 1893, Ladouceur avait
annoncé la sortie prochaine de Refrains de jeunesse, le 
recueil de poésies de son ami Poitras. 

Pour prendre connaissance de cet article, 
cliquer sur cette image : 


On peut lire dans La Presse du 8 août 1905 cet article qui relate le sauvetage,
à Valleyfield, de J.-Wilfrid Poitras, qui faillit se noyer dans le Saint-Laurent.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

J.-Wilfrid Poitras, à gauche, et J.O. Teasdale, qui le
sauva de la noyade à Valleyfield, en août 1905. Ces
deux photos font partie du reportage paru dans La
Presse
du 8 août 1905 sur cet incident.

(Source : BANQ)

Dans son édition du 19 août 1905, le journal
humoristique Le Canard fit cette mention
de l'incident au cours duquel J.-W. Poitras
faillit se noyer, à Valleyfield.

(Source : BANQ)

Le 23 juillet 1908, La Presse fit état de la nomination
de J.-Wilfrid Poitras au poste de rédacteur en chef du
journal Le Progrès, de Windsor (Ontario).

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Note de remerciements publiée dans La Presse du
28 octobre 1922 par la sœur de  J.-Wilfrid Poitras,
 suite au décès de celui-ci.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

Article sans date d'Edmond Ladouceur paru après la
mort de son ami J.-Wilfrid Poitras. À noter l'erreur à la

fin de l'article quant à l'âge de Poitras, qui avait 58 ans
à sa mort, et non 68 ans.

(Source : Google Books ; clique sur l'image pour l'agrandir)


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