vendredi 18 octobre 2019

Le tomber des feuilles

Jean Nolin (1898-1983)

(Source : Le Samedi, 27 février 1937)




   Le tomber des feuilles d'automne
   Est un envol de papillons.
   Il est d'or et de vermillon,
   Le tomber des feuilles d'automne.
   Dans le vent léger qui chantonne,
   C'est le plus fou des cotillons
   Le tomber des feuilles d'automne
   Est un envol de papillons. 

   Le doux bruit des feuilles d'automne
   Est un dolce de violon
   Infiniment subtil et long.
   Le doux bruit des feuilles d'automne,
   Mélancolique et monotone,
   Se divinise en l'air atone.
   Le doux bruit des feuilles d'automne
   Est un dolce de violon.

   Le sommeil des feuilles d'automne,
   Sous l'éclat d'un dernier rayon,
   Au bord des routes qu'il festonne,
   Le sommeil des feuilles d'automne,
   C'est le linceul des grillons,
   Des cigales, des anémones.
   Le sommeil des feuilles d'automne,
   C'est l'éclat d'un dernier rayon. 

                          Jean Nolin* (1919)



Tiré de : Jean Nolin, Les cailloux, Montréal, Imprimerie Le Devoir, 1919, p. 35-36.  

Jean Nolin est né à Sorel le 21 août 1898, de Joseph Nolin, professeur-dentiste, et de Lucina Boucher. Il fit ses études classiques au Collège Sainte-Marie de Montréal, puis obtint en 1920 une licence de l'École des Hautes Études commerciales de Montréal.
   En 1919, à l'âge de 20 ans, il publia un recueil de poésies, Les cailloux, ce qui lui permit de devenir, en 1921, membre de l'École littéraire de Montréal
   Secrétaire du président de la Commission des liqueurs du Québec (ancêtre de la Société des alcools), il fut ensuite nommé représentant de cette société à Paris, où il resta deux ans. 
   À son retour à Montréal, il remplaça Henri Letondal à titre de critique de théâtre au journal La Patrie. Au début des années 1930, Olivar Asselin lui confia la direction de la publicité au journal Le Canada. Il fut secrétaire du comité canadien de l'Exposition universelle 1937, à Paris. Il fut aussi durant plusieurs années annonceur de nouvelles à la station radiophonique CKAC. Au début de la deuxième guerre mondiale, il devint conseiller en publicité et représentant de la maison Didot-Bottin. En 1960, il travailla pour les éditions Larousse
   Durant toute sa carrière professionnelle, il fut un conférencier couru sur divers sujets, dont la littérature et les arts. 
   Jean Nolin est mort à Montréal le 8 décembre 1983. Le 29 décembre 1938, à l'église Saint-Viateur d'Outremont, il avait épousé Marie-Paule Archambault, dessinatrice de mode.
(Source : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 171 dont quelques éléments d'information sont erronés ; magazine Le Samedi, 27 février 1937 ; Ancestry.caLa Presse, 7 février 1925 et 13 décembre 1983). 


Le poème Le tomber des feuilles, ci-haut, est
tiré du recueil Les cailloux, de Jean Nolin.
On peut en trouver de rares exemplaires
ICI et ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dédicace manuscrite de Jean Nolin dans son
recueil Les cailloux. La dédicace est adressée
à Jérémie Décarie, sécrétaire provincial et dont
le boulevard Décarie, à Montréal, porte le nom
de sa famille.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le recueil Les cailloux, de Jean Nolin, est divisé en quatre chapitres,
dont chacun a pour introduction un dessin signé Henri Letondal.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dans La Presse du 7 février 1925,
cette entrefilet, orné d'une photo de
Jean Nolin âgé de 26 ans, annonce
le retour de celui-ci d'un séjour de
trois années à Paris, où il servit à
titre de représentant de l'ancêtre de
la Société des alcools du Québec.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

Article sur Jean Nolin dans l'édition du 27 février 1937 du magazine Le Samedi.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Jean Nolin était membre du « Casoar-Club », une société peu conventionnelle à tonalité
sarcastique qui regroupait des artistes et écrivains de l'époque. En 1928, le club a publié
un mémorial dans lequel chaque membre des Casoars fut chargé d'écrire un texte ou
de commettre  une oeuvre sur un autre membre du club. C'est Philippe Panneton, dit
« Ringuet », plus tard l'auteur du roman Trente arpents, qui composa le texte sur Jean
Nolin. Le mémorial des Casoars a été réédité en 2004 par Richard Foisy et reste
disponible en librairie ; voir ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Cet extrait d'un article paru le 12 avril 1940
dans le journal Le Clairon, de Saint-Hyacinthe,
 témoigne du fait que les compétences journa-
listiques de Jean Nolin étaient hautement
considérées et appréciées.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

Brève notice nécrologique parue dans
La Presse du 13 décembre 1983.

(Source : BANQ)


Jean Nolin fut l'un des premiers annonceurs de
nouvelles du Québec, à la station montréalaise
CKAC. On peut l'entendre en cliquant sur 
chacune des trois images ci-dessous : 


Sur un attentat manqué contre Hitler : 



Sur le blocus naval britannique contre l'Allemagne
au début de la deuxième guerre mondiale : 



Sur des bombardements allemands contre des
villes alliées en France et en Angleterre:



Pour écouter d'autres capsules de 
Jean Nolin sur CKAC, cliquer ICI.


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