Jean Gillet (1915-1997) (Source : son recueil Brunes et Blondes,1936 ; dessin au crayon signé Georges Francis) |
J'ai vu sous moi courber les têtes
Des plus enviés et des plus grands,
J'ai vu des vainqueurs triomphants
Pleurer la fin d'une amourette.
J'ai senti le poids du malheur,
Mes cheveux ont des mèches blanches,
Sur mon passé, quand je me penche,
Je n'y vois point trace de pleurs.
La vie a passé comme un rêve,
Mon coeur n'en garde nul regret,
Je suis fier de ce que j'ai fait
Et vers le ciel mon front se lève.
J'ai vaincu tous mes ennemis.
Si le destin me fut contraire,
Je ne lui donnai pour salaire
Qu'indifférence et mépris.
L'orgueil a su garder mon âme
De la crainte et du désespoir,
Il m'a guidé vers mon devoir
Sans daigner écouter les blâmes.
Sur l'invincible bouclier
Les attaques ont été vaines,
Il a brisé toutes les chaînes
Qui nous empêchent de planer.
De planer superbes et libres,
Le coeur tout rempli d'idéal,
Loin du médiocre et du banal,
En l'azur éthéré, qui vibre.
Qui vibre au souffle glorieux
De cet orgueil qui nous embrase
Et qui, dans une divine extase,
Nous emportera jusqu'aux cieux.
Jean Gillet* (1933)
Tiré de : Jean Gillet, Paillettes, Montréal, Éditions Typo-Press, 1933, p. 19-29.
* Jean Gillet est né à Montréal le 25 mai 1915, de Léon Gillet, peintre-décorateur, et d'Emma Albert. Après ses études au collège Mont-Saint-Louis et à l'école Le Plateau, il obtint en 1938 un baccalauréat en sciences sociales et politiques de l'Université de Montréal.
Rédacteur en chef pour la firme Halydays Publications de 1942 à 1946, il devint ensuite secrétaire général de l'Association générale des imprimeurs, dont, de 1946 à 1960, il s'occupa de la publication de la revue. Il prit une retraite anticipée, pour cause de maladie, en 1960.
Il publia deux recueils de poésies, Paillettes (1933) et Brunes et Blondes (1936). Il a écrit plusieurs séries pour la radio et la télévision, et a participé à plusieurs émissions culturelles. Il fut notamment membre de la Société des Écrivains canadiens et du Comité des citoyens de Montréal.
Il publia deux recueils de poésies, Paillettes (1933) et Brunes et Blondes (1936). Il a écrit plusieurs séries pour la radio et la télévision, et a participé à plusieurs émissions culturelles. Il fut notamment membre de la Société des Écrivains canadiens et du Comité des citoyens de Montréal.
Jean Gillet est mort à Montréal le 2 janvier 1997. Le 24 juin 1940, il avait épousé Denyse de Samazan.
(Source principale : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 813).
Paillettes, recueil de poésies de Jean Gillet, d'où est tiré le poème Orgueil, ci-haut. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite de Jean Gillet, dans son recueil Paillettes. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Jean Gillet, dont on voit une photo sur cette couverture, a écrit quelques chansons, dont Chanson pour Ma Mie (1939). Cliquer ICI pour en consulter les paroles et la partition musicale. |
Notice nécrologique parue dans La Presse du 4 janvier 1997. |
Procurez-vous l'un des quelques exemplaires encore disponibles
de Nos poésies oubliées, un volume préparé par le concepteur
du carnet-web des Poésies québécoises oubliées, et qui présente
100 poètes oubliés du peuple héritier de Nouvelle-France, avec
pour chacun un poème, une notice biographique et une photo
ou portrait. Pour se procurer le volume par Paypal ou virement
Interac, voyez les modalités sur le document auquel on accède
en cliquant sur l'image ci-dessous. Pour le commander par
VISA, cliquer ICI.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire