jeudi 9 mai 2019

Le petit Roger Bon-Temps

Charles Trudelle (1822-1904)

(Source : Société d'histoire de Charlevoix)


     AIR : Mon mari est bien malade
   
     REFRAIN :

   Je suis un petit bonhomme
   Qui n'ai pas plus de dix ans ;
   C'est à bon droit qu'on me nomme
   Le petit Roger Bon-Temps,
                Car je suis gai,
                Gai, gai, gai
                Et frétillant,
                Gai, gaiement. 

   Tout pour moi se change en fête
   Et devient amusement ; 
   J'ai le jeu seul dans la tête
   C'est mon plus cher élément. 

   Malgré moi du badinage
   Je prends toujours le chemin ; 
   Je fais du bruit, du tapage,
   Comme nul autre gamin.

   Pour sauter, chanter et rire
   Je suis toujours sur le ton ;
   J'ai mon but lorsque j'attire
   Le plaisir dans mon canton. 

   Il n'est pas dans ma nature
   De forcer trop mes talents ;
   Mais jamais je ne murmure
   Quand on rit à mes dépens.

   Mon horreur pour le silence
   Me fait passer pour badin ;
   « Honni soit qui mal y pense »,
   J'ose y risquer mon latin. 

   Aujourd'hui chacun m'engage
   À n'être plus si bruyant ;
   Je le veux, je serai sage,
   Je le promets en riant. 

            Charles Trudelle(1852)



Tiré de : Le chansonnier canadien du Michigan, Michigan, 1886, p. 168-169. La chanson a d'abord été publiée le 8 janvier 1852 dans L'Abeille, revue littéraire du Petit séminaire de Québec, puis dans Charles Trudelle, Trois souvenirs, Québec, Imprimerie Léger Brousseau, 1878, p. 153-154.

*  Charles Trudelle est né à Charlesbourg le 28 janvier 1822, de Jean Trudelle et Marie-Geneviève Jobin. Il fit ses études classiques au Petit séminaire de Québec.
   Ordonné prêtre a Québec le 14 mars 1845, il enseigna au Petit séminaire de Québec jusqu'en 1850, puis il fut curé à Plessisville (1850-56), Baie-Saint-Paul (1856-64), Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1864-76) et Saint-Michel-de-Bellechasse (1876-78). En 1878, il fut nommé supérieur du Collège de Saint-Anne-de-la-Pocatière, poste qu'il occupa jusqu'en 1886.
   Féru de littérature, il collabora dès son adolescence à L'Abeille, revue littéraire du Petit séminaire de Québec. Il fut le principal initiateur du Congrès de la Baie-Saint-Paul, un cercle réunissant des curés et vicaires amateurs de poésie et dont un recueil fut publié (voir ci-dessous). Il est l'auteur, entre autres, de Trois Souvenirs (1878), qui contient des poésies et une histoire de Baie-Saint-Paul, de même qu'un récit des difficiles débuts de la colonisation des Bois-Francs. En 1887, il publia un autre ouvrage historique, Paroisse de Charlesbourg (1887), puis, en 1895-1896 dans La Semaine religieuse de Québec, il fit paraître une série d'articles sur l'histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec et sur l'histoire des religieuses hospitalières. Il écrivit également une biographie, Le frère Louis, de même qu'un récit sur la tradition du pain bénit.
   Retiré à l'Hôpital Général de Québec en 1886, il occupa dès lors diverses fonctions d'aumônier et de chapelain.
   Atteint de cécité à partir de 1896, Charles Trudelle est mort à Québec le 14 juillet 1904. 

(Sources : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 1, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 710-711 ; Le Soleil, Québec, 14 juillet 1904).

Charles Trudelle a également écrit Une nuit sur le cap Tourmente (1845).

Pour en savoir plus sur les origines de l'expression « Un Roger Bon-Temps », cliquer ICI




Le petit Roger Bon-Temps, de Charles Trudelle,
est tiré du Chansonnier canadien du Michigan,
paru en 1886 et que l'on peut consulter ou
télécharger gratuitement ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Charles Trudelle fut l'initiateur d'un regroupement
bien particulier de poètes curés et vicaires de
paroisses, nommé le « Congrès de la Baie-Saint-

Paul », qui publia un unique recueil de poésies
légères marquées par un esprit de taquinerie et de
camaraderie. On peut consulter ou télécharger
gratuitement ce recueil ICI. Seulement deux

exemplaires de ce document rarissime sont 
encore disponibles, voyez ICI et ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Charles Trudelle, vers l'âge de 60 ans.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Article paru dans Le Soleil du 20 juillet 1904 à l'occasion de la mort de Charles Trudelle.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)


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