mercredi 30 janvier 2019

Paysage blanc

Édouard Chauvin (1894-1962)

(Source : Richard Foisy, Les Casoars,
Montréal, éditions Varia, 2004) 




   Les sillons dorment sous la neige.
   La bourrasque siffle en sacrant.
   Le grand vent du Nord désagrège
   Les bancs de neige dans le « rang ». 

   À l'horizon des routes blanches
   Se tassent les sapins frileux,
   Et l'on n'entend plus sur les branches
   Les engueulades des « siffleux ».

   Les toits dans la campagne morte
   Veillent. Le froid cerne la porte.
   Et la Grand'Ourse, au firmament, 
   
   Là-haut, à cent mille lieues,
   Se gèle le bout de la queue
   Sans grogner... éternellement ! 

                Édouard Chauvin(1918)



Tiré de : Édouard Chauvin, Figurines, Montréal, Le Devoir, 1918, p. 99-100.

Édouard Chauvin est né à la Longue-Pointe, dans l'est de l'île de Montréal, le 20 juin 1894, de Léon-Adolphe Chauvin, avocat et député de Terrebonne, et de Berthe Gagnon. Il fit ses études classiques au Collège de Montréal et au Séminaire de Sainte-Thérèse, puis s'inscrivit à en droit à l'Université Laval de Montréal.
   Il quitta la faculté après sa deuxième année et forma avec quelques autres jeunes écrivains un groupe littéraire, curieusement nommé « la Tribu des Casoars », dont les réunions étaient tenues dans le local de « L'Arche », au 26 rue Notre-Dame est, au Vieux-Montréal. Chaque membre avait adopté un surnom fantastique et irraisonné : entre autres, le médecin et écrivain Philippe Panneton (nom de plume « Ringuet », auteur de Trente arpents) devint « le Sphinx d'Halifax ; l'avocat Honoré Parent, « la Fourmi savante » ; le journaliste Roger Maillet, « le Vibrion sceptique » ; le critique d'art, journaliste et frère d'Édouard, Jean Chauvin, « le Trombone gallinacé », et Édouard Chauvin lui-même était « l'Icare illuminé ».
   En 1918, il se lança dans le journalisme au service du journal Le Canada, puis pour La Patrie et La Presse. En 1919, il fonda Le Quartier Latin, journal des étudiants de l'Université Laval de Montréal. Il s'établit ensuite à Trois-Rivières, où il fit partie de la première équipe du quotidien Le Nouvelliste, tout en collaborant au journal hebdomadaire Le Bien public, de cette même ville. En 1930, il revint à Montréal où il se joignit au Petit Journal, fondé en 1926 par son camarade de jeunesse et confrère des « Casoars », Roger Maillet. En 1937, tout en restant au Petit Journal, il fonda, avec Roger et Roland Maillet, l'hebdomadaire Phot0-Journal, qui connut un grand succès.
   Il publia deux recueils de poésies : Figurines (1918), qui connut un vif succès, et Vivre (1921).
  En 1942, il quitta le journalisme pour devenir traducteur des débats parlementaires à Ottawa. Il devint également le responsable des périodiques de la section française des Forces armées canadiennes, jusqu'à sa mort survenue le 21 décembre 1962. Il avait épousé Gabrielle Bélanger le 12 avril 1926.
  Selon les critiques littéraires Laurent Mailhot et Pierre Nepveu, « Édouard Chauvin est le type même du "carabin", gentiment frondeur, fantaisiste, humoriste. Son oeuvre mince est celle d'un poète-chansonnier».  
(Sources principales : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1981, p. 494 ; Laurent Mailhot et Pierre Nepveu, La poésie québécoise des origines à nos jours, Montréal, Presses de l'Université du Québec et Les Éditions de l'Hexagone, 1981, p. 200 ; Richard Foisy, Les Casoars ; en souvenir des dîners du Casoar-Club, Montréal, éditions Varia, 2004). 


Le poème Paysage blanc, ci-haut, est tiré
du recueil Figurines, d'Édouard Chauvin.
Deux exemplaires sont encore disponibles
sur le marché, voyez ICI et ICI.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dédicace manuscrite d'Édouard Chauvin
dans son recueil Figurines et adressée à
à Léon Mercier-Gouin, petit-fils d'Honoré

Mercier et fils de Lomer Gouin.

(Collection Daniel Laprès ;
cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Édouard Chauvin, vers 1950.

(Source : La poésie québécoise
des origines à nos jours
).

Quelques mois après la mort d'Édouard Chauvin, le journaliste, philosophe et
critique littéraire Victor Barbeau, qui l'avait bien connu, publia cet hommage
à sa mémoire dans le journal L'Action, de Québec, le 19 mars 1963.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le 29 décembre 1962, le Photo-Journal publia
cet hommage à son fondateur Édouard Chauvin,
mort quelques jours plus tôt.

(Source : BANQ)

Le 18 janvier 1963, Le Nouvelliste, de Trois-Rivières,
publia cette mention de la mort de son ancien
collaborateur Édouard Chauvin.

(Source : BANQ )

La Presse, 22 décembre 1962.

(Source : BANQ )

En 2004, le chercheur autonome Richard Foisy
avait publié cet ouvrage sur les « Casoars », ce
groupe littéraire dont Édouard Chauvin était
membre. Le livre est encore disponible sur
commande dans toute bonne librairie.
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