Robert Charbonneau (1911-1967) (Source : Madeleine Ducrocq-Poirier, Robert Charbonneau, Montréal, éditions Fides, 1967, p. 151) |
Elles ont vaincu, ces jacinthes
Aux bras de triomphants amours,
Mais parfois aux cendres éteintes
Reporte des désirs le cours ;
Comme ce sont de pâles teintes
Dont le printemps revêt l'éther,
Elle suggérait des étreintes
Peureuses au bord de la chair.
L'ancienne amie aux lèvres peintes
Laisse un réseau de parfums lourds
Et sa lèvre aux langueurs éteintes
Éloigne de moi sans retour
Les matins libres de contrainte
Ne laissant que regrets amers
De voluptés jamais atteintes
Toutes éparses dans la chair.
Qu'importe maintenant sa plainte
Que ton coeur désormais soit sourd
Dédaignant la beauté de maintes
Qu'il échappe aux charmes d'amour :
Vous n'êtes que mensonge et feinte,
Âmes perfides, regards clairs
Que brûle entre des bras de saintes
La rose dure au coeur des chairs.
La nuit dérive dans les airs
Et vaine dans mon coeur, la crainte
Aux défunts souvenirs amers
Étale une poupée déteinte.
Robert Charbonneau* (1931)
Tiré de : Robert Charbonneau, Petits poèmes retrouvés, Montréal, Les Éditions de L'Arbre, 1945, p. 21-22.
* Fils de Joseph-Arthur Charbonneau et d'Alma Robert, Robert Charbonneau est né à Montréal le 3 février 1911. Il a vécu à Farnham, avec sa famille, de 1912 à 1919. À son retour à Montréal, il s'inscrivit à l'École Saint-Stanislas. Il compléta ses études classiques au Collège Sainte-Marie en 1933 et obtint un diplôme en journalisme de la Faculté des sciences sociales de l'Université de Montréal en 1934.
La même année, il fonda avec Paul Beaulieu, la revue La Relève, devenue en 1941 La Nouvelle Relève. Il dirigea l'une et l'autre de ces revues jusqu'en 1948.
Journaliste, il travailla à La Patrie (1934-1937), au Droit (1937-1938) et au Canada où il fut directeur adjoint et directeur de l'information.
En 1940, il fonda, avec Claude Hurtubise, les Éditions de l'Arbre, dont il fut le directeur littéraire (1940-1943) et le président.
De 1945 à 1947, il présida la Société des Éditeurs, puis il reprit sa carrière de journaliste comme adjoint au directeur de l'information à La Presse (1949-1953), puis devint directeur du magazine La Semaine à Radio-Canada (1953-1955), puis, en 1955, directeur du service des textes à Radio-Canada.
Membre de l'Académie canadienne-française (devenue l'Académie des Lettres du Québec) depuis sa fondation, il fut également membre de la Société des Écrivains canadiens. Il se vit attribuer le Prix David (1942), le Prix Ludger-Duvernay (1946) et la Médaille Chauveau (1965).
Robert Charbonneau est mort d'une crise cardiaque à Saint-Jovite le 26 juin 1967, à l'âge de 56 ans.
La même année, il fonda avec Paul Beaulieu, la revue La Relève, devenue en 1941 La Nouvelle Relève. Il dirigea l'une et l'autre de ces revues jusqu'en 1948.
Journaliste, il travailla à La Patrie (1934-1937), au Droit (1937-1938) et au Canada où il fut directeur adjoint et directeur de l'information.
En 1940, il fonda, avec Claude Hurtubise, les Éditions de l'Arbre, dont il fut le directeur littéraire (1940-1943) et le président.
De 1945 à 1947, il présida la Société des Éditeurs, puis il reprit sa carrière de journaliste comme adjoint au directeur de l'information à La Presse (1949-1953), puis devint directeur du magazine La Semaine à Radio-Canada (1953-1955), puis, en 1955, directeur du service des textes à Radio-Canada.
Membre de l'Académie canadienne-française (devenue l'Académie des Lettres du Québec) depuis sa fondation, il fut également membre de la Société des Écrivains canadiens. Il se vit attribuer le Prix David (1942), le Prix Ludger-Duvernay (1946) et la Médaille Chauveau (1965).
Robert Charbonneau est mort d'une crise cardiaque à Saint-Jovite le 26 juin 1967, à l'âge de 56 ans.
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 3, Montréal, éditions Fides, 1982, p. 500).
Petits poèmes retrouvés, recueil de Robert Charbonneau d'où est tiré le poème Ballade, ci-haut. Les poèmes sont d'abord parus en 1943 dans deux numéros de la revue La Nouvelle Relève que l'on peut consulter ou télécharger gratuitement ICI et ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
En 1940, Robert Charbonneau (assis) a fondé les Éditions de L'Arbre avec Claude Hurtubise (debout). Cette maison d'édition, qui a existé jusqu'en 1948, a joué un rôle important dans l'histoire de l'édition québécoise. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Paru en 1972, cet ouvrage de Madeleine Ducrocq-Poirier permet de connaître la vie et l'oeuvre de l'écrivain remarquable que fut Robert Charbonneau. On peut en trouver de rares exemplaires ICI et ICI. |
Après la guerre, Robert Charbonneau avait affronté plusieurs écrivains français renommés dans une polémique où il a affirmé l'indépendance de la littérature québécoise et sa valeur propre. Ce volume, paru en 1947, contient les réponses de Charbonneau à ses vis-à-vis français. On peut en trouver quelques exemplaires ICI. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Paru en 1941, Ils posséderont la terre est le premier roman de Robert Charbonneau. Dans Écrivains canadiens (1964), le critique littéraire Guy Sylvestre a dit de cet ouvrage qu'il « est une date dans l'histoire du roman canadien-français ». On peut s'en procurer une édition récente de poche et à bon prix. Pour informations, cliquer ICI. |
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