samedi 10 avril 2021

J'irai revoir les Laurentides

Joseph Dumais (1870-1937)

(Source : sa brochure Le parler
de chez nous
, Québec, 1922)





             Chanson sur l'air de "J'irai revoir ma Normandie".


   J'irai revoir les Laurentides,
   Lorsque reviendront les beaux jours.
   J'aime nos montagnes splendides
   Dans l'éclat de leurs beaux atours,
   Quand le soleil dore leurs cimes,
   Les inondant de sa clarté,
   Quand des oiseaux les chants sublimes
   Y sèment partout la gaieté. 

   J'aime à parcourir les bocages,
   À gravir seul les fiers sommets,
   À contempler ces paysages
   Si variés, si pleins d'attraits.
   Puis j'aime à respirer la brise
   Qui a parfumé le Saint-Laurent ;
   Je sens alors la douce emprise
   De ce beau fleuve conquérant.

   Ah ! combien les heures sont brèves
   Auprès de ses bords enchanteurs,
   Que de plaisirs, que de doux rêves,
   Procurent ces lieux séducteurs.
   Je voudrais consacrer ma vie
   À vous vanter, charmants séjours
   D'où l'on revient l'âme ravie,
   Chantant son pays, ses amours.

   Ô monts altiers, forêts superbes,
   Où s'établirent mes aïeux,
   Beaux champs où s'alignent les gerbes
   Des épis blonds, présents des cieux.
   Je vois partout la récompense
   Des longs efforts du bûcheron
   Qui, maintenant dans l'abondance, 
   Goûte le repos du patron.

   Ô Canada j'ai l'espérance
   De te voir grandir en beauté,
   Gardant avec soin de la France,
   Les lois d'honneur, de loyauté.
   Vers le ciel monte ma prière
   À tous les saints du paradis,
   Je la fais ardente et sincère
   Pour le salut de mon pays.

            Joseph Dumais* (27 novembre 1931)



Tiré de : Du May d'Amour (pseudonyme de Joseph Dumais), Ma boutique : comptoir aux coupons, Québec, La fierté française, 1932, p. 15-16.

*  Joseph Dumais est né aux Trois-Pistoles le 31 janvier 1870, de Jules Dumais, notaire, et d'Artémise d'Amours. Il est dit, sans plus d'informations, qu'il fit ses études à Québec, quoique il semble avoir été surtout autodidacte. Devenu passionné pour la langue française, il se rendit à Paris pour se perfectionner auprès de l'abbé Jean-Pierre Rousselot, phonéticien et dialectologue réputé. Il fit par la suite plusieurs voyages en France afin de mettre à jour ses connaissances.
   À son retour au pays, il se voua à l'enseignement de la diction et de la déclamation françaises. Il parcourut le territoire du Québec afin de dispenser son enseignement et pour convier le public à respecter la langue française en la parlant correctement, tout en exposant les qualités du parler populaire dépourvu d'anglicismes. Il fit également de l'éducation populaire en histoire de la nation canadienne-française.
   Il fit partie de plusieurs sociétés artistiques et littéraires de Québec. Il dirigea aussi un commerce d'importations françaises sous l'enseigne de "La fierté française", d'abord situé sur la rue Saint-Jean, puis sur la Côte-de-la-Fabrique, à Québec. Il était également propriétaire d'un établissement de vacances aux Éboulements, où il organisait des activités de pratique et de perfectionnement de la langue française. 
    Il fonda en 1922 le Conservatoire de Québec, dédié à la diction et au bon usage du français et où il enseigna jusqu'à la fin de ses jours, tout en étant professeur dans diverses écoles. 
   Il avait auparavant vécu à Sherbrooke, Montréal et Manchester (New Hampshire), où il enseigna le journalisme et fonda une revue mensuelle, Cœurs français (1907-1908). Il est l'auteur de diverses autres publications, dont un « Calendrier patriotique » et deux autres revues, L'Art de dire, et Le jardin des muses canadiennes (deux numéros parus en 1922). Il publia également les brochures et volumes suivants : Parlons français (1905) ; Jacques Cartier et Samuel de Champlain (1913) ; Le parler de chez nous (1922) ; Ma boutique : comptoir aux coupons (poésies et chansons, 1932) ; Vive le doux parler de France (1937). 
    Conférencier très actif qui sillonnait le Québec et les communautés francophones des autres provinces canadiennes et des États-Unis, il savait attirer un vaste public. Il enregistra non seulement des émissions de radio, où il lisait notamment des textes en plus de personnifier un personnage comique nommé « Ladébauche », mais également des disques à l'époque du début de cette industrie et dans lesquels il déclamait des poésies, monologues et œuvres diverses.
   En 1936, il fonda à Québec un Cercle musical et littéraire, qui organisa des activités publiques où se produisaient musiciens et gens de lettres.
    Joseph Dumais est mort à Montréal le 13 mai 1937. Il a été inhumé aux Éboulements. Il avait épousé Anita Duhamel. Il était le frère de Marie Dumais-Boissonnault, première femme canadienne-française à faire du journalisme de reportage et qui fut également présidente de la Société des poètes canadiens-français.
(Sources : Le Soleil, 25 février 1936, 14 mai 1937 ; L'Action catholique, 14 mai 1937 ; La Lyre, octobre 1922 ; Edward B. Ham, Programme de recherches franco-américaines, Québec, 1937 ; Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 14 octobre 1932 ; un merci spécial à l'archiviste Maxime Royer qui nous a dirigé vers certaines sources fort utiles).   

Pour en savoir plus sur Joseph Dumais, voyez ICI l'éclairant article que lui a consacré l'historien Gaston Deschênes

On peut entendre la voix de Joseph Dumais dans des enregistrements disponibles ICI. D'autres enregistrements se trouvent également sur BANQ numérique, dont (cliquez sur les titres) Le retour (poème de Lucien Boyer) ; Les coquelicots (de Théodore Botrel) et les monologues comiques suivants : La bénédiction d'un père porte-bonheurDiscours sur le service national ; Le ménage de Bram ; Enouaye ! Enouaye ! ; Edgardina veut loaferAnne maudite badluck ; Ma Césarine et Mademoiselle Barrette


Ma boutique : comptoir aux coupons,
recueil de poésies et de chansons de
Joseph Dumais, d'où est tiré la chanson
J'irai revoir les Laurentides, ci-haut.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dédicace manuscrite de Joseph Dumais, sous son nom
de plume de « Du May d'Amour », dans son recueil
Ma boutique : comptoir aux coupons.

(Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Joseph Dumais

(Source : sa brochure Parlons français,
Montréal, 1905)


Pour consulter ou télécharger Parlons français,
publié par Joseph Dumais en 1905, cliquer
sur cette image :



Pour consulter ou télécharger gratuitement 
Le parler de chez nous, de Joseph Dumais,
cliquer sur cette image : 


Recension du recueil Ma boutique : comptoir aux coupons, de Joseph Dumais, 
dans L'Écho de Frontenac (Lac-Mégantic), 14 avril 1932.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Recension du recueil Ma boutique : comptoir aux coupons, de Joseph Dumais, 
dans L'Écho de Frontenac (Lac-Mégantic), 5 mai 1932.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Recension du recueil Ma boutique : comptoir aux coupons, de Joseph
Dumais, 
dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 13 mai 1932.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Progrès du Golfe (Rimouski), 19 août 1904.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

La Presse, 6 mai 1905.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Entrevue de Joseph Dumais dans Le Devoir du 22 mai 1912.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Bien public (Trois-Rivières), 10 février 1916.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Extrait de la chronique municipale dans Le
Clairon 
(Saint-Hyacinthe), 29 août 1916.

(Source : BANQ ; cliquer 
sur l'image pour l'agrandir)

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 7 octobre 1916.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Publicité dans La Presse du 30 mai 1917 présentant
notamment des disques de Joseph Dumais.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Extrait de Notes de littérature canadienne, de l'abbé Camille Roy, mai 1922.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Magazine La Lyre, octobre 1922.

(Source : BANQ ; cliquer 
sur l'image pour l'agrandir)

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 14 octobre 1932.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Revue L'Enseignement primaire, novembre 1932.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Soleil, 9 février 1933.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Soleil, 15 novembre 1933.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

L'Action catholique, 3 février 1936.

(Source : BANQ ; cliquer 
sur l'image pour l'agrandir)

Le Soleil, 25 février 1936.

(Source : BANQ ; cliquer
sur l'image pour l'agrandir)

Le Soleil, 14 mai 1937.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Le Soleil, 14 mai 1937.

L'Action catholique, 14 mai 1937.

(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le Devoir, 15 mai 1937.

(Source : BANQ)

Le Soleil, 17 mai 1937.

(Source : BANQ)

Procurez-vous l'un des quelques exemplaires encore disponibles 
de Nos poésies oubliées, un volume préparé par le concepteur 
du carnet-web des Poésies québécoises oubliées, et qui présente
100 poètes oubliés du peuple héritier de Nouvelle-France, avec
pour chacun un poème, une notice biographique et une photo
ou portrait. Pour se procurer le volume par Paypal ou virement 
Interac, voyez les modalités sur le document auquel on accède
en cliquant sur l'image ci-dessous. Pour le commander par
VISA, cliquer ICI.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire