Joseph Dumais (1870-1937) (Source : sa brochure Le parler de chez nous, Québec, 1922) |
Chanson sur l'air de "J'irai revoir ma Normandie".
J'irai revoir les Laurentides,
Lorsque reviendront les beaux jours.
J'aime nos montagnes splendides
Dans l'éclat de leurs beaux atours,
Quand le soleil dore leurs cimes,
Les inondant de sa clarté,
Quand des oiseaux les chants sublimes
Y sèment partout la gaieté.
J'aime à parcourir les bocages,
À gravir seul les fiers sommets,
À contempler ces paysages
Si variés, si pleins d'attraits.
Puis j'aime à respirer la brise
Qui a parfumé le Saint-Laurent ;
Je sens alors la douce emprise
De ce beau fleuve conquérant.
Ah ! combien les heures sont brèves
Auprès de ses bords enchanteurs,
Que de plaisirs, que de doux rêves,
Procurent ces lieux séducteurs.
Je voudrais consacrer ma vie
À vous vanter, charmants séjours
D'où l'on revient l'âme ravie,
Chantant son pays, ses amours.
Ô monts altiers, forêts superbes,
Où s'établirent mes aïeux,
Beaux champs où s'alignent les gerbes
Des épis blonds, présents des cieux.
Je vois partout la récompense
Des longs efforts du bûcheron
Qui, maintenant dans l'abondance,
Goûte le repos du patron.
Ô Canada j'ai l'espérance
De te voir grandir en beauté,
Gardant avec soin de la France,
Les lois d'honneur, de loyauté.
Vers le ciel monte ma prière
À tous les saints du paradis,
Je la fais ardente et sincère
Pour le salut de mon pays.
Joseph Dumais* (27 novembre 1931)
Tiré de : Du May d'Amour (pseudonyme de Joseph Dumais), Ma boutique : comptoir aux coupons, Québec, La fierté française, 1932, p. 15-16.
* Joseph Dumais est né aux Trois-Pistoles le 31 janvier 1870, de Jules Dumais, notaire, et d'Artémise d'Amours. Il est dit, sans plus d'informations, qu'il fit ses études à Québec, quoique il semble avoir été surtout autodidacte. Devenu passionné pour la langue française, il se rendit à Paris pour se perfectionner auprès de l'abbé Jean-Pierre Rousselot, phonéticien et dialectologue réputé. Il fit par la suite plusieurs voyages en France afin de mettre à jour ses connaissances.
À son retour au pays, il se voua à l'enseignement de la diction et de la déclamation françaises. Il parcourut le territoire du Québec afin de dispenser son enseignement et pour convier le public à respecter la langue française en la parlant correctement, tout en exposant les qualités du parler populaire dépourvu d'anglicismes. Il fit également de l'éducation populaire en histoire de la nation canadienne-française.
Il fit partie de plusieurs sociétés artistiques et littéraires de Québec. Il dirigea aussi un commerce d'importations françaises sous l'enseigne de "La fierté française", d'abord situé sur la rue Saint-Jean, puis sur la Côte-de-la-Fabrique, à Québec. Il était également propriétaire d'un établissement de vacances aux Éboulements, où il organisait des activités de pratique et de perfectionnement de la langue française.
Il fonda en 1922 le Conservatoire de Québec, dédié à la diction et au bon usage du français et où il enseigna jusqu'à la fin de ses jours, tout en étant professeur dans diverses écoles.
Il avait auparavant vécu à Sherbrooke, Montréal et Manchester (New Hampshire), où il enseigna le journalisme et fonda une revue mensuelle, Cœurs français (1907-1908). Il est l'auteur de diverses autres publications, dont un « Calendrier patriotique » et deux autres revues, L'Art de dire, et Le jardin des muses canadiennes (deux numéros parus en 1922). Il publia également les brochures et volumes suivants : Parlons français (1905) ; Jacques Cartier et Samuel de Champlain (1913) ; Le parler de chez nous (1922) ; Ma boutique : comptoir aux coupons (poésies et chansons, 1932) ; Vive le doux parler de France (1937).
Conférencier très actif qui sillonnait le Québec et les communautés francophones des autres provinces canadiennes et des États-Unis, il savait attirer un vaste public. Il enregistra non seulement des émissions de radio, où il lisait notamment des textes en plus de personnifier un personnage comique nommé « Ladébauche », mais également des disques à l'époque du début de cette industrie et dans lesquels il déclamait des poésies, monologues et œuvres diverses.
En 1936, il fonda à Québec un Cercle musical et littéraire, qui organisa des activités publiques où se produisaient musiciens et gens de lettres.
Joseph Dumais est mort à Montréal le 13 mai 1937. Il a été inhumé aux Éboulements. Il avait épousé Anita Duhamel. Il était le frère de Marie Dumais-Boissonnault, première femme canadienne-française à faire du journalisme de reportage et qui fut également présidente de la Société des poètes canadiens-français.
(Sources : Le Soleil, 25 février 1936, 14 mai 1937 ; L'Action catholique, 14 mai 1937 ; La Lyre, octobre 1922 ; Edward B. Ham, Programme de recherches franco-américaines, Québec, 1937 ; Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 14 octobre 1932 ; un merci spécial à l'archiviste Maxime Royer qui nous a dirigé vers certaines sources fort utiles).
Pour en savoir plus sur Joseph Dumais, voyez ICI l'éclairant article que lui a consacré l'historien Gaston Deschênes.
On peut entendre la voix de Joseph Dumais dans des enregistrements disponibles ICI. D'autres enregistrements se trouvent également sur BANQ numérique, dont (cliquez sur les titres) Le retour (poème de Lucien Boyer) ; Les coquelicots (de Théodore Botrel) et les monologues comiques suivants : La bénédiction d'un père porte-bonheur ; Discours sur le service national ; Le ménage de Bram ; Enouaye ! Enouaye ! ; Edgardina veut loafer ; Anne maudite badluck ; Ma Césarine et Mademoiselle Barrette.
Ma boutique : comptoir aux coupons, recueil de poésies et de chansons de Joseph Dumais, d'où est tiré la chanson J'irai revoir les Laurentides, ci-haut. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Dédicace manuscrite de Joseph Dumais, sous son nom de plume de « Du May d'Amour », dans son recueil Ma boutique : comptoir aux coupons. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Pour consulter ou télécharger Parlons français,
publié par Joseph Dumais en 1905, cliquer
sur cette image :
Pour consulter ou télécharger gratuitement
Le parler de chez nous, de Joseph Dumais,
cliquer sur cette image :
Recension du recueil Ma boutique : comptoir aux coupons, de Joseph Dumais, dans L'Écho de Frontenac (Lac-Mégantic), 14 avril 1932. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Recension du recueil Ma boutique : comptoir aux coupons, de Joseph Dumais, dans L'Écho de Frontenac (Lac-Mégantic), 5 mai 1932. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Recension du recueil Ma boutique : comptoir aux coupons, de Joseph Dumais, dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 13 mai 1932. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Progrès du Golfe (Rimouski), 19 août 1904. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
La Presse, 6 mai 1905. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Entrevue de Joseph Dumais dans Le Devoir du 22 mai 1912. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Bien public (Trois-Rivières), 10 février 1916. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Extrait de la chronique municipale dans Le Clairon (Saint-Hyacinthe), 29 août 1916. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 7 octobre 1916. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Publicité dans La Presse du 30 mai 1917 présentant notamment des disques de Joseph Dumais. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Extrait de Notes de littérature canadienne, de l'abbé Camille Roy, mai 1922. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Magazine La Lyre, octobre 1922. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 14 octobre 1932. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Revue L'Enseignement primaire, novembre 1932. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Soleil, 9 février 1933. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Soleil, 15 novembre 1933. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
L'Action catholique, 3 février 1936. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Soleil, 25 février 1936. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Soleil, 14 mai 1937. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
L'Action catholique, 14 mai 1937. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le Devoir, 15 mai 1937. (Source : BANQ) |
Le Soleil, 17 mai 1937. (Source : BANQ) |
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