Hermas Bastien (1896-1977) (Source : Patrimoine philosophique du Québec) |
Pourquoi donc, ô mon fils, désirer en tes veilles
Le minaret mauresque et l'ombre des palmiers ?
Tes rêves, à l'envol des migrateurs ramiers,
Pourquoi leur voudrais-tu d'exotiques merveilles ?
Sur mes monts, j'ai des lacs aux teintes sans pareilles,
J'ai des bois dont la paix guérit les maux premiers,
Des gaves grondeurs, des rocs de mousse habillés,
Des fleurs que le vent mêle et des chants dans mes treilles.
Chaque saison pour toi, je change de beauté.
L'automne, j'ai la pourpre. En mai, j'ai la verdure,
Et la neige me sert d'hivernale parure.
Dis, n'ai-je pas assez plaisante variété ?
― Au terroir de chez nous qui nourrit ton enfance
Garde à jamais tes vers d'angoisse et d'espérance.
Hermas Bastien (1919)
Tiré de : Hermas Bastien, Les Eaux Grises, Montréal, éditions Le Devoir, 1919, p. 99-100.
Pour en savoir plus sur Hermas Bastien, cliquer ICI.
Publié durant sa jeunesse, Les Eaux Grises est l'unique recueil de poésies d'Hermas Bastien, qui a publié de nombreux ouvrages sur des thèmes nationaux et philosophiques. |
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