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Edmond Paré (1857-1897) alias "Fantasio", sujet du poème de Joseph- Pierre Turcotte, ci-dessous. |
C'était une âme alerte et vive
Dans un corps fragile et dormant.
L'âme souffrait d'être captive ;
Le corps souffrait du mouvement.
Durant cette existence brève,
L'âme altière et le corps chétif
Ont lutté sans merci ni trêve,
Vague qui sans cesse déferle,
Tantôt calme et chaude, au soleil
Faisant luire son flanc de perle
Et ses paillettes de vermeil ;
Tantôt par le vent agitée,
Se démenant avec orgueil
Et retombant soudain, heurtée
Au sombre obstacle de l'écueil.
Mais la vague était immortelle :
Elle a brisé l'obstacle enfin
Pour s'en aller, contente d'elle,
Se perdre en l'océan divin.
Joseph-Pierre Turcotte (1899)
Tiré de : Edmond Paré, Lettres et opuscules (ouvrage posthume) Québec, Dussault et Proulx Imp., 1899, p. 15.
L'auteur du poème ci-haut, Joseph-Pierre Turcotte est né à Saint-Jean-de-l'île-d'Orléans le 21 mai 1857. Reçu avocat en 1881, il pratiqua le droit dans la région de Québec. Il fut également greffier de la Cour des sessions de la paix à Québec. Participant à la vie littéraire et politique de la Vieille Capitale, il contribua à de nombreux journaux et périodiques, dont Le Petit journal, la Revue de Québec, L'Élection, L'Union libérale, L'Électeur, Le Soleil. Il se présenta aux élections provinciales de 1886 et 1896, mais sans succès. Il fut élu député fédéral de Québec lors d'une élection partielle en 1908, mais ne se représenta pas aux élections générales de 1911. Joseph-Pierre Turcotte est mort à Québec le 6 janvier 1940. (Sources : Le Soleil, 27 novembre 1897 et 8 janvier 1940 ; Wikipedia)
Edmond Paré, sujet du poème ci-haut de Pierre-Joseph Turcotte, est né à Québec (quartier Saint-Roch) le 20 septembre 1857, de Georges-Edmond Paré et d'Ursule Huot. Il fit ses études classiques au Petit séminaire de Québec, où il se fit déjà remarquer pour ses talents littéraires, puis étudia le droit à l'Université Laval. Reçu avocat le 13 juillet 1884, il ouvrit un cabinet d'avocats avec Gilbert H. Larue et Arthur Delisle, puis plus tard avec Philéas Corriveau avec lequel il pratiqua jusqu'à sa mort.
En 1887, il fit un voyage en Europe. À Paris, il collabora à quelques journaux de là-bas et de Québec, auxquels il envoya des chroniques suivies et appréciées. Il envisagea de s'établir à Paris pour réaliser son rêve de devenir journaliste, mais cela ne se produisit pas. Il revint à Québec où il pratiqua le droit et s'occupa de l'entreprise de son père à la mort de celui-ci, mais sans qu'il développe le goût des affaires.
Passionné de littérature et d'arts, il publia des articles dans divers journaux et périodiques, dont plus particulièrement L'Union libérale, un journal tenu par des jeunes indépendants du parti libéral et dont il fut l'un des fondateurs, sous le nom de plume de "Fantasio". Érudit, avide de lectures sur toutes sortes de sujets littéraires, artistiques ou scientifiques, il était connu comme l'un des gens de lettres les plus remarquables de son époque à Québec. Deux ans après sa mort, son ami Ludovic Brunet fit publier Lettres et opuscules, un recueil de ses meilleurs textes. En 1912, plusieurs de ses textes furent inclus dans un ouvrage, Chroniques littéraires de l'Union libérale ; ses écrits occupent 110 des 236 pages de cet ouvrage.
Edmond Paré est mort à Québec le 24 novembre 1897, des suites de la tuberculose. Il était âgé de quarante ans. Il avait épousé Célina Dorion le 7 avril 1891, à la chapelle de l'Hôpital général de Québec. Il était le neveu de Pierre-Gabriel Huot. (Sources : Edmond Paré, Lettres et opuscules, Québec, Dussault & Proulx Imp., 1899 ; Chroniques littéraires dans l'Union libérale, Québec, 1912, p. 127-236 ; Jules S. Lesage, Mélanges : notes artistiques et propos littéraires, Québec, p. 135-137 ; Le Soleil, 27 novembre 1897, Ancestry.ca).
Le poème de Joseph-Pierre Turcotte en hommage à Edmond
Paré est tiré du recueil posthume de textes de ce dernier
paru deux ans après sa mort, Lettres et opuscules.
On peut télécharger ou consulter gratuitement ce
volume en cliquant sur l'image suivante :
Pour lire la préface de Ludovic Brunet dans Lettres et opuscules
en hommage à Edmond Paré, cliquer sur cette illustration :
Pour consulter ou télécharger le volume Chroniques littéraires de l'Union libérale, où 110 des 236 pages contiennent des
chroniques et articles d'Edmond Paré, cliquer sur cette illustration :
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Signature d'Edmond Paré au jour de son mariage, dans le registre de la chapelle de l'Hôpital général de Québec, 6 avril 1891. Edmond Paré et son épouse ont eu trois enfants, qui étaient en bas âge à la mort de leur père.
(Source : Ancestry.ca) |
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Article paru dans Le Soleil (Québec) du 27 novembre 1897, à l'occasion de la mort d'Edmond Paré. L'auteur est son ami Ludovic Brunet, qui deux ans plus tard publiera Lettres et Opuscules, un recueil de textes et articles de Paré.
(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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Article sur les funérailles d'Edmond Paré dans Le Soleil du 27 novembre 1897. On y remarque quelques noms de notables de l'époque, dont Simon-Napoléon Parent, alors maire de Québec qui sera premier ministre du Québec de 1900 à 1905.
(Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)
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En 1946, soit près de 50 ans après la mort d'Edmond Paré,
Jules L. Lesage lui consacra quelques pages dans son livre
Mélanges : notes et artistiques et propos littéraires. Pour
prendre connaissance du propos de Lesage sur Paré,
cliquer sur cette image :
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