vendredi 14 juin 2019

La Huronne

À gauche, le poète, Pierre-Gabriel Huot (1825-1913)
et à droite, le musicien,
Célestin Lavigueur (1831-1885)




   Brune et gentille est la Huronne,
   Quand au village on peut la voir,
   Perles au col, mante mignonne,
   Et le coeur dans un grand oeil noir. 
   Sa veine a du sang de ses pères,
   Les maîtres des bois d'autrefois. 

   Vive les Huronnes si fières
   De leurs guerriers, de leurs grands bois !

   Regardez-la dans l'onde pure
   Mirer son front brun et poli,
   Et la fleur qu'à sa chevelure
   Suspendit un amant chéri.
   Son oeil tout chargé de lumières
   Dicte alors de suaves lois. 

   Vive les Huronnes si fières
   De leurs guerriers, de leurs grands bois !

   Sous le beau ciel qu'elle aimait tant,
   Elle redit l'heure passée
   Auprès d'un sépulcre béant.
   Sans cesse aux antiques poussières
   Elle donne son coeur, parfois.

   Vive les Huronnes si fières
   De leurs guerriers, de leurs grands bois !

                     Pierre-Gabriel Huot (1861)




Tiré de : Louis-Michel Darveau, Nos hommes de lettres, Montréal, Imprimeur A. A. Stevenson, 1873, p. 115. 

Pour en savoir plus sur Pierre-Gabriel Huot, voir les informations et documents sous son poème Au peuple (cliquer sur le titre).

La Huronne a été mis en musique par le compositeur Célestin Lavigueur, qui a notamment composé la chanson encore célèbre Bonsoir mes amis, bonsoir (cliquer sur le titre). Pour en savoir plus sur Célestin Lavigueur, cliquer ICI

La mélodie de La Huronne, composée par Célestin Lavigueur, a été interprétée au piano par Michel Du Paul. Pour l'écouter, cliquer sur cette image :



Cette version de La Huronne, tronquée d'un couplet et dont 
quelques mots sont modifiés, est chantée par John Beckwith.
Cliquer sur l'image pour l'écouter  


Article à la mémoire de Célestin Lavigueur paru dans le numéro de juillet 1921
de la revue La Musique. Y sont notamment mentionnées les circonstances dans
lesquelles les paroles et la mélodie de La Huronne ont été composés par Pierre-
Gabriel Huot et Célestin Lavigueur, en 1861.

Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Entrefilet annonçant la mort de Célestin Lavigueur dans
le journal L'Électeur, de Québec, 14 décembre 1885.

(Source : BANQ)


Reine Malouin (1898-1976), qui a longtemps animé la vie 
poétique au Québec, a affirmé que sans nos poètes d'antan, 
« peut-être n'aurions-nous jamais très bien compris la valeur 
morale, l'angoisse, les aspirations patriotiques, la forte humanité 
de nos ancêtres, avec tout ce qu'ils ont vécu, souffert et pleuré ». 

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