À gauche, le poète, Pierre-Gabriel Huot (1825-1913) et à droite, le musicien, Célestin Lavigueur (1831-1885) |
Brune et gentille est la Huronne,
Quand au village on peut la voir,
Perles au col, mante mignonne,
Et le coeur dans un grand oeil noir.
Sa veine a du sang de ses pères,
Les maîtres des bois d'autrefois.
Vive les Huronnes si fières
De leurs guerriers, de leurs grands bois !
Regardez-la dans l'onde pure
Mirer son front brun et poli,
Et la fleur qu'à sa chevelure
Suspendit un amant chéri.
Son oeil tout chargé de lumières
Dicte alors de suaves lois.
Vive les Huronnes si fières
De leurs guerriers, de leurs grands bois !
De sa tribu presqu'effacée,
Sous le beau ciel qu'elle aimait tant,
Elle redit l'heure passée
Auprès d'un sépulcre béant.
Sans cesse aux antiques poussières
Elle donne son coeur, parfois.
Vive les Huronnes si fières
De leurs guerriers, de leurs grands bois !
Pierre-Gabriel Huot (1861)
Tiré de : Louis-Michel Darveau, Nos hommes de lettres, Montréal, Imprimeur A. A. Stevenson, 1873, p. 115.
Tiré de : Louis-Michel Darveau, Nos hommes de lettres, Montréal, Imprimeur A. A. Stevenson, 1873, p. 115.
Pour en savoir plus sur Pierre-Gabriel Huot, voir les informations et documents sous son poème Au peuple (cliquer sur le titre).
La Huronne a été mis en musique par le compositeur Célestin Lavigueur, qui a notamment composé la chanson encore célèbre Bonsoir mes amis, bonsoir (cliquer sur le titre). Pour en savoir plus sur Célestin Lavigueur, cliquer ICI.
La mélodie de La Huronne, composée par Célestin Lavigueur, a été interprétée au piano par Michel Du Paul. Pour l'écouter, cliquer sur cette image :
Cette version de La Huronne, tronquée d'un couplet et dont
quelques mots sont modifiés, est chantée par John Beckwith.
Cliquer sur l'image pour l'écouter :
Article à la mémoire de Célestin Lavigueur paru dans le numéro de juillet 1921 de la revue La Musique. Y sont notamment mentionnées les circonstances dans lesquelles les paroles et la mélodie de La Huronne ont été composés par Pierre- Gabriel Huot et Célestin Lavigueur, en 1861. Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Entrefilet annonçant la mort de Célestin Lavigueur dans le journal L'Électeur, de Québec, 14 décembre 1885. (Source : BANQ) |
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